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Présidence turque: « La présence de militaires turcs en Irak n’est pas une violation de sa souveraineté »

\r\n\r\nLe porte-parole de la Présidence turque estime que l’incident du soldat arborant un missile sol-air sur le navire de guerre russe qui traversait le Bosphore relève du « comportement enfantin ».\r\n\r\nLe déploiement de militaires turcs près de Mossoul pour entraîner des forces irakiennes, n’est pas une violation de la souveraineté de l’Irak, a déclaré le porte-parole de la Présidence de la République turque, Ibrahim Kalin.\r\n\r\nLe porte-parole a tenu un point de presse au palais présidentiel à Ankara, mercredi. Il a commenté le renouvellement de la troupe turque déployée à Bachika, près de Mossoul.\r\n\r\n »L’essentiel ici est le soutien fourni aux Irakiens dans leur lutte contre Daech. Le déploiement n’a pas de lien avec la violation des droits souverains [de l’Irak]. Ceux qui s’efforcent de faire glisser le sujet vers ce plan, cherchent à provoquer, comme l’a dit le Président [Recep Tayyip Erdogan]. Nous pouvons facilement résoudre le problème par les voies diplomatiques », a-t-il déclaré.\r\n\r\nKalin a assuré que le déploiement qui dure depuis 2014, est cadré par des accords et que la lutte contre Daech n’a pas été abandonnée car Mossoul demeure occupée par les terroristes.\r\n\r\n »Nous n’avons aucune difficulté de dialogue avec les dirigeants irakiens que ce soit au niveau de la présidence ou du gouvernement, a-t-il ajouté. Mais certains tentent de faire croire qu’une crise existe entre nos deux pays, c’est faux. Nos échanges de ces derniers jours ont permis que les discussions se fassent sur une base saine. »\r\n\r\nUne unité turque se trouve près de Mossoul depuis deux ans et demi, pour entraîner des Peshmergas (armée du District du Nord de l’Irak). Le 4 décembre courant, l’unité a été changée par un nouveau déploiement de 150 soldats et de 25 tanks turcs. Le Premier ministre irakien, Haydar Abadi, a réagi en déclarant que « cette alternance viole la souveraineté [de l’Irak] et n’est pas conforme aux principes de bon voisinage ». Le Bureau du Premier ministre irakien a annoncé, le 6 décembre, que des mesures seront prises, y compris la saisie du Conseil de Sécurité des Nations Unies, si la Turquie ne retire pas ses troupes dans les 48 heures.\r\n\r\n- Tension avec la Russie\r\n\r\nLe porte-parole a aussi abordé la tension entre la Turquie et la Russie après la violation de l’espace aérien turc par un avion de combat russe de type SU-24, à la fin du mois de novembre dernier, à la frontière syrienne.\r\n\r\nL’Armée turque avait abattu l’avion qui n’a pas tenu compte des dix avertissements faits en l’espace de cinq minutes. Touché dans l’espace aérien turc, l’avion est tombé sur le sol syrien. Moscou a vivement réagi en imposant des sanctions économiques sur les exportations turques, ainsi que sur le secteur du tourisme. L’exemption de visa pour les ressortissants turcs à l’entrée de la Russie a aussi été annulée. Toutes ces mesures seront applicables à partir du 1er janvier 2016. L’administration russe a également diffusé des allégations selon lesquelles la Turquie achèterait du pétrole à Daech.\r\n\r\nLa semaine dernière, un navire de guerre russe a traversé le Bosphore avec, à bord, un soldat qui arborait un missile sol-air.\r\n\r\nPour Kalin, cette scène relève d’un « comportement enfantin »: « Si cela se transforme en une attitude systématique visant notre souveraineté, nous prendrons les mesures nécessaires, du fait de nos droits internationaux. Nous ne sommes pas pour [l’escalade de] la tension. »\r\n\r\n- Allégations sur l’achat du pétrole à Daech\r\n\r\nLe porte-parole a aussi répliqué aux récentes accusations selon lesquelles la Turquie achèterait du pétrole à Daech. Selon lui, les listes des sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis montrent qui fait un tel échange et coopère avec le régime de Bachar al-Assad.\r\n\r\nIl a ajouté: « Depuis le début nous affirmons notre opposition contre toute forme de terrorisme sans distinction. Le contraire est politiquement et humainement indéfendable. Nous attendons de la communauté internationale le même engagement contre le PKK, que celui que nous avons contre Daech. »