Le chef d’état-major général des armées du Burkina Faso, Moïse Miningou, a mis en garde la France afin qu’elle informe à l’avance « le déplacement des aéronefs afin qu’ils ne soient pas considérés comme des ennemis ».
Moïse Miningou s’exprimait dans une lettre adressée à l’attaché de défense de l’ambassade de France au Burkina Faso. La lettre a été écrite en date du 15 novembre mais a été rendu publique ce matin.
« Depuis un certain temps, il ressort de façon récurrente, que des aéronefs non identifiés survolent nos bases et zones d’opération », affirme le chef d’Etat-major dans ce courrier.
Faisant suite à ce constat, le général précise que « désormais, des instructions ont été données aux unités déployées pour que ces aéronefs soient considérés comme ennemis et traités comme tels ».
En outre, l’armée demande à la France d’informer « 48 heures à l’avance tout déplacement des aéronefs ».
Le fait que cette mise en garde survienne, après que la France soit accusée de fournir des informations aux groupes terroristes attire tout particulièrement l’attention.
En effet, sur son compte Facebook, le célèbre chanteur malien, Salif Keita, avait accusé la France de financer le terrorisme avant d’appeler le président malien à réagir.
Sur twitter, certains internautes ont accueilli favorablement cette mise en garde du Burkina Faso à la France. « J’espère c’est la fin de Barkhane », écrivait un citoyen sur son compte.
Pour le moment, la diplomatie française n’a pas réagi à la mise en garde. Mais ce matin, la défense française a rendu publique le bilan des opérations. En effet, selon ce bilan l’état-major français a mené l’opération Bourgou IV du 1er au 17 novembre 2019. Cette opération a mobilisé près de 800 soldats du Burkina Faso, Mali et Niger appuyés par des éléments Barkhane.
La France n’a pas encore réagit
Depuis 2015, le pays est sous la menace des organisations terroristes. En effet, depuis 4 ans plus de 600 personnes ont perdu la vie dans des attentats.
D’ailleurs, la semaine dernière, 37 personnes avaient été tuées dans des attaques perpétrées contre une entreprise minière. Le pays avait décrété 3 jours de deuil.