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Taner Akçam : focus sur l’historien du génocide arméniens

Co-fondateurs du PKK

L’article de désinformation publié dans le quotidien Le Monde faisant l’éloge de Taner AKÇAM, à l’occasion de son dernier livre sur le « génocide arménien ». Focus sur l’auteur et co-fondateur de l’organisation terroriste du PKK condamné à 9 ans de prison en 1976. 

En effet, Taner Akçam est un universitaire, diplômé de « ODTU » la Faculté des sciences administratives, qui se définit comme étant un Marxiste-léniniste, est un activiste notoire autour de la « question arménienne » et leader de l’organisation réformiste et terroriste dénommée DEV-YOL (1). Depuis 1973, il fut parmi les fondateurs d’associations prorévolutionnaires comme ODTÜ-DER et ADYÖD (2) pro-terroristes et du mouvement terroriste le PKK.

Qui est Taner AKÇAM ?

  • Né le 23 octobre 1953 à Ardahan (Nord-Est de la Turquie)
  • Diplômé de la Faculté des sciences administratives METU
  • Il a travaillé comme rédacteur en chef du magazine « Devrimci Gençlik », qui a débuté en 1975.
  • Il a été jugé pour journalisme de la propagande terroriste du PKK (groupe terroriste ayant fait plus de 40 000 morts), puis a été arrêté en 1976 à la suite de ce procès. En 1977, il a été condamné à 9 ans de prison. En 1977, il s’est échappé de la prison centrale d’Ankara.
  • Entre 1978 et 1995, il s’est réfugié en Allemagne et a vécu en tant qu’immigrant politique. Akçam a publié plusieurs articles dans diverses revues. Cependant, il a écrit de nombreux livres sur l’idéologie socialiste. En 1995, il a obtenu son doctorat sur « Union et progrès » et « Crimée arménienne » à l’Université de Hanovre, Département de sociologie. Akçam est membre du Département d’histoire de l’Université du Minnesota.

Il a dit lors d’un des séminaires en Allemagne ;

« Dans les années 80, j’ai eu une période très aventureuse avec le PKK. Le PKK a le pouvoir de faire la révolution en Turquie, c’est chose impossible avec les mentalités Kemalistes. Une organisation communiste-marxiste comme le PKK y parviendra. »

A la question récurrente ;

« On vous sollicite généralement des organisations d’origine arménienne, hein ?»

Il répond ;

 «Oui, aux Etats-Unis et en Allemagne »

Entre 2006 et 2012, Taner AKCAM a été invité à plusieurs conférences par des associations pro-arméniennes et pro-PKK, mais aucune association turque.

Il a publié un livre en anglais, où il déclare sur le soi-disant génocide arménien : « sans l’aide de l’éditeur Institut ZORYAN, je n’aurai pas pu publier ce livre. La maison d’édition fait une tournée avec l’auteur pour présenter le livre, c’est la coutume. C’est pourquoi, j’ai fait plusieurs réunions, c’est tout ».

Pour information, tous les auteurs et livres soutenus par l’institut ZORYAN sont ceux qui défendent le génocide arménien. Par ailleurs, cet institut est rattaché officiellement à la diaspora arménienne. Le parlement Canadien a reconnu le génocide arménien le 21 avril 2004, puis Taner AKÇAM a organisé des conférences sur son livre à partir du 9 mai durant 2 semaines. Est-ce une coïncidence ? 

Après ses livres « Droits de l’homme et la question arménienne » « Y-a-t-il autre chose que le dialogue : quand le tabou arménien est entrouvert ?» publiés rapidement par les maisons d’éditions comme IMGE et ILETISIM, pourquoi l’auteur n’a pas trouvé d’éditeurs autre que l’institut ZORYAN pour l’édition de son livre « Documents Ottomans » publié en 2008, présentant de faux documents.

Grâce au soutien de la diaspora arménienne et l’institut ZORYAN en 2003, il a obtenu le meilleur prix pour son livre intitulé « A Shameful Act : The Arménian Genocide and the Question of Turkish Responsability (Metropolitan books) en 2006 Acte honteux : le génocide arménien et la question de la responsabilité turque ; traduit en français.

Y-a-t-il des corrélations entre les faits suivants :

  1. Aux Etats-Unis, La diaspora arménienne a fait des dons l’Université de Minnesota en 2003, 2007, 2009, 2011, 2014
  2. L’octroi du meilleur prix pour le livre de Taner AKÇAM sur le soi-disant « Génocide Arménien » en 2006 par la même Université de Minnesota (USA)
  3. Le fait que Taner AKÇAM soit toujours membre actif du Département d’histoire de l’Université du Minnesota depuis 2002.
  4. Pourquoi Le livre intitulé « L’Esprit des lois : la vérité des lois : trace du génocide dans le droit des abandonnés » publié en 2012-Kanunlarin Ruhu :Emvali-i Metruke Kanunlarinda Soykirimin izini Sürmek ; en turc, coproduit par le département d’histoire de l’Université Minnesota et l’institut ZORYAN, a été publié au nom de Taner AKÇAM?

Selon l’intéressé, « il n’y a aucun lien, c’est simplement une coïncidence ! »

Son but est-il de « faire dire à un historien turc qu’il y a eu génocide » ?

Dans son livre de 2008 intitulé « La question arménienne résolue : selon les documents ottomans durant les années de la politique de guerre envers les Arméniens » – Ermeni Meselesi Hallolunmustur : Osmanli belgelerine Göre Savas Yillarinda Ermenilere Yönelik Politikalar ; en turc.
En effet,
 21 des 32 documents Ottomans qu’il a présentés comme preuves « irréfutables »n’ont aucun lien ni avec l’empire Ottoman ni avec les origines Arméniennes. Par ailleurs, le reste des documents, ainsi que les photos d’ossements présentés ont été certifiées comme appartenant à des cimetières antiques de Malatya datant de 1600 ans ont été jugées non pertinentes et sans rapports.

Taner AKÇAM se montre-t-il comme un historien talentueux en apportant des ossements de crânes d’il y a 1600 ans comme étant la preuve « irréfutable » d’un soi-disant génocide arménien ?

Pourquoi Taner AKÇAM annonce sans gêne qu’il y a eu génocide arménien, mais semble être embarrassé d’avoir le soutien de la diaspora arménienne et de l’institut ZORYAN ?

N’est-il pas évident de voir que dans tous les livres de Taner AKÇAM, réside l’ambition de se venger de la Turquie ?

Par exemple lorsqu’il dit « Que les pertes Arméniennes soient d’un seul ou d’un million, cela ne change pas son caractère : c’est un génocide ».

1. Qu’est-ce que DEV-YOL

Organisation révolutionnaire ayant des centaines de milliers de sympathisants, une revue ayant cent cinquante mille tirages, des dizaines de milliers de militants armés, son impact dans le monde intellectuel, a été l’une des organisations la plus originale du mouvement socialiste de la Turquie avec des relations enracinées dans de nombreuses régions.

Cependant, le mouvement révolutionnaire, marxiste-léniniste n’a pas réussi à se transformer en un parti politique malgré de multiples tentatives.

2. Qu’est-ce que ADYÖD : Ankara Yüksek Ögretim Ögrenci Dernegi ?

L’Association d’Etudiants de Hautes Etudes d’Ankara, créée en 1974 par son fondateur et président Abdullah ÖCALAN (connu sous le nom d’Apo, qui est également fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Partiya Karkêren Kurdistan), reconnucomme terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne entre autres.

Voici quelques personnages trouvés avec Taner AKÇAM sous le toit de l’Association ADYÖD au moment de sa création :

  • Abdullah ÖCALAN (fondateur de l’association ADYÖD et fondateur du PKK)
  • Cemil BAYIK (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK)
  • Duran KALKAN (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK)
  • Riza ALTUN (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK)
  • Mustafa KARASU (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK)
  • Hakki KARER (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK) décédé
  • Hayri DURMUS (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK) décédé
  • Mazlum DOGAN (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK) décédé
  • Kemal PIR (co-fondateur de l’association ADYÖD et dirigeant du PKK) décédé

Cette association qui s’adressait aux personnes qui se définissaient comme pro-Apo a été dissoute par le tribunal administratif en raison des activités terroristes.

En 1974, Taner AKÇAM fut l’un des membres actifs du haut conseil d’administration de l’association ADYÖD dirigée par le responsable de plus de 40 000 morts Abdullah ÖCALAN. Aujourd’hui, Taner AKÇAM s’affiche dans la diaspora arménienne, et tente de paraître tel un intellectuel turc sympathique, un visionnaire, expert des analyses gouvernementaux et in fine amoureux de la Turquie alliant les classes politiques de droite et de gauche, et sans surprise.

Suite à la fermeture de l’association (ADYÖD) par décision du tribunal administratif pour avoir organisé, soutenu et préparé un environnement psychologique propice au terrorisme, Taner AKÇAM a coopéré avec les dirigeants de HDP (parti d’opposition d’extrême gauche pro-PKK du gouvernement turc) en vue d’obtenir l’annulation de cette fermeture le 29 novembre 2014. Abdullah ÖCALAN et Taner AKCAM ont envoyé une lettre de félicitation à l’association ADYÖD pour cet événement, qui a été célébré dans les locaux Beyaz Kösk Hall de Tuzluçayir à Ankara.

Analyse des prétentions victimaires de l’idéologie du soi-disant « génocide arménien » :

Au lendemain du Traité de Berlin (1878, l’Occident venait de partager le gâteau colonial : les Antilles, le Caucase, l’Océan Indien, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Nord, l’Afrique centrale, les Balkans, le Proche-Orient, tout y passait. Dans ce contexte, les Arméniens apparaissaient comme des éléments de collaboration idéale et centrale dans l’Empire Ottoman. Pourquoi les élites arméniennes n’ont-elles pas su saisir l’extrême dangerosité de ce rapprochement ? Pourquoi n’ont-elles pas vu qu’elles étaient manipulées comme tout le monde, et qu’on les laisserait tomber au premier arrangement avec l’ennemi supposé ? Cette question restera à jamais sans réponse et demeure un sujet d’étude à part entière.

Peu avant la fin de la Grande Guerre (1918) les Arméniens avaient réussi à retourner dans leur village natal avant la proclamation de la République de Turquie (1923). A ce stade, il apparaît une question légitime : si les Arméniens qui réussissaient la prouesse de regagner leur foyer étaient des assassins, des massacreurs de musulmans, comment se fait-il qu’ils n’aient pas subi de ségrégation et de discrimination radicale, à leur retour ? Comment est-ce possible qu’on ne leur ait pas interdit ce retour ? La même question peut être posée aussi en sens inverse. Si les Turcs musulmans avaient massacré en masse, comment les rescapés de la relocation ont-ils pu quitter les déserts de Syrie pour rejoindre leur village de Zara, Susehri, Sebinkarahisar, Hafik, Imranli, Refahiye, Divrik ?

Dans l’approche de ces sujets, une autre tendance à la distorsion prend son origine dans l’importance disproportionnée qu’on a coutume d’accorder aux témoignages arméniens et à l’absence de confiance accordée à ceux de la population turque. Nous savons aujourd’hui à quel point les témoignages repris dans les rapports diplomatiques consulaires de l’époque étaient exagérés et falsifiés. Tout le monde connaît la tendance des habitants d’Asie Mineure à exagérer, chrétiens comme musulmans, ils aimaient l’exagération et l’imprécision ; n’importe qui, mettant les pieds en Asie Mineure, peut le constater encore aujourd’hui.

Arnold Toynbee dit dans une de ses œuvres ;

 « Tout le monde sait que l’arithmétique orientale ne donne pas des vérités absolues… et les exagérations non intentionnelles et les fausses déclarations intentionnelles existent largement dans cette partie du monde… » témoignages tirés du livre La question Occidentale en Turquie et en Grèce. Arnold Toynbee/page 101.

En 1921, il ne faut pas oublier que dans la région d’Asie Mineure Orientale, les cartes étaient abattues et les camps clarifiés. Pour les puissances occidentales, comme l’Angleterre, la France, l’Allemagne, la Belgique et la Russie, l’Asie Mineure orientale constituait dorénavant un rempart contre le bolchévisme ; il n’était plus question d’indépendance, ni d’autonomie, ni même de foyer national (ni pour les Arméniens, ni pour les Kurdes). La France quittait la région d’Adana et se retirait, avec ses milices et soldats arméniens de la Légion Orientale, sur ordre du Ministre des affaires étrangères Aristide BRIAND, vers la Syrie et le Liban, en amenant dans ses bagages ce qu’il restait des Arméniens collaborationnistes. C’est dans cette région que se trouvait toute une population arménienne qui ne bénéficia pas de la protection française ; qui connaît leur sort ?

Une partie de la vérité se trouve peut-être dans les archives diplomatiques de la France, ou bien dans les mémoires non dévoilées des acteurs de ces mésaventures disparues à jamais. De la même manière que pour le massacre des Tutsis de 1994, causé en partie par la politique pro-Houtous menée par la France au Rwanda, la France, pays des libertés, des droits de l’homme, à juste titre, et des idéaux d’auto-détermination des peuples, fut mêlé à plusieurs massacres de populations sur plusieurs continents. La France devra ôter le voile sur sa responsabilité dans tous ces conflits : elle en est capable. C’est à cause de ses responsabilités non assumées, non avouées, que la France, dans une fuite en avant permanente, peut donner des leçons de « libertés et de droits de l’homme » encore aujourd’hui, mais sans assumer ni avouer ses responsabilités multiples. La France reste inaudible pour une grande partie du monde et oublie souvent les idéaux des Lumières et de la Révolution de 1789 qui sont les siens.

Cette amnésie avait déjà commencé avec sa politique colonialiste, dans les quatre coins du monde, au 18ème et 19ème siècles. L’homme africain et antillais a été traité comme un sauvage, l’homme ottoman avec condescendance, malgré, ou, à cause des efforts d’orientalistes de tout bord. La France et les autres puissances, avec les idées reçues héritées du Moyen-âge, n’ont pas hésité à dresser l’identité « inculte et barbare » du turco-musulman contre l’identité « civilisée et chrétienne » de l’arméno-grec.

Dans les pays développés de l’occident et en Russie, pays protecteurs des Arméniens, défenseurs des droits et des libertés de la culture arménienne, il n’existait pas un enracinement de la communauté arménienne comme celui de la Turquie. En effet, les Arméniens, possédaient une église, un centre culturel communautaire, une école maternelle et primaire dans chaque quartier ; un lycée dans chaque arrondissement.

Dans quel pays développé du monde, une communauté minoritaire possédait-t-elle un enracinement culturel de ce niveau ? Aucun.

Il n’est pas nécessaire qu’un crime soit hors norme pour mériter d’être reconnu. L’anormalité du génocide arménien ne provient pas de l’évènement lui-même mais de l’exploitation idéologique et immorale don il l’objet et qui s’est développée autour de lui. L’attitude la plus respectueuse envers ceux qui sont morts, aussi bien arméniens que turcs, est de protéger leur mémoire de façon équitable, de tirer les enseignements de leurs souffrances et de les laisser enfin reposer en paix. Des provinces orientales ottomanes à l’Europe centrale, d’Amérique centrale au Timor Oriental, d’Irlande à l’Ex-Yougoslavie, de la Palestine au Rwanda…que de violences, horreurs et atrocités ; luttes de pouvoir et ambitions…

Le délire du discours sur le génocide a atteint de telles proportions que l’expression d’un léger doute est considéré comme du négationnisme. Le génocide n’est qu’un prétexte.

Hüseyin KARAOGLAN