Alors que la Turquie entre dans la semaine des interdits dus aux élections, certains groupes tentent d’imposer leurs opinions par la violence.
En effet, à Istanbul, dans le quartier d’Okmeydani, un groupe d’individus masqués et armés avait fait irruption dans un salon de thé qui n’a aucun lien avec la politique. Les individus ont menacé de mort toutes personnes tentées pour le « oui » lors du référendum proposant une réforme constitutionnelle. En effet, les citoyens turcs devront se prononcer le 16 avril prochain pour un système de gouvernance présidentielle à la place du parlementaire.
Les membres du groupe faisaient partis du Parti-Front Révolutionnaire du Libération du peuple (DHKP-C). Cette organisation d’extrême gauche turque d’idéologie marxiste-léniniste dispose d’une branche armée : les Unités Révolutionnaires Armées (Silahlı Devrimci Birlikleri) rebaptisée en 1994 en Unités de Propagande Armée (Silahlı Propaganda Birlikleri).
L’organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes de plusieurs pays dont les États-Unis, l’Union européenne, le Canada, la Turquie et le Royaume-Uni. Depuis 2014 le gouvernement des États-Unis promet des récompenses à la capture des dirigeants de cette organisation pour 3 millions de dollars. Ils sont soupçonnés de plusieurs attentats contre des intérêts américains en Turquie.
Après enquête des policiers, un des membres a été identifié rapidement puis arrêté. Umut Güney, en plus d’être lié au DHKP-C, il fait aussi partie de la section jeunesse du Parti républicain du peuple (CHP Bahçelievler).
Le président du CHP est Kemal Kılıçdaroğlu principal opposant au président de la République et menant campagne pour le « non » au référendum l’a mis dans l’embarras une fois de plus. En effet, cette révélation fait suite à un autre scandale qui vise directement Kemal Kılıçdaroğlu. Une vidéo publié par les médias turcs montre Kilicdaroglu s’enfuir lors de la tentative de putsch le 15 juillet 2016. Lors des ses meetings, Kilicdaroglu avait dit qu’il était le premier à se mettre devant les tanks. Or, les séquences montrent la panique générale de ses gardes rapprochés et qui le cachent pendant des longues minutes avant que les soldats partent. C’est seulement après l’éloignement des tanks que Kilicdaroglu sort des locaux réservés aux VIP à l’aéroport d’Istanbul.
Par ailleurs,Umut Güney est bien connu des services de la police puisqu’il avait été mis en garde à vue le 2 novembre 2016 alors qu’il manifestait devant le bâtiment du journal Cumhuriyet tout en menaçant le Président Recep Tayyip Erdoğan. Il avait été remis en liberté immédiatement après sa déposition.
FTU