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Grand Moyen-Orient: Syrie l’ère Obama

L’organisation principale de la NED en Syrie, Damascus Center for Human Right Studies, à pour directeur le Dr Radwan Ziadeh. Elle est également partenaire de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme). Le Dr Radwan Ziadeh est aussi membre de la Middle East Studies Association (MESA) et est le directeur du Syrian Center for Political and Strategic Studies à Washington.

En septembre 2011 Ziadeh est le principal opposant à Bashar El-Assad et une demande de l’aide ou plutôt une ingérence des pays étranges. Il déclare ;

  • « Il est très frustrant de voir que comme on n’a pas de pétrole, personne ne soutient le combat des Syriens pour la liberté ».
  •  » Les pays occidentaux pourraient davantage utiliser leur influence pour faire enfin adopter une résolution aux Nations unies ».
  • « Il faudrait envisager le recours à une protection internationale. Ce pourrait être une zone d’exclusion aérienne (Comme en Lybie) avec la création d’une zone de sécurité à la frontière avec la Turquie, dont la protection serait assurée par les forces turques et de l’Otan. Nous encourageons les Etats-Unis et l’Europe à pousser Ankara à prendre une position plus dure ».
  • « Les Européens devraient davantage travailler avec l’opposition syrienne, l’aider à opérer depuis l’étranger. Américains et Européens peuvent aussi pousser la Ligue arabe pour l’amener à une position plus conséquente: en Libye, la Ligue arabe a été faiseur de roi et en Syrie, elle ne fait rien. Les Occidentaux pourraient également envisager de rompre leurs relations diplomatiques avec la Syrie » et « Paris devrait prendre l’initiative sur la Syrie comme elle l’a fait en Libye »

 

Ziadeh demande clairement que l’Otan et la Ligue Arabes interviennent militairement en Syrie comme ils l’ont fait pour la Lybie.

  • Septembre 2011 : Le patron de l’ONU Ban Ki-moon réclame une action internationale « cohérente » en vue de l’arrêt des violences en Syrie.
  • Novembre 2011 : Les autorités turques ont élaboré des plans en vue de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne ou de zones tampon en Syrie pour protéger les civils en cas de durcissement de la répression du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad mais refuse de s’engager militairement. Cette question de zone d’exclusion a été évoquée lors de la visite en Turquie du chef d’état-major de l’armée américaine Martin Dempsey.
  • Aout 2012 : Leon Panetta « Concernant la zone d’exclusion aérienne, ce n’est pas pour nous une question d’une urgence brûlante ». « La priorité pour les Etats-Unis est de s’assurer de la sécurité des sites abritant des armes chimiques et bactériologiques ».
  • 29 Aout 2012 : Sommet Arabe à Bagdad, présidée par un Kurde, le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari, les ministres arabes des Affaires étrangères travaillent à la rédaction d’une résolution finale à la situation en Syrie.
  • 21 Août 2013 : Une attaque chimique sur la ville de Ghouta fait 1400 morts. Les Etats Unis déclarent, la « ligne rouge » que le président américain avait fixée est dépassée.

Les diplomates français se mettent en quête de preuves pour éviter une récidive de l’épisode des « fioles » censées contenir de l’anthrax, brandies, en 2003, par Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain de George W. Bush, comme la « preuve » de l’existence d’armes de destruction massive dans l’Irak de Saddam Hussein. Mais en réalité la France y plonge carrément. 22 août 2016, Laurent Fabius réclame  une « réaction de force » et Bernard Bajolet, patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dit « Très vite, il n’y a pas eu de doute sur la conduite à tenir. Ne pas agir, c’était adresser le message que chacun peut faire ce qu’il veut chez lui, en dépit du droit international, sans aucune sanction, dès lors que l’ONU est bloquée. »

  • 31 août 2013 : François Hollande qui plaide pour une intervention en Syrie appel Barack Obama. Nicolas Sarkozy a eu sa guerre en Lybie (2011) donc il lui faut « sa guerre ». Barak Obama fait volte-face, il ne souhaite plus intervenir en Syrie « Il n’y a pas de coalition internationale pour une intervention en Syrie, pas de majorité au Conseil de sécurité, pas de soutien dans l’opinion, il faut au moins que j’ai l’aval du Congrès, car je ne suis pas George W. Bush ».
  • G20 à Saint-Pétersbourg, 6 septembre : Les Russes exposent aux Américains un plan de démantèlement des armes chimiques syriennes.
  • 1er septembre 2013 : L’Arabie saoudite et l’opposition syrienne ont plaidé devant la Ligue Arabe, divisée sur le sujet, pour un soutien à des frappes internationales contre le régime syrien, accusé d’une attaque à l’arme chimique.

Il est à noter que Vendredi 11 octobre 2013, le prix Nobel de la paix a été décerné, à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.

Il est à noter également qu’une étude du MIT, le prestigieux Massachussets Institute of Technology, publiée le 14 janvier dernier, affirme que le massacre chimique du 21 août 2013 sur la Goutha orientale syrienne, a été perpétré depuis une zone rebelle. Rédigé par Richard Lloyd, ancien inspecteur de l’ONU et spécialiste des missiles, et Theodore Postol, professeur au MIT, le document de 23 pages prouve que les attaques chimiques ont tout simplement été lancées depuis une zone tenue par les rebelles syriens. Pour étayer leurs propos, les deux experts américains ont étudié des « centaines » de photos et de vidéos d’ogive, de restes de roquettes, d’impacts sur le sol, et de barils contenant le gaz sarin, publiées sur Internet. Cela leur a permis d’établir le volume de gaz sarin utilisé, la portée des missiles, leur direction ainsi que l’endroit d’où ils ont été tirés.

Et c’est notamment la question de la portée des missiles qui apparaît primordiale. Les missiles utilisés semblent être des Grad, une arme bas de gamme, possédant une portée de 2 à 5 kilomètres avec des armes conventionnelles, et dont l’imprécision est assez importante. Cette analyse est partagée par Ake Sellström, l’inspecteur en chef de l’ONU en Syrie.

Ce chiffre de 2 à 5 km remet totalement en cause le rapport américain, dont John Kerry, le secrétaire d’état américain, a fait la pierre angulaire de la politique américaine. C’est la nouvelle fiole de Colin Pauwels brandit à la veille de l’attaque sur l’Irak. Ce rapport met en effet, l’origine de l’attaque au cœur de la zone encore contrôlée par le régime légal de Syrie, à plus de… dix kilomètres. C’est donc techniquement impossible.

Le rapport des services secrets français était encore plus grossier et plus ignoble, car il publiait des photos montrant des cadavres d’enfants. Enfants qui se sont révélés être ceux de fidèles alaouites du régime de Bachar-Al Assad, enlevés à Lattaquié et assassinés. Sans le coup de maître de la diplomatie russe, et l’intelligence du pouvoir syrien qui accepta immédiatement de confier ses armes chimiques à l’ONU, la France menait l’Europe dans une nouvelle guerre, illégale au regard du Droit International, et rasait son ancien protectorat sous les bombes.

Malgré le rapport du MIT, Laurent Fabius refuse de reconnaitre qu’il était le « Colin Powell » français et que ses preuves étaient ses  « fioles ».

Extrait vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=y_rKaalu81c#t=78

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