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Metin Yavuz et Agnes Evren deviennent les premiers maires franco-turcs

valenton turc

A deux ans de l’élection présidentielle, le parti au pouvoir du président français Emmanuel Macron a subi une défaite majeure lors des élections municipales de dimanche. Pour la première fois, Metin Yavuz et Agnes Evren, deux franco-turcs réussissent à devenir maire en France

Le premier tour avait eu lieu le 15 mars, suscitant la polémique alors que le nouveau coronavirus avait déjà fait son apparition en France. Le deuxième tour devait normalement avoir lieu le 22 mars, mais il a été reporté à ce dimanche 28 juin.

Le scrutin a été marqué par abstention record, près de 60% des électeurs inscrits ne se sont pas déplacer pour effectuer leur devoir citoyen. L’abstention avait été de 37,87% aux municipales de 2014 !

Selon les sondages sortis des urnes, le parti « La République En Marche » (LREM) a perdu de nombreuses grandes villes tandis que « Europe Écologie Les Verts » (EELV), a gagné à Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers, Besançon et Marseille.

De nombreux analystes disent qu’à partir de maintenant, Macron – avec son gouvernement secoué par sa gestion de l’épidémie de coronavirus – se concentrera davantage sur les élections présidentielles prévues pour 2022.

Vague verte

Le pays a connu une « vague verte ». Le parti Europe Écologie Les Verts (EELV) a remporté un certain nombre de victoires dans les grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers, Tours, Annecy, Besançon et Marseille.

Édouard Philippe, l’actuel Premier ministre, a été réélu maire du Havre en Normandie, dans le nord-ouest de la France, avec plus de 58% des voix contre le Parti communiste français. Philippe devra décider entre rester premier ministre ou reprendre la place de maire.

Mais le parti Les Républicains, de centre-droit (LR), a pu protéger les municipalités qu’il avait remportées lors des dernières élections locales. Le LR est également parvenu à remporter le siège de maire à Lorient, un poste en Bretagne occupé par le Parti socialiste (PS) depuis 1965.

Anne Hidalgo réélue maire de Paris

À Paris, l’actuelle maire, Anne Hidalgo, a annoncé sa victoire avec 49,3% des voix, battant la candidate du Parti républicain (LR) Rachida Dati.

Louis Aliot, le candidat du Rassemblement national (RN) – le parti xénophobe d’extrême-droite de Marine Le Pen – a gagné dans la ville de Perpignan, dans le sud de la France, ville avec une population de 121 000 habitants.

Deux candidats d’origines turques élus

Metin Yavuz, d’origine turque, a été élu maire de Valenton, une commune de la banlieue sud-est de Paris sur la liste de LR.

Selon des résultats non officiels, Metin Yavuz a obtenu 52,37% des voix. Désormais les citoyens turcs attendent des avancées réelles dans la politiques françaises.

Par ailleurs à Paris 15eme, Agnès Evren arrive en tête avec plus de 53% également sur la liste de LR.

En revanche, il y a un sentiment anti-turc insupportable en France. Ainsi, chaque citoyen d’origine turque doit pour se faire accepter, cracher sur la Turquie et Erdogan, reconnaître le PKK comme une organisation de résistance et reconnaître le génocide arménienne.

Chaque fois qu’un Turc se lance en politique, s’il n’est pas un soutient du HDP ou du PKK alors il est diabolisé pour en devenir un méchant barbare.

Comme si soutenir Erdogan était un pêché et surtout comme si Erdogan n’avait rien d’autre que de s’occuper des élections municipales en France.

On attend des nouveaux élus qu’ils puissent librement défendre leurs propres idées sans subir de pressions médiatiques. Or, comme nous avons pu voir pendant la campagne, les candidats d’origines turques ont été contraints à nier leur liberté d’expression.

Les arméniens ont notamment accusé les Turcs de communautarisme tout en félicitant felicitats les candidats s’impliquant dans la cause arménienne.

Ainsi, ces nouveaux élus seront suivis de près par la communauté turque pour qu’ils ne deviennent pas des ennemis de la Turquie pour pouvoir exister politiquement.

Sonia Krimi, sénatrice controversée, subit une défaite majeure

La sénatrice française Sonia Krimi, connue pour ses commentaires sur les revendications arméniennes pour les évènements 1915, a subi une défaite majeure aux élections.

Candidate sous l’étiquette du parti LREM de Macron, elle n’a obtenu que 8,7% des voix à Cherbourg-en-Cotentin, dans le nord-ouest de la France.

L’année dernière, la ministre turque des Affaires étrangères Cavusoglu a critiqué Krimi pour ses commentaires sur les événements de 1915 lors d’un séminaire en Turquie.

« La France est le dernier pays à pouvoir donner des leçons à la Turquie sur le génocide et l’histoire, car nous n’avons pas oublié ce qui s’est passé au Rwanda et en Algérie. La France doit se pencher sur sa propre histoire sombre », a déclaré Cavusoglu.

Rédaction avec Agence Anadolu