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Condamnation record pour une violence policière

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné, ce matin, la France à verser plus de 6,5 millions d’euros à Abdelkader Ghedir, victime d’un coma lors de son interpellation en 2004 dans une gare de la région parisienne pour des « traitements inhumains et dégradants » ont révélé les médias français.

« La France va devoir donc verser 6.5 millions d’euros au titre d’indemnités ainsi que 39 950 € de frais de justice à Abdelkader Ghedir, qui a avait été victime de violences de la part d’agents de sûreté de la SNCF et de policiers lors de son interpellation en 2004″, affirme la chaine française FranceinfoTv.

« La Cour européenne des droits de l’homme vient d’en prendre le contre-pied et ce n’est que justice », se satisfait, au micro de la même chaine, Me Thuan Dit Dieudonné, avocat au barreau de Strasbourg, qui le défendait devant la Cour aux côtés de son collègue parisien Me Ursulet. « Jamais l’Etat français n’avait été aussi lourdement condamné par la CEDH », se réjouit-il.

Selon, les informations de FraceinfoTV, « le gouvernement prend acte de l’arrêt et va s’y conformer, en versant d’ici le 15 août les 6,5 millions d’euros pour l’ensemble des préjudices subis, moral et surtout matériels, les frais d’assistance sont très importants depuis 14 ans ».

La journaliste Sihame Assbague, rappelle sur son compte twitter « qu’Abdelkader Ghedir est reconnu invalide à 95%. Confiné dans un fauteuil roulant, il souffre de troubles cognitifs et comportementaux graves, il n’a aucune autonomie pour les gestes élémentaires de la vie quotidienne ».

D’après les informations recueillies par la même chaine, cette somme va lui permettre « de s’acheter une maison équipée et accessible pour soulager son quotidien, rémunérer des personnes qui pourront l’assister 24h/24 ».

Les faits s’étaient déroulés en novembre 2004 en gare de Mitry-Villeparisis en Seine-et-Marne (région Parisienne). Abdelkader Gedhir avait 21 ans. Les agents du SUGE (Service de Surveillance générale), la police ferroviaire, le soupçonnent, d’avoir jeté des cailloux sur les trains et l’avaient arrêté de manière particulièrement musclée.

Il avait perdu connaissance au commissariat. En février 2010, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Meaux avait rendu une ordonnance de non-lieu. Les Cours d’appel et de Cassation suivront la décision du TGI de Meaux dans la même année. Déboutés partout, Abdelkader Ghedir et sa famille avait alors saisie la CEDH en juillet 2015.

Fatih KARAKAYA