D’où qu’il vienne et peu importe qui il touche, le racisme semble ne pas connaître de frontières. Une scène aux allures néo-fascistes a ébranlé ces derniers jours la Turquie. Ainsi
La vidéo d’un énergumène cherchant à filmer tout en narguant des femmes syriennes dans une file d’attente pour recevoir une aide alimentaire pour nourrir leurs enfants, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Et cela quelques jours après la diffusion d’un court métrage commandé par le leader d’un micro parti en mal de reconnaissance, son nom : Ümit Özdag, son parti : Zafer partisi (parti de la victoire).
Ce trublion est-il une exception ? En fait quand on se donne la peine d’analyser la situation, on s’aperçoit que l’image véhiculé ici en occident du gouvernement et des oppositions est complètement faussée.
Le racisme en Turquie est alimenté par les partis politiques d’opposition en manque d’idée, en premier lieu le parti dit social-démocrate, ainsi Kemal Kılıçdaroğlu tient des propos très durs envers les réfugiés, il a par le passé, et encore aujourd’hui affirmé que s’il était élu, il renverrait les Syriens sous les bombes d’Assad. Ajoutant que les expulsions seraient accompagnées de la fanfare républicaine.
D’autres partis d’opposition comme le parti Iyi n’est pas en reste. Tous ces partis politiques surfent sur le mécontentement et l’inquiétude, à tort ou à juste titre, de la présence de 5 millions de réfugiés. Ce chiffre est très certainement en deçà de la réalité puisqu’ici on ne parle que des réfugiés déclarés.
Malgré tout le gouvernement prend un risque assumé en ne tombant pas dans le populisme et n’a jusqu’alors jamais stigmatisé les réfugiés.
L’opposition qui ne se ressemble pas
L’opposition, toute tendance confondue, quant à elle, stigmatise et rabaisse les réfugiés. Elle manipule les chiffres, créé des polémiques et propage des fakes news à faire pâlir le RN et Zemmour réunis. Cette « politique » démontre le niveau de ces partis.
Les opposants se sont coalisés, certains diront que c’est pour la démocratie et les droits, sauf que cette coalition a 6 + 1 n’est que le fruit de la haine contre Erdoğan. Concrètement cette coalition ne propose absolument rien à part provoquer la chute d’Erdoğan.
Pour faire simple et mieux comprendre, vous avez en tête de file le CHP socialiste, se revendiquant laïc, anti migrant et raciste sélectif (tout ce qui est occidental est accepté mais pas tout ce qui est musulman) Ensuite le Iyi, nationaliste et raciste issu du mouvement loup gris. Puis, vous avez le Saadet, on pourrait se dire mais que vient-il faire dans cette coalition ? Puisque ce parti est jugé islamiste et accusé dans le passé de vouloir instaurer la charia par son compagnon de route d’aujourd’hui, comprenez le CHP. Et surtout, le Milli Gorus tant décrié en France est un mouvement historiquement rattaché à ce parti.
Passons les autres partis dissidents de l’Akp au pouvoir, plutôt discrets sur le sujet, pour enfin s’intéresser au parti Hdp qui se dit pro-kurde. Le +1 plus haut c’est ce parti. Car officiellement il ne fait pas partie de la coalition mais c’est un secret pour personne. Le parti Iyi issu des loups gris, ne veut surtout pas s’afficher avec le hdp proche du pkk (organisation terroriste et reconnue comme telle par la communauté internationale). C’est pourquoi le hdp fait mine basse, mais il y a 2 ans une cadre du hdp s’n était violemment pris, depuis la tribune de l’assemblée nationale, aux députés de iyi en leur rappelant qu’ils doivent leur place au Hdp. Rappelons que le Hdp est un parti sécessionniste, marxiste-léniniste, alors que le Iyi se dit ultra nationaliste et issu des loups gris.
Cette coalition bénéficie aussi du soutien de puissances étrangères telles que les États-Unis. Le Chp qui se dit anti impérialiste, demande pourtant fréquemment l’aide des États Unis (!) pour, je cite, amener la démocratie en Turquie. De son côté Biden, alors en campagne ne s’était pas caché de déclarer qu’il fallait unir toute l’opposition turque pour arriver à bout d’Erdoğan. Ceci n’a rien de complotiste et facilement vérifiable.
Le grand remplacement à la sauce turque
Pour en revenir à la dérive raciale, on voit clairement que ce genre de comportement est légitimé, voir encouragé, par une opposition sans vision, manipulé par les puissances étrangères qui s’accommode du racisme anti arabe des partis d’opposition. Jusqu’alors les opposants du 6+1 n’ont pu proposer une ligne commune pour contrer la réélection du Président actuel Recep Tayyip Erdogan, ils n’ont jusque-là uniquement surfé sur le mécontentement des citoyens sur des sujets comme la hausse des prix, observée dans le monde ou la crise migratoire.
A l’instar de ce qui est observé dans le monde occidental, les nouveaux arrivants comme Ümit Özdag, essayent de se faire une place avec des méthodes peu orthodoxes et où le but est de sortir du lot en allant plus loin dans la surenchère et la bêtise.