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Génocide en Birmanie : après les musulmans c’est les chrétiens

L’expert des Nations unies des droits de l’homme en Birmanie a exprimé hier sa vive inquiétude face à une escalade brutale des hostilités dans l’État de Kachin, citant les rapports de l’armée birmane utilisant des bombardements aériens, des armes lourdes et des tirs d’artillerie.

Yanghee Lee, rapporteur spécial des Nations unies des droits de l’homme en Birmanie, dans un communiqué, a déclaré ;

« Des civils innocents sont tués et blessés, et des centaines de familles fuient maintenant pour sauver leur vie »

Les Kachin, qui vivent pour la plupart dans l’État du même nom le plus septentrional du pays, comptent 6% de chrétiens de Birmanie, le deuxième plus grand groupe religieux après les bouddhistes, selon les derniers chiffres.

Des milliers de Kachin ont organisé lundi une manifestation contre les nouvelles offensives militaires alors que les combats s’intensifient dans plusieurs régions de l’État du Kachin au nord de la Birmanie.

Des leaders de la communauté ethnique et des groupes de la société civile ont organisé une manifestation à Myitkyina lundi, exigeant que le gouvernement sauve ceux qui sont pris dans les affrontements.

Gum San Nsang, chef du groupe de plaidoyer de l’alliance Kachin basé à Myitkyina a déclaré ;

« Environ un millier de personnes sont prises au piège dans des affrontements armés dans neuf des 18 communes de l’État de Kachin et le gouvernement doit les sauver immédiatement »

Il déclare notamment ;

« Le gouvernement ne l’a pas fait et nous a même empêchés de sauver ces gens »

Gum San Nsang a accusé l’armée d’avoir commis des violations des droits contre les villageois ethniques de Kachin et de les avoir utilisés comme boucliers humains pendant la reprise des combats. Au cours des trois dernières semaines, plus de 4 000 personnes ont été déplacées dans l’État de Kachin, au nord du pays, près de la frontière avec la Chine, a déclaré vendredi dernier, Mark Cuts, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les chiffres ne comprennent pas les 15 000 personnes qui ont fui depuis le début de l’année, et les plus de 90 000 personnes résidant dans des camps de déplacées dans les États de Kachin et de Shan depuis la rupture du cessez-le-feu en 2011.

Cutts à propos des récents affrontements a déclaré ;

« Nous avons reçu des rapports d’organisations locales disant qu’il y a encore beaucoup de civils qui restent piégés dans les zones touchées par le conflit »

 « Notre plus grande préoccupation concerne la sécurité des civils, y compris les femmes enceintes, les personnes âgées, les enfants en bas âge et les personnes handicapées, et nous devons veiller à ce que ces personnes soient protégées. »

OCHA a été incapable de vérifier les informations selon lesquelles des civils ont été tués dans les combats.

Les zones frontalières Birmanes sont instables depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1948, accueillant une série vertigineuse d’insurrections, de milices locales et d’opérations de drogue.

En plus de la crise des Rohingyas, les combats ont mis en lumière la non-volonté d’Aung San Suu Kyi, à ramener la paix dans ce pays diversifié, à majorité bouddhiste.

FTU