Israël ambitionne un corridor terrestre, un chemin de fer reliant Israël à l’Arabie saoudite, au Qatar, à Oman et aux émirats arabes unis via la Jordanie.
Israël dispose d’un chemin de fer de 60 kilomètres reliant le port d’Haïfa à Beït Shéan, dans la vallée du Jourdain. Il veut prolonger la ligne de 6 kilomètres jusqu’au passage frontalier israélo-jordanien. Cela permettrait de transporter des marchandises en train, plutôt qu’en camion, vers et depuis la Jordanie.
La prochaine étape, selon le plan israélien, est que la Jordanie construise sa propre extension ferroviaire jusqu’à la voie ferrée israélienne. De là, les lignes se dirigeraient vers l’Arabie saoudite et les émirats du Golfe. Les responsables israéliens et jordaniens ont discuté de cette idée il y a trois ans et a récemment renouvelé ces discussions.
Un document publié par le gouvernement, intitulé « les rails de la paix régionale », décrit Israël comme un « pont terrestre » et la Jordanie comme un « carrefour ».
Il indique que « l’initiative contribuera à l’économie d’Israël et renforcera l’économie stressée de la Jordanie », en plus de « relier Israël à la région et consolider le camp pragmatique vis-à-vis de l’Iran et de l’axe chiite ».
Les partenariats régionaux et nécessaires, selon le document, car « les combats en Syrie et en Irak ont dégradé et bloqué les routes de transport terrestre ». Il met également l’accent sur le potentiel d’Israël en tant que « pont terrestre » fournissant un accès à la Méditerranée.
Cela est particulièrement nécessaire dans la mesure où la politique expansionniste de Téhéran constitue une « menace pour les routes maritimes » dans le détroit d’Ormuz, de la mer Rouge et de Bab-el-Mandeb, que les intermédiaires houthis de l’Iran au Yémen aspirent à contrôler. (une des raisons de la guerre au Yémen)
Tous se fait en coulisse ?
Les liens commerciaux entre les deux parties sont florissants, et ce avant même que le couloir israélo-sunnite ne devienne une réalité.
Israël vend des produits agricoles et des techniques de recueil de renseignements, de cybersécurité et de sécurité intérieure à Bahreïn, Oman, au Qatar, à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (le plus grand marché est destinataire étant Abou Dabi).
La plupart des transactions se font par l’intermédiaire d’un tiers comme la Jordanie, l’Irak, le Kurdistan Irakien (une des raisons d’Israël à soutenir son autonomie) ou Chypre, mais certaines sont menées directement.
Parfois, des produits de l’industrie pétrochimique saoudienne, tels que des matières premières, sont expédiés en Israël via la Jordanie.
Récemment, il a été suggéré que les avions de la compagnie aérienne nationale israélienne El Al à destination de l’Inde seraient autorisés à traverser l’espace aérien saoudien.
Mais une telle possibilité demeure prématurée. L’Arabie saoudite, en tant que gardienne des sites sacrés de l’islam, aurait du mal à vendre l’idée au public, surtout en l’absence de progrès sur le front israélo-palestinien.
Dans une longue interview en Arabe à Elaph, site d’informations saoudiennes dont c’est la deuxième initiative en moins d’un mois, le ministre israélien des Renseignements, Yisrael Katz, a révélé que son département travaille actuellement sur un projet «capital» qui va sceller les relations entre son pays et l’Arabie Saoudite : la réhabilitation de la ligne ferroviaire transfrontalière qui reliait, dans le passé, la péninsule Arabique des pays du Cham (la grand Syrie) et la terre d’Israël.
Yisrael Katz déclare ;
Ce n’est pas du tout un rêve, c’est même une chose à portée de main, quand il y a la volonté.
Dans le même sillage, le ministre israélien a aussi révélé que son gouvernement à adopter la construction d’un port sur une île artificielle face à Haïfa, d’où les Palestiniens pourront, selon lui, récupérer les marchandises qui leur seraient destinées, mais sous surveillance étroite des forces de sécurité israéliennes.
Pour le responsable israélien, tous ces projets aideront à «stopper l’expansionnisme iranien dans la région» et à renforcer la normalisation des relations entre Israël avec les pays arabes, en affirmant que la conjoncture est favorable pour mettre en œuvre ses liens. M.Katz, considère l’Arabie Saoudite comme LE «leader du monde arabe».
Israël-Arabie saoudite, des alliés ?
Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, dit « MBS », a le goût de la rupture en instaurant un nouveau climat vis-à-vis d’Israël, un État avec lequel la couronne saoudienne n’a pas de relations officielles. Via des réunions secrètes, la coopération sécuritaire et les contacts existent depuis plusieurs années.
Au mois d’octobre, le prince Turki Al Fayçal, ancien chef des services de renseignements, a rencontré Éphraïm Halévy, ex-directeur du Mossad, dans une synagogue de New York.
Les signes de rapprochement se multiplient et deviennent publics, la perspective d’une « normalisation » n’est plus taboue.
Les deux plus proches alliés de l’Arabie saoudite dans le Golfe, le royaume du Bahreïn et la fédération des Émirats arabes unis, sont aussi de la partie. En septembre, le fondateur du centre Simon-Wiesenthal de Los Angeles, le rabbin Marvin Hier, a affirmé que Hamad Ben Issa Al Khalifa, le souverain du Bahreïn, était favorable à la levée du boycottage d’Israël par les États arabes.
FTU
Sources: Middeleasteyes, identitejuive