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L’Europe va-t-elle s’éclater avec des nouveaux pays?

Après le référendum controversé et la déclaration d’une République indépendante, la Catalogne Espagnole pourrait stimuler les ardeurs indépendantistes d’autres mouvements plus ou moins violents en Europe. Depuis des années, les européens ont toujours soutenus certes parfois ouvertement parfois discrètement l’indépendance de certaines minorités loin de chez eux. 

Mais, ils étaient loin d’imaginer que le revers de la médaille serait qu’un jour, cela pourra donner des idées à ses propres minorités. Face à cette éventualité, l’Europe tremble de peur. Le principe d’autodétermination est un beau concept mais où se limitera-t-il?

Pourquoi un catalan aurait plus de droit à l’indépendance qu’un alsacien? Et si on pousse le raisonnement plus loin, pourquoi le quartier de Neuhof à Strasbourg, n’aura pas le droit de se prononcer sur on propre destin? 

Faut-il rappeler que les deux guerres mondiales qui ont pris la vie à des millions de personnes étaient des guerres d’ordre nationalistes plutôt que religieuses! De plus en plus, le sentiment de nationalisme gangrène les sociétés au point qu’un belge ne supporte plus un autre belge, un alsacien ne se sent plus français.

Ces mouvements populistes d’autodétermination n’apporteront ni prospérité ni paix. L’Europe doit cesser immédiatement ses soutiens militaires et économiques aux mouvements qui veulent diviser comme le Nord de l’Irak.

Si non, elle risque de se retrouver avec des dizaines de nouveaux pays voir des centaines qui rendra la vie impossible.

L’agence de presse turque Anadolu a fait le point sur les mouvements qui ont des aspirations autonomistes ou indépendantistes dans un avenir proche. Certains d’entre eux, après des années de luttes armées, ont déposé les armes pour obtenir leurs revendications politiquement.

Espagne

En Espagne, les Catalans avec 7.5 millions d’habitants sur 46.56 millions que compte l’ensemble du pays, ne sont pas les seuls à revendiquer l’indépendance.

Estimé à 2.1 millions d’habitants, les Basques espagnols réclament eux aussi l’indépendance de la région appelée Pays Basque. Cette région dispose déjà d’une autonomie importante vis-à-vis de la capitale espagnole Madrid, notamment l’indépendance fiscale que Barcelone n’avait pas obtenue.

Une partie des basques vivent également en France et veulent réunifier le sud-ouest de la France avec la pays Basque espagnol. Même si l’organisation classée terroriste ETA avait renoncé à la lutte armée en 2011, la volonté indépendantiste continue politiquement.

D’autres petits partis comme le parti Andalou qui réclame la souveraineté de la région de l’Andalousie n’ont pas encore de poids considérable.

France

En France, la seule organisation recourant à la violence est le FLNC (Front de la Libération Nationale Corse). Le FLNC a toutefois déclaré avoir déposé les armes depuis 2014.

Désormais, la Corse avec 322 000 habitants sur un total de 66.9 millions de Français, a des pouvoirs élargis vis-à-vis de Paris. Le parti pour la Corse a notamment obtenu aux dernières législatives françaises, 3 sièges sur les 4 dont dispose l’île.

L’Assemblée de Corse qui est l’organe politique qui gère l’île, a des élus à majorité nationalistes corses. Dans le sud-est de la métropole, les Basques français, estimés à 300 milles âmes, rêvent comme leur cousin espagnol d’une autonomie vis-à-vis de Paris.

Par ailleurs, plusieurs régions disposent de partis qui défendent l’autonomie de leurs régions sans pour autant réussir à fédérer autour de leur mouvement. Ainsi, en Alsace, le parti Alsace d’abord, Breizhistance en Bretagne ou le Mouvement Franche-Comté participent aux élections nationales françaises pour espérer relancer le débat de l’autonomie

Irlande du Nord

Après des années de guerre, l’IRA (L’Armée Républicaine Irlandaise) fondée en 1919, a déposé les armes en 2005. Préférant une lutte politique, les nationalistes de L’Irlande du Nord militent non seulement pour la réunification avec le Sud mais aussi une souveraineté absolue vis-à-vis de l’Angleterre. Aux dernières élections, ces nationalistes ont obtenu 39 sièges sur 90.

L’Irlande du Nord compte 1.861 millions d’habitants contre 65.64 millions que le Royaume-Uni recensait au 1er janvier 2017.

Ecosse

L’autre état qui se verrait bien se disposer du Royaume-Uni est l’Ecosse. Pourtant, en 2014, les Ecossais, au nombre de 5.295 millions, avaient voté à 55% contre la sortie du Royaume-Uni. Or depuis que le Royaume Uni a voté le Brexit, le débat a repris dans le pays. En effet, certains ont estimés que l’Ecosse n’avait plus vocation à rester uni au Royaume dans la mesure où celui-ci avait quitté l’Europe.

Mardi, lors du Congrès du Parti National Ecossais, le Premier Ministre Nicolas Sturgeaon, a annoncé que l’Ecosse devrait pouvoir choisir son propre avenir une fois que les modalités de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne seront claires. Mais, le parlement de Londres doit valider cet appel au référendum. Or, Londres semble pour l’instant ne pas aller dans ce sens.

Belgique

La Belgique, qui compte 11.35 millions d’habitants, est « déchiré » entre deux régions. D’une part, des partis nationalistes œuvrent pour l’indépendance de la région de la Flandre (6.444 millions d’habitants), néerlandophone vis-à-vis de la Wallonie. Et d’autres part, certains mouvements francophones comme le Rassemblement Wallon aimeraient voir la région de la Wallonie devenir un pays à part entière avec ses 3.614 millions d’habitants.

Néanmoins ceux sont les Flamands qui semble les plus déterminés à diviser la Belgique puisque le parti indépendantiste flamand a gagné les dernières élections en Belgique. D’ailleurs, la région de la Flandre dispose d’un parlement régional. Les déclarations d’hostilités envers les Wallons risquent d’ailleurs de se multiplier les prochains jours si la Catalogne ouvre la voix en réussissant son pari.

Italie

Un des mouvements qui inquiète le plus les Européens est celui du Parti Ligue du Nord en Italie. Cette ligue souhaite une totale autonomie la région de Padanie dans le nord.

La Padanie est le nom que donne le parti séparatiste à toutes les régions au nord de l’Italie. Cela représente, tout de même, 27.8 millions de citoyens dans une Italie qui compte au total 60.6 millions d’habitants.

Surfant sur la vague du populisme, anti-immigrés, la Ligue du Nord a fait échouer la nouvelle Constitution italienne soumise au référendum. Plusieurs autres pays européens, comme la Suède, le Danemark ou la Roumanie disposent de petits partis indépendantistes.

Fatih KARAKAYA
Source AA