MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Le Sénat vote en faveur de la reconnaissance du Haut-Karabakh

senat karabakh

Mercredi, le Sénat a voté « une proposition » de résolution pour la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh après l’écrasante défaite de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan. Cette mesure qui n’est que symbolique pour faire plaisir au lobby arménien, très puissant en France, a remporté un soutien transpartisan ou presque.

Pourtant la majorité présidentielle s’oppose à cette reconnaissance. En effet, à Paris, il y a deux semaines le président français Emmanuel Macron a été interrogé sur le conflit du Haut-Karabakh lors de sa rencontre avec des représentants du fond pan-arménien  »Hayastan ».

Le président a ainsi reconnu que la région du Karabakh (occupée illégalement pendant 28 ans par l’Arménie) faisait partie du territoire azerbaïdjanais.

« Dans le droit international, ce qui se passe au Haut Karabakh et les sept provinces, tel qu’il est reconnu par les Nations-Unies, c’est un territoire azéri, donc vous n’intervenez pas s’il n’y a pas une demande de l’État souverain (l’Azerbaïdjan).»

Emmanuel Macron

Paris ne veut plus miser sur les perdants

Malgré l’insistance du lobby arménien le président Emmanuel Macron avait rappelé que l’Arménie occupait depuis 1992 environ 20 % des terres azerbaïdjanaises, que cette occupation comprenait la région du « Karabakh » (composée de 5 provinces) mais aussi de 5 autres provinces de l’ouest du pays, en plus d’une grande partie des provinces d’ « Aghdam » et de « Fuzuli ».

A lire aussi : le conflit sur le Haut-Karabakh

Il avait également appelé à respecter l’accord de cessez-le-feu conclu entre l’Azerbaïdjan et leur propre pays l’Arménie.

Il semble que certains arméniens de France veulent pousser la France à s’engager militairement dans le Haut-Karabakh. Néanmoins, une telle reconnaissance unilatérale peut avoir des conséquences diplomatiques lourdes pour la France. D’une part, sans des relations diplomatiques cela ne mètrerait mais poussera aussi d’autres pays à reconnaître des régions qui réclament leur autonomie depuis bien longtemps comme la Corse ou la Catalogne. Paris ne veut pas miser une fois de plus sur le mauvais cheval comme en Libye ou en Syrie.

La reconnaissance du Haut-Karabakh par le Sénat n’a pas de valeur contraignante pour le gouvernement.

FTU