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Le CCIF annonce la réouverture de l’association Apprendre & Comprendre

apprendre et comprendre bobigny

Le Collectif Contre l’Islamophobie de France (CCIF) a annoncé, lundi, sur son site que le ministère de l’Intérieur n’avait pas reconduit l’arrêté de fermeture contre l’association « Apprendre & Comprendre » de Bobigny entrainant de facto sa réouverture.

En effet, le 8 octobre à Bobigny, l’association « Apprendre & Comprendre » qui proposait l’apprentissage du Coran aux enfants avait reçu un arrêté de fermeture d’une durée d’un mois, notamment parce qu’elle serait une « école clandestine ». Réfutant cette qualification, la présidente de l’association avait refusé de signer cet arrêté, afin de déposer un recours en référé avec l’aide du CCIF.

« L’arrêté n’ayant pas été reconduit en novembre, le Conseil d’État a estimé à juste titre que le recours n’avait pas lieu d’être, puisque l’association pouvait désormais rouvrir ses portes ».

CCIF.

Effet de communication utilisant Apprendre & Comprendre?

A l’époque la porte-parole de ministère avait justifié la fermeture parce que « les filles étaient voilées et les enseignants étaient tous en habits religieux et que le Coran était enseigné ». Ce procédé avait provoqué un véritable sur les réseaux sociaux. De ce fait, « pourquoi autant d’efforts pour perquisitionner cette association », s’interroge encore le CCIF.  D’ailleurs, ce jour-là, des dizaines de personnes dont notamment des représentants de la mairie, de la police, de la préfecture et l’éducation nationale avaient débarquer au local de l’association comme une perquisition chez des terroristes.

« Cette perquisition a provoqué un traumatisme auprès des enfants présents lors des cours, et choqué les parents, qui ont été soupçonnés d’enfreindre la loi ».

CCIF

Selon l’avocate de l’Association, Maître Inès Medioune, il s’agit manifestement d’une « opération de communication » de la part du ministère de l’Intérieur. D’après le CCIF, « ce type d’opération a permis à Gérald Darmanin et ses services de donner des formes concrètes, bien que brutales, au discours du président Emmanuel Macron sur le ‘séparatisme islamiste’ ».

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Des mensonges grotesques pour justifier la fermeture

Après la fermeture de l’association, le CCIF explique que « pendant plus d’une semaine, plusieurs contre-vérités ont été dites sur cette association dans certains médias, notamment à travers Gérald Darmanin et la porte-parole de son ministère ». L’ONG de défense des citoyens musulmans s’étonne d’ailleurs que « sans aucun égard critique, plusieurs médias les ont relayées et justifiées les mesures répressives de l’État ».

https://twitter.com/ccif/status/1315717711855525895?s=20

En effet, lors d’une interview télévisée, Mr Darmanin avait admis avoir mené ces opérations pour « faire passer un message ». « En attendant de pouvoir changer les lois à travers le projet « confortant les principes républicains », le gouvernement est prêt à verser dans la menace et la remise en cause de l’État de droit, quitte à démontrer cette dérive à l’échelle internationale », explique encore le communiqué.

D’ailleurs, dans la foulée, Emmanuel Macron avait envoyé un courrier le 4 novembre au Financial Times, dans laquelle il parle de « territoires dans la République où des petites filles portent le voile intégral (niqâb ou burqa) et où elles seraient séparées de garçons ». Le CCIF considère que le président de la République s’appuie sur cette fermeture de l’association « Apprendre et Comprendre » ainsi que les déclarations de M. Darmanin pour justifier ses nouvelles mesures.

« Les cours étaient en réalité mixtes et où certaines filles portaient un simple foulard ».

Les responsables de l’association

Enfin, le CCIF estime que « les lois déjà en vigueur permettent de condamner les dérives, la haine, la ségrégation, et tout ce que prétend vouloir combattre le gouvernement actuel ». En revanche, « ces modifications de la loi, accompagnée par cette campagne de communication répressive, constituent un danger pour les libertés fondamentales et sont en train d’inquiéter la confiance que les citoyens ont dans l’État de droit », conclut le communiqué.