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L’extrême droite en rage après la libération de Sophie Pétronin

libération Sophie Pétronin

La libération de l’ancienne otage française Sophie Pétronin, détenue depuis près de quatre ans au Mali, a suscité de vives réactions en France notamment dans les rangs de l’extrême droite qui lui reproche ses choix de vie.

Dans ses premières déclarations à la presse internationale, l’humanitaire de 75 ans a fait savoir qu’elle avait la ferme intention de retourner au Mali et qu’elle était convertie à l’Islam.

« Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d’Allah, car maintenant je suis musulmane. Vous dites Sophie mais c’est Maryam que vous avez devant vous » a-t-elle assuré.

Sophie Pétronin musulmane donc pas française

Une information qui n’a pas manqué de déchaîner l’extrême-droite française, à l’image notamment de Damien Lefèvre, membre du groupuscule Génération Identitaire, qui est allé jusqu’à demander le renvoi de Sophie Pétronin aux mains de ses ravisseurs.

Même son de cloche du côté de la cheffe de file du Rassemblement National, Marine Le Pen, qui estime pour sa part que l’accord qui a mené à la libération de l’otage française, et qui prévoyait en contre-partie la libération de détenus terroristes, n’aurait jamais dû avoir lieu.

Sur le réseau social Twitter, tout au long de la journée, des milliers d’internautes ont accusé Sophie Pétronin d’être frappée par le syndrome de Stockholm, du fait de sa conversion à l’Islam.

Parmi eux, on retrouve, comme souvent en matière d’islamophobie, le cadre du Rassemblement National Jean Messiha, d’origine égyptienne.

« Syndrome de Stockholm » a-t-il tout simplement tweeté avant d’affirmer qu’il « y en a assez de ces comportements irresponsables de gens, humanitaires ou touristes, qui partent dans des zones à risques ».

Enthousiasme gêné suite à la libération Sophie Pétronin

Par ailleurs, le Président de la République Emmanuel Macron ne s’est pas exprimé à la descente d’avion de Sophie Pétronin. Pourtant sa libération aurait pu faire grimper la cote de popularité du président surtout après son discours sur la future loi sur le séparatisme.

Mais voilà, les déclarations inattendues de Sophie Pétronin ont coupé l’herbe sous les pieds de l’Élysée.

En effet, Emmanuel Macron aurait souhaité rebondir sur la libération de l’humanitaire travaillant pour une organisation d’aide à l’enfance.

Dans ce cadre, l’Élysée avait une belle opportunité de justifier la présence de la France au Sahel et de faire démentir les accusations d’un intérêt quelconque pour les mines d’uranium au Niger.

Mais sa déclaration sur sa conversion à l’Islam n’a pas du tout été appréciée par Macron.

En plus, elle a refusé de parler de « geôliers » et encore moins de Djihadistes au sujet de ses réviseurs.

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Sa libération n’a rien à avoir avec la France

Il faut savoir que la France n’a absolument rien à voir avec l’échange de prisonniers entre le gouvernement malien et ses opposantes armées.

Comme l’explique le spécialiste Wassim Nasr, la France n’a pas payé de rançon pour Sophie Petronin. Pire encore, elle aurait bloqué la libération de l’otage.

Pour rappel, Sophie Pétronin a été enlevée à Gao (Nord) en décembre 2016 par un groupe armée avant d’apparaître sept mois plus tard dans une vidéo publiée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique.

Elle a retrouvé sa liberté avec l’opposant malien Soumaïla Cissé, et deux Italiens, le père Pier Luigi Maccalli et Nicola Chiacchio.

Fatih Tufekci

Rédaction avec Anadolu Agency