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Darmanin : la loi sur les séparatismes est contre les musulmans

Darmanin rencontre les représentants musulmans

Le gouvernement français sous la responsabilité de Gérald Darmanin, accusé de viol et Marlène Schiappa prépare une loi dites de « séparatismes » afin de sauver la République Française des « musulmans ».

Or, comme le rappel le site Al-Kanz, « Une sortie récente de Gérald Darmanin aurait dû faire bondir » tous les citoyens français notamment les musulmans. Mais malheureusement, elle est passée inaperçue.

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Libération explique que les autorités juives apportent leur soutien à la loi.
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Déclaration de Gérald Darmanin devant les représentants musulmans

En effet, selon le journal le Libération, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, chargé des cultes, lors d’une réception à la Grande Mosquée de Paris aurait déclaré : « Il faut faire attention à ce que d’autres religions ne soient pas les victimes des modifications souhaitées pour vous [les musulmans, ndlr] ».

Une loi sur-mesure contre les musulmans par Darmanin

Ainsi, dans une République laïque, « un ministre de l’Intérieur ose dire sans détours devant des représentants musulmans que la loi qu’il prépare s’en prendra bien à des millions de personnes du fait de leur appartenance réelle ou supposée à une religion, en l’espèce à leurs coreligionnaires. Pas aux terroristes, tout musulmans soient-ils. Non, bien aux musulmans », rappelle encore Al-Kanz.

Sur son site, al-kanz.org, Fateh Kimouche revient sur cette loi et se dit révolté que les dirigeants n’aient pas réagi.

Les autres religions ne doivent pas « être victimes » de cette future loi, confesse le ministre. « Victimes » ! Le propos est choquant, scandaleux et révélateur. Il ne s’agit en rien de lutter contre le terrorisme, mais bien de criminaliser et de stigmatiser les musulmans. La situation critique de la France et les nombreux coups de boutoir de la droite, de l’extrême droite et de la gauche FN contre Emmanuel Macron ont fini de convaincre le président de la République de braconner sur les terres du Rassemblement national : quand on est incapable de s’occuper du quotidien des Français, on détourne leur attention en s’en prenant à certaines minorités.

Criminaliser une communauté, non des pratiques

Emmanuel Macron comme ses ministres Gérald Darmanin et Marlène Schiappa ne souhaitent lutter ni contre le « séparatisme » ni contre les pratiques dénoncées depuis plusieurs semaines : tous les cas d’atteinte à la laïcité (sic) et/ou de « communautarisme » évoqués dans les médias ou en conférence de presse se retrouvent dans les autres religions. Certains, réels, sont de notoriété publique.

D’autres sont des épiphénomènes, comme les fameux certificats de virginité : trois en dix ans dans le planning familial de Seine-Saint-Denis (93), rapportait il y a peu la journaliste Sarah Benichou ; ce que confirmera quelques jours plus tard sur Twitter Mélanie Mermoz, qui y travailla de 2005 à 2014 : « pas d’expérience directe, moins de 5 histoires entendues », témoigne-t-elle.

Faudrait-il en outre citer la plaquette de l’ordre des médecins évoquant ce recours aux certificats de virginité dans une communauté religieuse autre que celles des musulmans, ce tribunal religieux qui a pignon sur rue en plein Paris ou encore la pratique du mouchoir maintes fois montrée à l’écran dans des reportages TV. Les exemples sont légion. Faut-il les multiplier ? Non.

Le « séparatisme », prétexte populiste d’un Macron impotent

D’abord parce que cela ne changerait rien au projet populiste du président. Emmanuel Macron comme ses obligés savent tout cela. Encore une fois, leur objectif n’est pas de mettre fin à des pratiques qu’ils jugent inacceptables. Ils ne souhaitent les combattre qu’à la seule condition qu’ils puissent les associer aux musulmans.

Ensuite, parce que nous voilà sur une ligne de crête. Face à ce qui s’apparente de plus en plus à une machination du pouvoir contre les musulmans, il est certes difficile de ne pas s’étonner que pour des pratiques données seuls les musulmans sont pointés du doigt.

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Nulle mention des cas similaires chez d’autres communautés religieuses ou non. Pour autant, le risque est grand de tomber dans une sorte de dénonciation malsaine qui obéirait à la formule suivante : A frappe B, alors B frappe C.

Avec Emmanuel Macron, le populisme franchit une limite que même Nicolas Sarkozy et ses pires ministres n’ont osé franchir, en l’occurrence glisser grossièrement de la lutte contre le terrorisme à une loi générale d’exception contre l’ensemble des musulmans, tout en recourant aux faits alternatifs, ces « alternative facts » chers à Donald Trump et autres fake news si peu démystifiées par les médias mainstream, pour masquer une incapacité à s’occuper des problèmes des Français et à remettre le pays sur pieds.

Fallait-il encore qu’il aimât suffisamment la France et les Français pour les servir.

Source Al-Kanz