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L’oppression expliquée : l’analyse d’un système (opinion)

Elle est permanente dans le temps, violente, selon les ordres et les occasions. Elle est faite d’une accumulation de mesures et de lois.

Le texte qui suit, comporte bien des raccourcis. Il n’a aucune vocation théologique, ni la prétention d’être exhaustif. Il n’est pas non plus antireligieux. Il a pour seul but d’expliquer les traits principaux d’un système esclavagiste, fondé sur le pouvoir des castes, qui perdure depuis des millénaires.

Certes, la technique et la science ont fait évoluer le monde pour des raisons économiques. Mais l’évolution des consciences n’a que très peu suivi. La technique et la science ont donné naissance à d’autres formes d’esclavages, toujours plus insidieuses, plus invasives. Ces apparences de plus de liberté, données aux individus ont été des leurres.

Certains individus se sont aperçus que l’esclavage était plus rentable en lui donnant des aspects de liberté. On aurait tort de croire que les formes d’esclavage de jadis ont disparu (et encore, pas toujours) par l’arrivée d’une quelconque « civilisation des lumières » ou par motivations humanistes. Les castes d’esclavagistes d’hier et d’aujourd’hui restent à peu près les mêmes, sinon qu’elles se sont renforcées, reconverties et étendues.

Elles vivent toujours de l’exploitation humaine, de l’ignorance, de la crédulité. Les bandits de grand chemin, escrocs, magiciens et l’illusionnistes de l’époque se sont organisés. Ils ont infiltré et fait main basse sur les religions dont ils ont travesti ou réinventé les écritures et les enseignements, et les ont utilisés comme moyens d’encadrement, de surveillance, de pouvoir, de domination et d’asservissement des populations.

Ils se sont également infiltrés dans les Cours, se sont accoquinés aux princes, aux comtes, aux ducs, aux seigneurs, clergé, noblesse, Tiers-état (les castes de l’époque). On a légitimé les conquêtes de territoires. Sur les ruines de monarchies, les opportunistes de l’époque ont fondé et organisé de nouvelles castes de privilégiés, édifié de nouvelles règles, se sont proclamés républicains et/ou politiciens ont inventé des partis afin de poursuivre leurs prédations et nuisances.

De nouvelles guerres

Ils ont poursuivi guerres en vue de conquérir des territoires, piller leurs richesses et d’asservir les populations parfois sous de nouvelles apparences. Depuis les politiciens, à de rares exceptions près, ont continué leur travail de division et de prédation, de destruction au service de leurs financiers et donneurs d’ordre, héritiers des castes d’hier. D’années en années, ils se sont employés à traquer et à réduire nos droits et nos libertés, à renforcer flicages et répressions, pillages, domination et asservissement, en les légitimant par la loi.

L’organisation du système, la publicité, la propagande, nos illusions, nos manques de réflexion, nos ignorances, nous ont conduits à l’acceptation et nous ont rendu esclaves.

Chaque homme, né libre et égal, en principe, est condamné par le système, dès sa naissance, à être non seulement un esclave toute sa vie durant, mais à être un bon esclave, un esclave modèle, content de l’être, selon la définition donnée du « bon citoyen ». Telle est la triste réalité.

Esclave d’un travail, souvent sans intérêt, exercé durant 8 heures, 5 jours sur 7 durant 40/45 ans de sa vie, esclave des exigences d’un patron, esclave d’un salaire qui ne lui permet même pas de payer son loyer ; esclave du paiement d’un loyer, esclave d’un crédit d’accès à la propriété, à payer durant 40 ans, dont il ne profitera peut-être, jamais, esclave de crédits successifs « à la consommation ».

On a, par la Déclaration universelle des Droits de l’homme, fait croire que l’on donnait des droits, à l’homme. En fait, ce fut et il s’agissait de quelques droits parmi ceux confisqués, rétrocédés conditionnellement aux esclaves bien sages, au terme de longues et coûteuses procédures judiciaires.

On a inventé des drapeaux, en complément d’autres reliques, des frontières, instauré partout en France, l’école républicaine, laïque obligatoire, détruit les langues et les cultures « régionales ».

On a vidé des régions entières de leurs populations pour peupler les villes nouvelles de la Révolution industrielle, et rejoindre les champs de bataille.

On a instauré des permis de séjour pour les immigrés légaux.

On a déclaré illégaux des êtres humains.

On a construit des murs aux frontières. On traque les migrants et on détruit leurs habitats de fortune. On les traite en nuisibles.

On a fait des guerres, pour exporter la démocratie et la liberté. En fait, pour empêcher des populations de choisir leurs représentants.

On a édifié partout des monuments aux morts, à la mémoire des morts pour la France.

On a déclaré morts pour la France, des hommes qui n’avaient rien demandé et qui voulaient vivre pour eux-mêmes et leurs proches.

On a établi des codes, du travail, pénal, de procédure pénale, pour faire croire en l’existence de la justice et que le citoyen lambda, pouvait avoir des droits.  Des variants modernes du Code de l’indigénat.

On a établi des procédures, des rituels et sacralisé l’institution judiciaire.

On a mis des individus au-dessus des autres et on leur a attribué toutes les vertus ; dans le même temps, on a déshumanisé et criminalisé d’autres humains.

On a mis toutes les institutions au service de l’idolâtrie de groupes humains et de la détestation de parties de nos concitoyens.

On a inventé des lois pour protéger certaines castes d’individus, de leurs victimes, afin de leur assurer l’impunité.

On a donné des pouvoirs absolus et démesurés aux polices de la pensée.

On a établi des lois et des délits spécifiques, au bénéfice de parties de nos concitoyens, contre d’autres considérés et traités en sous-citoyens.

On a créé des services « de protection de la personne », contre d’autres personnes.

On a fait entrer toutes les mesures liberticides dans la loi, contre des parties de nos concitoyens, considérées par le pouvoir, comme sous citoyens, ou « ennemis de la République ».

On permet, encourage et cultive l’expression de certaines opinions haineuses et islamophobes, au nom de la liberté d’expression.

On interdit l’expression d’opinions à d’autres personnes qui s’y opposent ; on qualifie leur propos de « haineux » ou « d’incitation à la haine ». On persécute et on condamne lourdement leurs auteurs.

Le moindre « mot qui dépasse » est traqué. On s’empresse à tordre le cou, judiciairement parlant, à son auteur.

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait La Fontaine dans « Les Animaux malades de la peste». Une constatation de l’époque, qui perdure dans le temps.

Les débats d’opinion, sur les plateaux de télévision, se font entre gens ayant sensiblement les mêmes opinions.

Ce sont les syndicalistes policiers et d’anciens magistrats, qui commentent l’actualité ou donnent leur avis sur les condamnations de « délinquants ».

Certaines accusations, même infondées, donnent lieu à des procédures qui relèvent de la lettre de cachet et qui permettent tout, y compris les violations de leurs propres règles de droit, pourtant de convenance.

On peut à tout moment être interpellé, arrêté, perquisitionné, violenté, placé en garde à vue, être emprisonné, pour s’être exprimé.

Un doyen des juges d’instruction du Tribunal correctionnel de Nice, a dit un jour (1981) à mon avocat, que dans mon cas, le droit ne s’appliquait pas…

On a soumis à autorisation, à permis, tous les actes essentiels de la vie.

On ne peut plus construire sa maison, en fonction de ses moyens et de sa créativité.

Des normes sont imposées, des lieux, interdits, même si l’on est propriétaire d’un terrain.

Toutes les initiatives, autarcisâtes, autonomistes, survivalistes, minimalistes, dites, « en dehors des radars », visant à se soustraire du système, à briser ou à amoindrir ses chaînes, vont dans le bon sens, mais sont aléatoires et les cibles privilégiées des administrations, de la police et de la justice.

L’humain ne pourra prétendre à sa totale souveraineté, que quand il aura recouvré la totalité de ses droits.

Nous nous devons, par dignité, par respect de nous-mêmes et des autres, n’accepter aucune mesure ou loi liberticide, aucune atteinte ou réduction de nos droits et de nos libertés, quelque soient les prétextes évoqués.

Nous devons apprendre à fonctionner en citoyen souverain, bien que nous ne le soyons pas encore. Nous ne sommes la propriété d’aucun pouvoir et aucun pouvoir n’a décidé quoi que ce soit à notre place, ni à nous imposer.

Nous sommes propriétaires et gardiens de ce que nous avons et de qui fait la spécificité de ce que nous sommes. A chacun de faire la même chose.

Chaque souveraineté humaine, ne s’oppose pas aux autres souverainetés, mais est complémentaire de chacune d’entre-elles.

Daniel Milan

L’auteur se définit comme végétarien, musulman (soufi), égalitariste, anti-supremaciste. Passionné de la nature, il défend aussi de solutions alternatives anti-système, pour une société fondée sur l’égalité, la solidarité et le partage, la défense de la vie et des droits humains. Originaire de Nice et Daniel a 72 ans. Ayant un passé riche en expérience, il cherche un éditeur pour publier ses écrits témoins de l’histoire.

« Les opinions exprimées dans ce texte sont propres à son auteur et n’engagent pas Medyaturk Info »