Le montant du SMIC applicable à compter du 1er janvier 2019 n’était pas connu à ce jour. Il devait être annoncé le 19 décembre 2018 après consultation des partenaires sociaux. La ministre du Travail Muriel Pénicaud annonçait qu’il n’y aura pas de coup de pouce mais une revalorisation légale d’environ 1,80%.
Le montant du SMIC est revalorisé chaque année après avis d’un groupe d’experts indépendants qui publie chaque année un rapport sur la revalorisation du SMIC. Ce groupe d’experts, la CNNC devait se réunir le 14 décembre 2018.
Le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré, mardi, qu’une hausse de 3% du SMIC pourra être constatée en janvier.
Une présentation de la situation habile mais inexacte si on parle du SMIC stricto sensu. Au 1er janvier 2019, la revalorisation « automatique » devrait donc être d’environ 1,8% comme expliqué plus haut. Mais dans son calcul, Edouard Philippe ajoute également la prime d’activité qui a augmenté en octobre de 531,51€ à 551,51€ (attribuée sous conditions de ressources). A cela s’agrège aussi la suppression des cotisations salariales mise en place cet automne. Annoncer une hausse de 3% est donc une présentation flatteuse mais imprécise. Le SMIC n’augmentera pas de 3% en tant que tel.
Mercredi, Edouard Philippe a annoncé que l’augmentation du SMIC serait donc de 1,8% et que par conséquent il reste sourd aux Gilets Jaunes.
Taxe sur les carburants
Le Premier ministre Édouard Philippe à annoncer aussi ce mardi 4 décembre, un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants prévue le 1er janvier. Taxe qui devait rapporter 4 milliards en 2019. Ce moratoire devait être d’une durée de 6 mois, délais pendant laquelle le gouvernent voulaient discuter avec tous les partis pour trouver une solution au coup du transport. Le gouvernement cherchait donc les 2 milliards en manque à gagner pour le budget 2019. En effet comme vous l’avez l’État avait l’intention de remettre la taxe au 1er juillet car s’il n’avait pas l’intention de la remettre il chercherait 4 milliards et non 2. Le gouvernement cherchait sans doute à calmer le jeu pour les élections européennes qui se dérouleront le 26 mai 2019 afin d’élire les 79 députés européens représentant la France au parlement européen. Une fois passées les taxes auraient été de retour.
Retournement de veste, pas de suspension, pas de moratoire, la hausse de ces taxes au 1er janvier est « annulée », a précisé l’Élysée, mercredi 5 décembre.
On ne touche pas aux privilèges des riches
Le chef de l’Etat refuse en revanche tout recul sur l’ISF. Emmanuel Macron s’y est opposé en Conseil des ministres mercredi.
En 2015 et en 2016 pour Bercy l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) avait rapporté 5,4 milliards nettement supérieur aux 4 milliards que le gouvernement déclare. Impôt sur la fortune immobilière, (IFI) le nouvel impôt qui remplace l’ISF ne rapporte qu’un milliard, donc une moins-value de 3 milliards selon le gouvernement ou de 4,4 milliards selon les chiffres de Bercy.
Acte 4, Paris
Emmanuel Macron a demandé mercredi « aux forces politiques et syndicales, au patronat de lancer un appel clair et explicite au calme », a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux à la sortie du Conseil des ministres.
De son côté Christophe Castaner qui s’est autoproclamé leader des Gilets Jaunes invite les «raisonnables» à ne pas manifester samedi 8 décembre.
Fatih Tufekci