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Idlib, le «piège mortel» syrien désormais sous le contrôle de la Turquie

Les réfugiés syriens affirment que la Turquie a stabilisé la province dans les six mois qui ont suivi sa prise en charge par l’accord d’Astana, mais Assad plane au loin.

De Homs, Alep et la Ghouta orientale, ils sont venus par centaines de milliers, dont beaucoup ont été expulsés des zones assiégées et dirigées par les forces gouvernementales syriennes, beaucoup arrivant dans des bus verts devenus emblématiques de leur exode forcé.

Aujourd’hui, sept ans après le début de la guerre en Syrie, 2,5 millions de Syriens vivraient dans la province d’Idlib, dans le nord de la Syrie, après avoir été évacués de tous les coins du pays.

La province est une zone dite de désescalade, convenue par l’Iran, la Turquie et la Russie en mai dernier à Astana. Mais au cours des derniers mois, les habitants ont enduré des frappes aériennes répétées de la part du gouvernement et des combats entre les groupes rebelles qui contrôlent la région.

Un ancien résident d’Alep, qui vit maintenant dans la ville d’Idlib, Khalid Dames déclare ;

« La raison évidente pour arrêter les attaques contre nous aujourd’hui est qu’Assad a une autre mission à accomplir dans le sud de la Syrie. »

« Quand il finira, il tournera les yeux vers nous et c’est là que la tragédie commencera. »

Sous l’ombre de cette menace, les habitants disent que le contrôle de la Turquie qui augmente régulièrement à Idlib, créant une poche de normalité.

Un fournisseur de biens à Haram, une ville syrienne près de la frontière turque, Hamed al-Ahmad déclare ;

« Nous avons atteint un point où nous ne pouvons pas parler en mal de la Turquie ou la critiquer pour un mauvais comportement. »

La vie à Idlib, ce que les Turcs nous ont apporté

La Turquie est entrée à Idlib en octobre dernier, pour évincer des militants liés à al-Qaïda. À Idlib, la Turquie est en mesure d’empêcher les terroristes du YPG /PKK du nord de la Syrie d’accéder à la Méditerranée  ou ce que le président Recep Tayyip Erdogan a qualifié de «couloir terroriste» lorsque l’offensive menée par l’Armée syrienne libre a commencé.

Mais Erdogan a récemment déclaré que la mission d’Idlib, avec l’opération «Rameau d’Olivier» en Turquie à Afrin, prépare également le retour de 3,5 millions de réfugiés syriens.

Dans le Daily Sabah de février Erdogan a déclaré ;

« Nous allons résoudre le problème d’Afrin, le problème d’Idlib et nous voulons que nos frères et sœurs réfugiés retournent dans leur pays. »

Ahmad, un père de deux enfants, livre du matériel aux grands magasins du nord de la Syrie pour travailler et, au cours des derniers mois, il a remarqué que le paysage changeait autour de lui.

Ahmad a déclaré ;

« Beaucoup de bâtiments sont construits chaque jour, les entreprises se développent et le mouvement est en constante évolution. »

Les marchés d’Haram sont remplis de boissons turques, de bonbons et de biens, grâce à la Turquie qui est juste de l’autre côté de la frontière.

Dames, qui ont fui Alep avec sa femme, Jamila, et deux jeunes garçons, en décembre 2016 lorsque le gouvernement a repris le contrôle de la ville, a déclaré ;

« La farine et les fruits, sont tous originaires de Turquie, ce qui à mon avis est de meilleure qualité que ce que nous avions auparavant. »

Cet homme de 35 ans avait travaillé comme professeur de géographie avant de prendre la fuite avant de réussir à trouver un emploi similaire dans la ville d’Idlib où sa famille vit dans un appartement de deux pièces.

Dames poursuit ;

« Ils (Les turc) s’occupent de tous les services de l’eau, du téléphone, de l’électricité, du prix du carburant. »

« Un Etat frontalier pendant une guerre doit être impliqué dans tout ce qui se passe dans le pays voisin, car nous avons un énorme impact sur la Turquie. »

Ali travaillait dans la campagne d’Alep comme menuisier et conduit maintenant un taxi, explique ;

 « Les Turcs ont beaucoup aidé avec leurs activités humanitaires et leurs organisations. »

Certain comme Dames ont dit qu’ils auraient souhaité que la Turquie soit intervenue plus tôt dans le nord de la Syrie.

Dame a déclaré ;

« Pour moi, quand nous étions à Alep, je souhaitais faire partie intégrante de la Turquie et nous serions devenus résidents turcs à l’époque. Mais ce n’est pas arrivé et nous avons perdu la ville. »

Malgré les critiques occidentales la Turquie a amené une stabilité dans la région et les habitants retrouvent peu à peu une vie normale. Les villes reprisent par le régime d’Assad, les Occidentaux ou par leurs alliés les terroristes du YPG /PKK, ne sont que destruction.

FTU

Sources;MEE