MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Vous avez dit Liberté de la Presse ?

dilshah ercan PKK

Haber7.com rapporte que le journaliste azerbaïdjanais Yadigar Memmedli, membre du Conseil d’administration du Conseil de Presse européen (AIPCE), malgré 5 heures de pourparlers, n’a pas été autorisé d’entrée à Chypre du Sud.

Soulignant l’hostilité turque des Grecs, le journaliste a déclaré : « Savez-vous que la Grèce interdit officieusement aux citoyens de Türkiye et d’Azerbaïdjan de se rendre à Chypre du Sud ? » 

On peut entendre déjà « oui, mais et la Turquie alors ? ». La réponse est simple, mais inimaginable en France ou ailleurs en Europe : les pseudo-journalistes ne sont pas arrêtés pour avoir fait de l’information, mais pour appartenance et/ou apologie du terrorisme, voire parfois participation à des attentats commis sur le sol turc. La carte de presse n’est pas un totem qui vous autorise à faire ce que vous semble bon, et aucune démocratie ne peut l’autoriser.

Des terroristes journalistes

Les exemples sont nombreux, mais prenons le dernier en date : 26 septembre 2022 à Mersin, dans le sud de Türkiye, un groupe de terroriste attaque une résidence de la police, la police riposte, l’opération ne se déroulant pas comme prévu, l’une des terroristes fait exploser la bombe dissimulée dans son sac à dos. Un agent de police sera tué ainsi que le groupe de terroriste.

Aux premiers jours de l’enquête, le ministère de l’Intérieur annonce que l’assaillante ayant fait exploser sa bombe est une certaine Dilshah Ercan, arrêtée en 2013 et emprisonnée 2,5 ans pour appartenance au groupe terroriste du Pkk, or Ercan se dit aussi journaliste pour un magazine de propagande du Pkk.

Par la suite, il s’avère que l’identité de la kamikaze n’est pas la bonne, le Pkk met alors en ligne une vidéo de Dilshah Ercan répondant au nom de code « Zozan Tolan », cette dernière semble effectivement vivante. Vivante certes, mais preuve qu’elle fait bel et bien partie des rangs du Pkk, raison pour laquelle elle avait été emprisonnée.

Comme rappelé plus haut, ce genre de scénario est inimaginable dans le monde occidental, quand bien même cela se produirait en France ou ailleurs dans le monde occidental, quelle serait la réaction du système judiciaire ? Serait-elle libre de toute action sous couvert d’être « journaliste » ?

MBT