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Recep Tayyip Erdogan dans la tourmente Turcophobe, Islamophobe et Xénophobe

Recep Tayyip Erdogan

Recep Tayyip Erdogan est incontestablement la personnalité Turque la plus célèbre et populaire depuis Mustafa Kemal Atatürk.

Son Succès est indéniablement dû à sa compétence ainsi qu’à celle de son parti l’AKP dont il l’un des fondateurs.

Le tableau de ses 18 années au pouvoir dont 11 en tant que premier ministre et 6 en tant que président est assez prestigieux même si de nombreuses taches persistent.

Depuis plusieurs années il est la cible de plusieurs des médias mainstream plus en particulier en France à travers Le magazine « Le Point », fortement à droite et dans tout l’Europe voire Outre-Atlantique (Amériques).

La flambée récente provoquée par les caricatures de Charlie Hebdo, magazine fortement à gauche a été le point de divorce entre la communauté Turque Francophone et l’élite Française et le néolibéralisme.

Divorce qui était déjà entamé depuis près d’un siècle par le monde arabe avec l’Occident pris en otage par le néo conservatisme et depuis 2 décennies par le Monde Musulman dans son ensemble.

Mais revenons à Recep Tayyip Erdogan

Pour ceux qui s’intéressent à son CV, il est issu des mouvements de la droite des années 70-80 où le doyen Necmettin Erbakan était fortement en avant, il a même été maire d’İstanbul en 1994 avec son parti le Refah Partisi (parti de la Prospérité). Ce mouvement c’est le Milli Görüş (Vision Nationale). Ce parti de droite défendait plutôt une vision islamique, avec le rapprochement des pays musulmans. Erdogan deviendra un véritable héros lorsqu’il transforme Istanbul en une ville vivable. En effet, la plus grande métropole d’Istanbul n’avait pas d’eau, les ordures n’étaients pas ramassées et la Corne d’Or était mourante. Mais le jeune maire a métamorphosé la ville qui l’a propulsée ensuite au plus haut de l’état.

recep Tayyip Erdogan
Erdogan, fraichement élu maire d’Istanbul, entreprend des travaux importants dans la ville

Erdogan, le prisonnier politique

Pourtant, en 1998 le Refah Partisi est dissolu par la justice alors que le parti est au pouvoir pour atteinte à la laïcité. Erdogan écope d’un an et demi de prison et 5 ans d’inégibilité pour avoir lu un poème écrit y’a plus de 80 ans. Les médias président alors qu’il ne pourra même plus être « le muhtar, gouverneur de quartier ». Il faut aussi se rappeler que deux autres partis de Necmettin Erbakan avant la création de Refah Partisi avaient été également dissout dans le passé. De ce fait, rapidement l’ancien premier Ministre Erbakan fonde le Fazilet partisi (parti de la vertu) pour prendre la relève. En revanche, Erdogan décidera de quitter le mouvement sur fond de désaccord avec le mentor Necmettin Erbakan notamment sur les relations avec l’Europe.

C’est ainsi qu’Erdogan et ses amis fondent l’AKP en 2001. Lors de sa première campagne, le parti remporte les élections, notamment grâce à l’élimination des partis traditionnels. Pourtant, Erdogan ne pouvant être élu à cause de son interdiction, ne dirigera pas le premier gouvernement de l’AKP.

C’est seulement en 2003 que le parlement lève son interdiction et il devient premier ministre après avoir été élu député.

Avec le changement de la constitution en 2007, la loi interdit désormais la dissolution d’un parti. 

Et d’ailleurs, Erdoğan s’est régulièrement présenté comme « Musulman-Démocrate » en référence aux Chrétiens Démocrates en Europe.

Même s’il a eu une occasion de lancer une vanne inquiétante où il dit « la démocratie est comme un train. Une fois que à destination (c’est-à-dire une fois que vous avez gagné les élections), vous pouvez en descendre », son gouvernement a été pendant longtemps et est toujours fortement démocratique, j’étaierai cela dans d’autres articles.

Parlons brièvement de sa biographie (tiré de Wikipédia) :

La causalité de l’article n’est pas RTE la figure politique mais RTE la Personne !

Il est né dans le quartier de Kasimpasa à Istanbul. En dehors de ses heures d’école, il doit vendre des simit, des petits pains en anneau, dans les rues de la métropole. Après la primaire, suite au conseil de ses professeurs, ses parents l’envoient étudier dans une école religieuse qui forme des Imams et des prédicateurs « le lycée Imam Hatip ». Ce type de lycée très prisé en Turquie par les familles traditionalistes, ne se destine pas nécessairement à la carrière d’imam. À 16 ans, Recep Tayyip Erdoğan remplace l’imam à la mosquée pour réciter des prières, pour les naissances ou pour organiser le rituel des décès.

Après avoir terminé le Imam Hatip, il doit quand même passer des examens en candidat libre dans un lycée général pour ne pas être pénalisé à l’entrée de l’université. Il fera ses études dans la Faculté d’Economie et des Sciences Administratives à l’Université Marmara et obtiendra son diplôme en 1981

https://twitter.com/LafSokator/status/1336408239555158018?s=20

Joueur semi-professionnel de football, Recep Tayyip Erdogan joue avec son coéquipier Yaso Ağa dans un club, et désire passer au statut de professionnel. Mais il renonce en raison de l’opposition de son père.

Il a des origines Géorgiennes assumées et c’est là que certains Turcs racistes, qui se disent laïcs et kémalistes, ont prétendu qu’il était Arménien (il en a le droit non ?), pour discréditer son œuvre.

Heureusement ces personnes ne sont pas majoritaires, mais dominent quand même le débat public.

Ensuite, au sujet de son affiliation religieuse, le monde entier s’est déchaîné contre lui.



« Le Sultan Erdoğan »

Qui n’a jamais lu dans les gros titres « le sultan Erdoğan » ou dans des magazines clandestins « le Calife Erdoğan » ?

En effet son administration fait de l’ombre à Riyad et à MBS (Muhammed Ben Salmane), mais est-ce néfaste, je vous laisse faire votre réflexion et vos recherches.

Pour conclure, en tant que citoyen nous demandons et continueront de demander à Recep Tayyip Erdogan, mais quand est-ce que l’on va lui apporter quelque chose ?

Peu importe pour nous les Turcs expatriés issus de n’importe quelle groupe religieux, communautaire (j’aime dire Ethnique, c’est plus rapide mais cela doit être appliqué par le Européens pour leur propres Ethnies aussi) et même politique, nous nous devons si ce n’est pas pour Erdoğan, au moins pour la Patrie Turque, écraser les idéologies séparatistes qu’elles soient officielles où clandestines et qui écorchent à vif chaque citoyen et les plongent dans la terreur du rejet et ce jusqu’à la radicalisation (qui est seul Dieu le sait peut-être souhaitée).

Dans une meilleure mesure si le monde entier pouvait faire de même, ce serait encore mieux…

Özler YÜKSELOĞLU – Özgür Ağa

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