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Can Dundar attaque en justice un jeune franco-turc pour injure

Le 20 juin prochain se déroulera, à Strasbourg, un procès un peu particulier. A cette occasion, MedyaTurk. Info a été contacté par des proches de A.B, jeune franco-turc, à propos d’une plainte déposée par Can Dundar journaliste d’origine turque, à l’encontre de ce jeune qui est présumé l’avoir injurié. 

Portrait de Can Dundar

Can Dundar est un journaliste d’origine turque, qui entre 2013 et 2016 a été directeur de la rédaction du quotidien turc « Cumhuriyet » qui se veut laïc et progressiste. Il a publié le 29 mai 2015 un article concernant les armes découvertes dans les semi-remorques appartenant au MIT (services secrets turcs) en incriminant l’Etat turc de passer des armes en Syrie, au profit de Daesh.

Son article a eu l’effet d’un boomerang en Turquie, ce qui lui a valut d’être arrêté et mis en examen pour espionnage et haute trahison de l’Etat. Ces chefs d’inculpation ont été rejetés par la justice qui l’a condamné pour divulgation de secrets d’Etat à 5 ans et 10 mois de prison ferme. Can Dundar a interjeté appel de cette décision de justice et devait comparaître librement devant la cour d’appel.

Profitant de sa comparution libre, il s’est exilé vers l’Allemagne, en se soustrayant à la justice turque, d’où il continue une propagande sans merci contre le gouvernement turc et plus particulièrement contre son Président Recep Tayyip Erdogan qu’il accuse d’empêcher la liberté d’expression.

Bakarmısınız, siz vatan haini  Can Dündar değilmisiniz? (S’il vous plait, seriez-vous ce traître de Can Dündar?

Le jeune Franco-turc aurait interpellé C.Dundar à la terrasse d’un café en lui demandant s’il était bien Can Dundar, le traître auquel ce dernier aurait rétorqué « le traître c’est vous-même ».

Selon nos sources, Can Dundar aurait porté plainte pour « injure et atteinte à la vie privée » à l’encontre de ce jeune, et que ce dernier serait cité à comparaître devant la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Strasbourg, mercredi 20 juin. Le plaignant réclame 1 € symbolique au titre du préjudice moral ainsi que 1 500 € de frais de procédure. Par ailleurs, le prévenu risque une peine pénale vraisemblablement assortie de sursis.

Les réseaux sociaux ont repris cette nouvelle et certains franco-turcs appellent au soutien de A.B. au nom de la liberté d’expression.

Liberté d’expression à géométrie variable?

Cette affaire soulève les émotions de part la personnalité de Can Dundar qui, selon ses affirmations, prône la liberté d’expression dont il fait son cheval de bataille contre la Turquie qu’il qualifie « d’état de non droit ». Il reproche au gouvernement turc de s’immiscer dans la justice et de restreindre et museler les journalistes.

Alors la communauté franco-turc s’interroge sur sa bonne foi, comment peut on se proclamer défenseur de la liberté d’expression, si à chaque occasion, on essaie de museler la libre expression des autres?

Au nom de la sacro-sainte liberté d’expression, les associations turques de France comme l’UID (ex UETD), COJEP, MEVLEVI CEVHERI ont pris la décision de se présenter au procès opposant Can Dundar à A.B devant la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Strasbourg le 20 juin 2018.

Noam CHOMSKY a dit :

Si la liberté d’expression se limite aux idées qui nous conviennent,ce n’est pas la liberté d’expression.

Reste à savoir si les médias français vont traiter cette affaire comme une atteinte à la liberté d’expression ou vont accuser une fois de plus, les jeunes turcs de s’exprimer (trop) librement.

Pour information, Can Dundar avait reconnu lui-même qu’il avait diffusé des informations confidentielles lors de son audition devant des parlementaires hollandais comme la montre cette vidéo.

Aydanur T.

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