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Game Of Thrones Saudi Arabia

Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors de la répression qui, selon les analystes, a consolidé l’influence du prince héritier Mohammed ben Salman.

Des dizaines de personnalités politiques et hommes d’affaires saoudiens arrêtés lors d’un raid anticorruption vont être jugées, après une vaste épuration des hauts gradés du royaume.

Des princes, des ministres ainsi que le magnat milliardaire Al Waleed ben Talal ont été balayés par la répression menée ce week-end par la nouvelle commission anticorruption dirigée par le prince héritier Mohammed ben Salman.

Le procureur général d’Arabie saoudite a promis une ferme application de la loi. « Les suspects se voient accorder les mêmes droits et le même traitement que n’importe quel autre citoyen », a déclaré le Cheikh Saoud Al Mojeb, qui fait lui-même partie de la nouvelle commission anticorruption, créée samedi.

La télévision saoudienne Al-Arabiya rapporte que 11 princes, quatre ministres actuels et des dizaines d’anciens ministres ont été arrêtés alors que la commission ouvrait une enquête sur de vieux cas tels que les inondations qui ont ravagé la ville de Djeddah en 2009.

La commission anticorruption a découvert des preuves indiquant une « corruption généralisée », a déclaré son président Khalid ben Abdulmohsen al-mehaisen.

« Les autorités anticorruptions saoudiennes […] ont travaillé minutieusement pendant trois ans pour enquêter sur les crimes en question », a-t-il ajouté.

Le ministère de l’information a déclaré que les comptes bancaires des personnes arrêtées seraient « gelés » et que tous les biens liés aux affaires de corruption seraient enregistrés comme biens de l’État.

La purge souligne une restructuration sans précédent du royaume pour que le prince Mohammed avant qu’il devienne roi, selon les analystes.

En plus des arrestations, le chef de la garde nationale saoudienne, le chef de la marine et le ministre de l’Économie, ont été remplacés ce week-end par une série de licenciements.

Le bouleversement arrive à un moment de transformation sociale et économique sans précédent dans une Arabie saoudite jusque-là ultra-conservatrice. Le royaume intensifie ses efforts de réforme pour une ère post-pétrolière.

La purge s’élargit, des interdictions de voyager imposées

L’enquête anticorruption a semblé s’élargir lundi après que le fondateur de l’une des plus grandes compagnies de voyage du royaume a été arrêté.

Les actions d’Al Tayyar Travel ont chuté de 10% dans les premières minutes après que la compagnie ait été cité dans des reportages selon lesquels Nasser ben Aqeel al-tayyar, qui est toujours membre du conseil, avait été mis en détention par les autorités.

La compagnie n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes, mais la SABQ, proche du gouvernement, a rapporté que Tayyar avait été arrêté suite à une enquête du nouvel organe de lutte contre la corruption dirigée par le prince héritier Mohammed ben Salman.

La première page d’Okaz, un journal saoudien de premier plan, a mis au défi lundi les hommes d’affaires de révéler les sources de leurs actifs en leur demandant: « Où avez-vous eu cela? » Dans un gros titre rouge.

Le journal panarabe Al-Asharq Al-Awsat a rapporté qu’une liste d’interdictions de vol avait été dressée et que les forces de sécurité de certains aéroports saoudiens interdisaient aux propriétaires de jets privés de décoller sans autorisation directe des autorités.

Les accusations contre ces hommes comprennent ; le blanchiment d’argent, les pots-de-vin, l’extorsion de fonctionnaires et l’utilisation de la fonction publique à des fins personnelles.

Un décret royal annonçait samedi que la répression était une réponse à « l’exploitation d’un système par ses hommes qui ont placé leur propre intérêt au-dessus de l’intérêt public, afin d’accumuler illicitement encore plus d’argent ».

Au cours de l’année écoulée, le prince Mohammed est devenu le décideur ultime de la politique militaire, étrangère, économique et sociale du royaume, provoquant la frustration d’une certaine partie de la dynastie Al Saoud qui voie d’un mauvais œil son ascension fulgurante.

La purge a également visé le prince Mitaib ben Abdullah, ministre de la puissante garde nationale qui a été arrêté et remplacé, rappelant le mini putsch de juin qui avait évincé son cousin aîné, Mohammed ben Nayef, héritier du trône et ministre de l’Intérieur.

Dimanche dernier, l’appareil du prince Mansour ben Moqren, vice-gouverneur de la province d’Assir, se serait  » écrasé «  près de la frontière avec le Yémen. Huit hauts fonctionnaires accompagnaient le prince.

Lundi, l’ancien agent spécial du FBI, Ali H. Soufan, a annoncé le décès du prince Abdul Aziz ben Fahd à l’âge de 44 ans sans préciser la cause du décès. Le prince Aziz était le plus jeune fils du défunt roi Fahd. Plusieurs médias ont rapporté que le prince Aziz avait été tué après suite à un affrontement armé entre sa sécurité personnelle et des agents de la force publique.

La fin de l’ère du pétrole est proche, les guerres, les accusations corruptions, de fraudes, de menaces envers l’Iran, le Qatar et le Liban, les liens forts tissés avec les États-Unis et Israël n’en sont que les prémices d’une grande crise.

FTU

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