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Les mosquées turques en France doublent leurs efforts pendant le Ramadan

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Après 30 jours de jeûne, de prières, de réflexion et de purification, les musulmans fêtent aujour’hui l’Aïd El-Fitr marquant la fin du Ramadan.

Comme dans le monde entier, les musulmans de France ont passé le Ramadan sous les contraintes de la crise sanitaire mais cela ne les a pas empêchés d’accomplir les actes recommandés pendant ce mois.

En effet, selon la tradition islamique, le mois de Ramadan est avant tout spirituel pour se rapprocher d’Allah (Dieu) mais c’est aussi un mois de partage et l’occasion d’être solidaire avec les plus démunis.

En s’empêchant de boire et de manger de l’aube au coucher du soleil, les musulmans développent la capacité d’empathie envers les plus pauvres qui ne peuvent pas se nourrir. Alors que le jeûneur sait qu’il pourra obtenir tout ce qu’il veut une fois le soleil couché, le « pauvre » se contentera de manger ce qu’il trouve.

Face à cette situation et pour atténuer les inégalités, tout musulman à l’obligation de payer la Zakat (aumône obligatoire) qui correspondant à 2.5% de sa richesse. De même, chaque musulman doit également offrir le Fitr qui correspondant à un repas complet. Même si la Zakat peut se faire toute l’année, le Fitr doit être accompli obligatoirement pendant le Ramadan. Ainsi, des millions de musulmans offrent soit un repas soit l’équivalent d’un repas en argent aux pauvres du monde entier.

Les mosquées en première ligne

Dans cet accomplissement d’une obligation religieuse, les mosquées jouent un rôle primordial avec l’organisation de la solidarité au sein de la communauté musulmane.

Conscientes de ce rôle honorable, les mosquées turques de France rattachées à la Directions des Affaires Religieuses (DITIB), sous l’égide du Comité de Coordination des Musulmans Turcs de France (CCMTF), ont montré un bel exemple de solidarité dans toute la France.

Même si chaque année, ces mosquées offraient des repas pendant le Ramadan, depuis deux ans, la crise du Coronavirus les a poussés à doubler les efforts pour toucher un plus grand nombre de personnes, musulmanes ou pas.

Pour se rendre compte de cet élan de solidarité, il suffit d’aller faire un tour sur la page Facebook du CCMTF pour constater à quel point les distributions ont été importantes.

Ainsi, des associations et mosquées DITIB ont offert des colis alimentaires, des repas chauds, des sandwichs dans leurs villes respectives pour montrer un autre visage de l’islam. Même si l’actualité est plus marquée par des actes terroristes de quelques désœuvrés, la grande majorité des musulmans de France, en particulier les Turcs, démontrent tous les jours qu’ils appartiennent à la France et participent activement à cette communauté.

Des colis alimentaires bien garnis

Pour illustrer cet élan de solidarité, on peut citer par exemple, la distribution de 230 repas chauds à base de poulet et de riz par l’Association culturelle turque de Nantes à des réfugiés en situation de détresse.

De son côté, la Mosquée Eyup Sultan de Roubaix a offert 250 repas dans les rues de la ville alors que la mosquée de Metz n’a pas oublié les 40 étudiants de la cité universitaire de Saulcy en plus de 230 repas distribués aux réfugiés.

Partenariat avec des collectivités locales

Il faut aussi noter que les mosquées turques ont noué des partenariats avec des collectivités locales pour toucher un plus grand nombre de personnes démunies. Ainsi, l’Union franco-turque de Corbeil, en se joignant à la mairie de Corbeil-Essonnes, a distribué des centaines de colis alimentaires toujours à destination des plus nécessiteux.

De même, l’élan de solidarité s’est poursuivi dans les villes de Flers, Torcy ou Fameck où femmes et hommes ont distribué des colis alimentaires, alors qu’à Evreux, la mosquée a fourni aux Restos du cœur de la nourriture, notamment des pizzas et des boissons.

Par ailleurs, dans le Vendôme, la mosquée de DITIB a fait un don de 150 colis alimentaires au secours populaire afin de les distribuer aux familles démunies.

Dons aux Restos du Coeur

Toujours dans cette optique de solidarité, les mosquées turques n’ont pas oublié les nécessiteux dans les villes de Saint Chaumont, Le mans, Dreux, Thonon, Rennes ou Clermont-Ferrand. Et La liste est encore longue …

Il faut aussi noter que de nombreuses mosquées ont également fait don de produits d’hygiènes aux hôpitaux et des jouets aux enfants.

Des jouets ont été offerts aux enfants

Les femmes sur le devant de la scène

Par ailleurs, il faudra noter que toute cette solidarité n’aurait pas pu se concrétiser sans la présence de ces femmes voilées ou non, jeunes ou moins jeunes. Elles se sont impliquées dans toutes les taches de la préparation jusqu’à la distribution.

Ces femmes qu’on accuse souvent d’être des soumises participent activement à la vie associative depuis toujours et fournissent un travail remarquable. Malheureusement, pour une question d’apparence, leurs apports et leurs efforts passent en second plan et certains politiques veulent les marginaliser alors qu’elles démontrent qu’ils sont une richesse pour le tissu associatif.

Les bénévoles des mosquées, heureuses de participer à la solidarité nationale

Pour conclure, au bout d’un mois, les mosquées turques ont su faire preuve d’une grande sagesse en participant à la solidarité nationale. De toute évidence, depuis le début de la crise sanitaire, ces mosquées avaient déjà contribué à l’élan de solidarité, en fournissant des masques, des blouses de protection et des colis alimentaires aux personnels soignants.

Même si elles sont stigmatisées à des fins électoralistes, les mosquées turques doublent leurs efforts pour apporter un peu de réconfort en ces temps moroses.