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Les musulmans doivent-ils fuir la France ?

Lors de la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait promis un Service National Universel (SNU) qui n’avait pas trop attiré l’attention à l’époque. Or, les conditions commencent à se préciser. Les premières expérimentations seraient menées dans plusieurs départements en 2019 mais ensuite généralisées à toute la France.

Ainsi, d’après les médias français et les déclarations des membres du gouvernement, on sait déjà que cela va durer au moins 15 jours pour tout le monde. Ceux que souhaitent peuvent poursuivre 15 jours de plus.

Par ailleurs, cela concernerait des adolescents de 14 à 16 ans qui seront en hébergement collectif dans des structures militaires. 

Dans un entretien accordé à la chaîne israélienne I24 News, le ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer a confirmé « l’Interdiction de toute pratique ou visibilité religieuse avec une application stricte du principe de neutralité ».

Pendant ces 15 jours, les ados seront sensibiliser aux principes de “laïcité” et militaires de défense nationale. En clair, les enfants mineurs seront retirés à leur foyer sans pouvoir refuser. Le gouvernement prévoir même des sanctions en cas d’absence notamment l’interdiction de passer des examens, des amendes et l’impossibilité de passer le permis. Plus grave encore, les logements seront mixtes.

Pour certains, il s’agit là d’une énième tentation de l’état d’endoctriner des enfants dans un contexte de chasse aux musulmans perpétuel. Le gouvernement justifie ces mesures en prétendant vouloir lutter contre le radicalisme mais le mélange des genres est hallucinant. Le SNU est avant tout un projet pour donner envie à des ados de devenir militaire, policier, gendarmes. Mais, pourtant cela dérive vers un véritable chasse aux religieux. Les enfants ne pourront donc plus, faire leurs prières, les filles porter le hijab, les garçons leurs jellabas ou leurs tefilines et leur kippa, ou même communier en groupe la journée, le soir pour les chrétiens, le vendredi et le samedi ou encore le dimanche. L’expression de leurs idées politiques ou différences sera également proscrit.

De plus en plus de musulmans se demandent s’il n’est pas opportun de quitter définitivement la France. Depuis, le mouvement des gilets jaunes, les polémiques atour des musulmans avaient faibli. Or, grâce à des personnes issues de la communauté musulmane et serviteurs de l’état les polémiques ont repris.

Non seulement, l’Islam (et non « l’islamisme ») est devenu la cible favorites des stars des médias mais également la faute individuelle d’un musulman est imputée à toute une communauté voir à la religion.

Il faut mettre un terme à cette mascarade. Il faut interpeller les hommes politiques, être actifs sur les réseaux sociaux, soutenir les médias. Sans une mobilisation forte, il sera désormais impossible pour les musulmans de France de vivre dans des conditions humaines.

De son côté, le président de COJEP International, Ali Gedikoglu a fustigé l’idée d’un SNU obligatoire.

« A partir du moment ce ce service a vocation à inciter à choisir une carrière militaire ou policière, il devrait être facultatif voir peut-être incitatif mais pas obligatoire ».

Pour le président du COJEP, cela apparente à une volonté de « lavage de cerveau ». Il rappelle que la liberté religieuse est le fondement même de la République française.

Il se dit prêt à se réunir avec les autres associations qui refusent ce diktat d’état afin « de faire revenir à la raison le gouvernement ».

Pour l’instant les autres responsables musulmans sont bien silencieux. L’observatoire le laïcité a été plus courageuse en demandant à respecter la loi. Elle a été cible de lynchage de la faschosphère. Autant dire que la gestion colonialiste de l’Islam n’est pas prêt de s’arrêter.

Fatih KARAKAYA

Caricature prise sur Aptg Chronique