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Macron a-t-il peur d’un coup d’État des «Gilets Jaunes» ?

Sur le plateau de BFMTV, Éric Drouet, chauffeur routier et porte-parole du mouvement des gilets jaunes avait déclaré vouloir pénétrer dans l’Élysée samedi prochain.

« Si on arrive devant l’Élysée, on rentre dedans. »

À la question du pourquoi il répond :

 «C’est le symbole de ce gouvernement, donc oui, les gens veulent y aller. »

Sur les réseaux sociaux les anti-Gilets Jaunes ont cité notamment l’article 412-3 du Code pénal. Celui qui définit l’insurrection :

« Constitue un mouvement insurrectionnel toute violence collective de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité du territoire national. »

Le Code pénal prévoit ainsi que « le fait de diriger un mouvement insurrectionnel est puni de la détention criminelle à perpétuité et de 750 000 euros d’amende. »

Selon Jean-Yves Maréchal, maître de conférences à l’université de Lille déclare que cet article du Code pénal et les suivants, visent les auteurs d’un éventuel coup d’État.

Après le couac que ses propos ont provoqué, Éric Drouet y apporte des précisions :

 « Je n’ai jamais dit que je voulais aller à l’Élysée pour tout casser, mais pour se faire entendre.»

Sur Facebook où le mouvement des gilets Jaunes est né, les commentaires vont à cœur de joies. Dans la page « La France en colère » vous pouvez y lire :

 « Non non pas assez trash, faut tout casser, tout bruler dans l’Élysée, au Sénat, au Parlement, tout ! Et accrocher la tête de Macron sur une pique »

Un autre l’encourage à mieux argumenter ses propos et souligne un « manque d’explication sur le pourquoi et dans quel but ! »

L’internaute poursuit :

« Il te faut t’armer davantage sur les différentes questions et ne pas te cantonner à dire Je vais au palais et ne pas savoir ce que tu vas y faire ! Pour les Français tu passerais pour un putschiste sans GPS ! »

Le Premier ministre ne veut pas prendre de risque les blindés à roues de la gendarmerie nationale vont être déployés samedi 8 décembre à Paris, lors des manifestations des Gilets Jaunes.

Il a justifié, jeudi 6 décembre, leur utilisation en invoquant « une mobilisation exceptionnelle » des forces de l’ordre, face aux risques de violences samedi: 89.000 fonctionnaires seront mobilisés, dont 8000 à Paris.

Ce blindé possède des équipements lui permettant le contre-tir sous tourelle, le tir de grenades lacrymogènes sous tourelle, la diffusion de gaz lacrymogène. Certaines versions sont équipées d’une lame qui permet de dégager les axes de circulation d’éventuels obstacles et barricades.

Certains Gilets Jaunes veulent prendre l’Élysée comme si cela était leur Bastille (1789) mais bien que le risque soit très faible le gouvernement ne veut pas prendre de risque et fait donc appel à des véhicules qui ont fait leurs preuves en opérations interarmées au Kosovo pour du maintien de l’ordre et pour des évacuations de ressortissants en Côte d’Ivoire.

 

Fatih Tufekci