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Plan anti-pauvreté : promesses de Macron.

Emmanuel Macron, régulièrement taxé de « président des riches » doit annoncer lundi le nouveau « plan anti-pauvreté » du gouvernement devant le congrès de Versailles. Mais cette présentation va aussi dépendre des résultats de l’équipe de France de football au Mondial, a prévenu Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Effectivement, si les bleus vont en demi-finale, Macron a promis de se rendre en Russie.

Le 26 juin, au Vatican, E. Macron avait eu un échange exceptionnellement long avec le Pape François, qui avait insisté sur la nécessité d’aider les pauvres. En lui offrant la médaille de Martin de Tours, un des grands saints de la chrétienté, célébré notamment pour avoir partagé son manteau avec un mendiant, le Pape a insisté sur le fait que « la vocation de ceux qui gouvernent est d’aider les pauvres ». 

En quoi consiste le plan anti-pauvreté ?

D’après le pouvoir exécutif, ce plan sera mis en place progressivement dès  l’automne, sur une dizaine de territoires (dont le Nord pas de Calais et la métropole de Lyon) qui seront désignés pour l’expérimenter.

1- Emploi 16-24 ans.

L’école, n’étant obligatoire que jusque 16 ans, pour éviter que les jeunes sortis du système scolaire et n’ayant pas de travail soient livrés à eux même, une obligation de stage jusque 18 ans va être mis en place. Cette responsabilité va reposer en partie sur les missions locales.

2- Simplification des aides.

Aujourd’hui, 30 % des personnes qui pourraient  bénéficier d’aides, ne les  réclament pas par manque d’informations ou bien trop de paperasse. D’ici 2 ans, la promesse de campagne de Macron d’un versement social unique devrait entrer en vigueur progressivement. Donc à terme, les aides sociales (APL, allocations familiales, allocations adultes handicapés…) devraient être versées au même moment, revalorisées en même temps, automatisées et devraient prendre en compte les revenus de l’année en cours, et non comme aujourd’hui les revenus datant de 2 ans.

3- Familles et petite enfance.

Le plan prévoit l’augmentation des places pour l’accueil des jeunes enfants de milieu défavorisé, le ministre de la Santé, Agnès Buzyn a d’ailleurs annoncé des bonus financiers pour les communes qui augmenteront leur capacité à les accueillir.

Des aides financières pour les familles monoparentales seront développées pour les femmes qui cherchent à faire garder leurs enfants, qui n’en ont pas les moyens et qui de ce fait renoncent à prendre un emploi.

4- Petits-déjeuners à l’école .

Une dotation sera versée aux communes, pour mettre en place un petit-déjeuner dans les écoles en s’appuyant sur des partenariats et du bénévolat des familles.

Les zones d’ombre concernant ce plan.

La question du budget vient à l’esprit même si les associations d’aides aux plus démunis saluent cette initiative gouvernementale. Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, évoque « une absence de visibilité sur les crédits et le budget mis sur la table ». Tous ,craignent un budget limité et très largement insuffisant.

Une autre crainte se porte sur la contrepartie qui sera demandée, en échange des aides sociales. Effectivement, le Président de la République annonçait lui même,lors du Congrès de la Mutualité française à Montpellier que « l’accompagnement va avec une responsabilisation, va aussi avec un contrôle , va avec un suivi ».

Nous sommes amenés à nous demander quel type de contrôle seront mis en place?

 

Aynur Tüfekçi