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La Turquie autrement

Il faut tout d’abord le reconnaître qu’avec une différence de 1,5 millions de voix, le score de 51,5 % est une victoire, démocratique, claire et nette du « Oui ».

De plus le taux de participation de 85,5%, très élevé pour un référendum, réconforte et donne une grande légitimité à ce référendum qui permet la modification de la Constitution turque en vue de la modernisation et la transformation du régime parlementaire en régime de gouvernement présidentiel. Le nouveau modèle qui sera mis en place en décembre 2019 sera au final très proche du modèle de gouvernance à la française du point de vue gaullien, avec une présidence forte.

Au delà de ces chiffres et sur le fond, il est difficile de ne pas s’étonner qu’un référendum puisse être tenu dans un pays qui pourtant est unanimement accusé par les grands médias occidentaux d’être dirigé par un « dictateur ». Dictature, référendum, référendum, dictature…les accusations médiatiques occidentales ne trouvent aucun écho dans le pays et les faits prouvent justement le contraire: car impossible d’imaginer un referendum dans une dictature. Cela mérite donc d’être étudié de plus près. Y a-il une volonté de certains directeurs de rédaction de déformer la réalité, la vérité?

S’agissant de la Turquie, on peux constater aisément une volonté cynique et quasi-unanime de dénigrement en vigueur dans les médias occidentaux. Derrières des prétextes mercantiles (la peur du musulman fait vendre) ces médias surfent sur un discours populiste d’extrême droite, islamophobe et turcophobe. Discours dorénavant banalisé par la droite dure (Sarkozyste-Filloniste) et la gauche laicarde (Vallsiste-Melanchoniste).

Étonnant également qu’en Turquie, pour faire passer « sa Loi », « le dictateur » n’ai pas pensé à opter ou créer et/ou fait l’usage d’une disposition de type 49.3.  « le dictateur » à choisi d’organiser un référendum plutôt risqué en allant poser la question au peuple pour savoir s’il vaut mieux rester avec la Constitution rédigé en 1980 par les putschistes ou la faire évoluer. Sachant qu’avant d’être soumis au référendum, « sa Loi » a été soumis et voté au Parlement turc à la majorité des 2/3…contrairement au gouvernement Valls qui n’a pas même permit un débat parlementaire…Alors Mme Ariane Bonzon, de grâce, commencez d’abord à balayer devant notre 49.3 avant de stigmatiser les franco-turcs en tapant sans cesse sur la Turquie, cette grande « dictature! ».

Il y a bien donc là un double discours  et une injustice à l’égard de la Turquie d’aujourd’hui et d’Erdogan que l’on accuse à tort de tous les maux.

Au final on s’aperçoit que les faits prouvent le contraire et que de certains point de vue, la Turquie, réformé depuis une quinzaine d’année, est en réalité beaucoup plus démocratique et respectueuse des libertés fondamentales que certains pays membres de l’Union Européenne, grands donneurs de leçon de démocratie. « Faites ce que je vous dis, pas ce que je fais! » aurait dû ajouter Mr Hollande avant de prendre la porte de l’Élysée.

Il est difficile aussi de comprendre que certains tentent de relativiser ce plébiscite du programme gouvernemental et de ses réussites majeurs qui sont en réalité derrière le succès politique de Erdogan, victorieux de 12 scrutins successifs depuis 2002. Hollande peut-il en dire autant? Non car Hollande à perdu toutes ses élections: municipales, départementales, régionales, présidentielles…pour preuve, voir l’état est le PS pour les législatives.

Sans être exhaustif, il faut donc rappeler les performances économiques et démocratiques des gouvernements Erdogan: pouvoir d’achat augmenté, niveau de vie nettement supérieur et plus uniquement réservé à la petite bourgeoisie kémaliste de Beyoglu, Kadikoy ou de Izmir, taux de croissance économique trois fois plus élevé qu’en France, PIB/habitant multiplié par 3.5, hausse continue des investissements étrangers, niveau des investissement exceptionnellement élevé depuis 15 ans en matière de santé, éducation, R&D, transport…S’agissant du chômage, Erdogan, l’a divisé par 3,5.

Les touristes et décideurs politiques étrangers tombent des nu face au développement en si peu de temps des infrastructures du pays: qualité et nombre des aéroports, des autoroutes, de 2 ponts majestueux (récompensés au niveau mondial), deux tunnels sous le Bosphore et réunissant deux continents, la construction des lignes de chemin de fer pour trains à grande vitesse des plus ambitieux au monde!…Celles et ceux qui ont connu la Turquie d’avant Erdogan sont littéralement choqué du bon en avant du pays. Mais étrangement, « les grands reporters », « journalistes » et autres « spécialistes de la Turquie », n’en parlent jamais. Ils ne veulent probablement pas se compromettre en faisant la publicité d’Erdogan. C’est dommage parce-que la Turquie est une vraie bouée de sauvetage pour de nombreuses marques et entreprises françaises qui connaissent en Turquie des ventes records sans discontinuer depuis 15 ans.

Ces investissements impensable, inimaginable avant Erdogan, ont permis de gagner cette « victoire étriquée » d’après Didier Billion. Laissant imaginer que les tenants du « Oui » s’attendaient à un score dictatorial de 95%. Ces accusations de victoire ne permettent pas à leurs auteurs (Didier Billion, Guillaume Perrier, Ariane Bonzon…) de dissimuler leurs silence face aux vrais dictateurs. Silence sur Sisi le « president » égyptien arrivé au pouvoir suite à un coup d’État et qui a fait plus de 4000 morts. Ces allégations de dictature à une démocratie qu’est la Turquie et ce mutisme  sur une dictature qu’est devenu l’Egypte est bien révélateur d’une hypocrisie scandaleuse, d’une duplicité typique de journalistes militants.

Les efforts déployés par Ariane Bonzon (et les autres: Guillaume Perrier, Hamit Bozarslan…) pour astiquer et tenter de redonner une nouvelle virginité démocratique au PKK (et leur soutien le HDP) qui figure pourtant sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne et ce sur la seule base du terme « démocratique » qu’ils se sont auto-attribués est inqualifiable. Idem pour PYD-YPG, la branche syrienne des terroristes « démocrates » du PKK. Au même titre que Daesh, le PKK est une organisation terroriste qui à causé la mort de plus de 35.000 morts en Turquie depuis 1984. Le PKK ne doit pas seulement figurer sur une liste européenne des organisations terroristes, le membres du PKK doivent être combattu, comme les terroristes de Daesh.

En Europe l’organisation terroriste du PKK continue à bénéficier malheureusement d’une grande liberté d’action pour organiser des manifestations et des collectes de fond pour financer ses attentats terroristes en Turquie. Orchestré, organisé et soutenu secrètement le PKK tue en Turquie des civils innocents en utilisant des kamikazes qui se font explosé au cœur des villes. Comme son nom ne l’indique pas le PKK Parti « Démocratique » Kurde, est avec ses filiales en Syrie, Irak, Iran, Arménie, une vraie internationale terroriste, marxiste qui a profané près d’une centaines de mosquées en Turquie. Le PKK marxiste ne représente pas les kurdes et les kurdes l’ont encore une fois prouvé lors de ce dernier référendum, contredisant encore les pseudo-spécialistes de la Turquie. Par comparaison avec la France, le PKK commet l’équivalent de 7 attaques terroristes de type Bataclan par an et ce depuis plus de 30 ans. Il est utile parfois de rappeler le contexte dans laquelle se trouve la Turquie…rôle qui revient normalement à nos spécialistes mais ceux-ci sont tellement occupés à traduire les prospectus du HDP…

Par ailleurs, l’usage par ces pseudo-journalistes et experts des éléments de langage des partis d’extrême gauche turc suffit pour constater leur connivence. Comment après tant de compromissions avec l’extrême gauche turque, ces gens peuvent clamer une once d’indépendance et d’objectivité journalistique ou intellectuelle?

Pour en revenir référendum, la victoire du « Oui » avec 51,5 % est une parfaite illustration de la maturité démocratique de la Turquie et des progrès réalisés depuis 2002 en matière de libertés fondamentales. Il faut rendre à césar ce qui est à césar, c’est le Parti de la Justice et du Développement (AKP) qui a pour la première fois dans l’histoire de la République de Turquie que le peuple a été associé, à travers des référendums, aux grandes orientations politiques du pays.

Les portes paroles en France de la gauche caviar turque, qui se font appeler « experts » de la Turquie (Nedim Gürsel, Hamit Bozarslan, Olivier Roy, Didier Billion, Soli Özel, Seyfettin…. ) et autres correspondants qui se prétendent journalistes, agissent en réalité comme des militants HDP parti marxistes-léninistes turc. Ariane Bonzon, Marc Semo, Guillaume Perrier…ont un discours trait-pour-trait calqué sur les éléments de langage du HDP. Dans ces conditions ou le travail du prétendu journaliste s’apparente plus à une action militante visant à faire la propagande d’un parti ou d’une idéologie, impossible de parler d’objectivité journalistique.

Cette victoire du « Oui » permet enfin la modification de la constitution mise en place par le Général Kenan Evren suite, faut-il le rappeler, à un coup d’Etat extrêmement violent le 12 septembre 1980. De ce point de vue cette Constitution du « darbe » (putsch) était depuis considéré comme l’épée de Damoclès au dessus des aspirations démocratiques du peuple turc, le parchemin de la honte.
Cette victoire du « Oui » va donc permettre la mise en place progressive, d’ici décembre 2019, d’un modèle de régime présidentiel assez proche finalement du modèle français. À la seule différence que le Président turc ne pourra pas se cacher derrière son premier Ministre. Il sera pleinement responsable devant le peuple des échecs (éventuels) de sa politique.

Au delà de la question de sa légitimité, la constitution imposé à la Turquie lors du coup d’Etat de 1980 par Kenan Evren présente des  failles et incohérences qui ont provoqués des crises politiques  dont les conséquences économiques ont été catastrophique pour la population. A titre d’exemple  ou de preuve, les 5 millions de turcs qui ont du quitter leur pays pour des raisons économiques (4 millions de turcs vivent aujourd’hui en Europe).

Les coalitions fragiles se sont succédé dans des confrontations systématiques et récurrentes entre le Président de la République, élu par l’assemblée nationale, et le Premier Ministre élu au suffrage universel. Chacun voulant prendre le dessus par rapport à l’autre. Une crise politique et économique à été provoqué en 2001 par le President Ahmet Sezer et le Premier Ministre Bülent Ecevit. La bourse d’Istanbul a perdue près de 15%, la lire turque a perdue la moitié de sa valeur face au dollar, l’économie turque a vu s’échapper à l’étranger près de 20 milliards de dollars, la croissance économique a plongée à -9%, et le taux de chômage a explosé.

La présente victoire du « Oui » au référendum a pour but de lever cette incohérence de leadership des pouvoirs en légitimant le seul suffrage universel du Président.
JCB