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Roland Ries muselé par Mine Gunbay ?

Alors que nous venons de passer à l’heure d’hiver et que le sapin de Noël a été installé à la Place KLEBER, une nouvelle fois, ce climat paisible vient d’être entaché par la sortie spectaculaire de Monsieur le Maire de Strasbourg, Roland RIES, sur un sujet qui n’était plus d’actualité.  

En effet, ce dernier s’invite au dérapage de son adjointe Mine GUNBAY, non pas en arbitre,  sur les propos qu’elle avait tenus le 11 octobre dernier à la sortie du bureau de vote au Consulat Général de Turquie, pour les élections législatives turques, mais, attise la tension en prenant la défense de cette dernière, tout en appelant à la sérénité.

Comment peut on expliquer cette sortie de Monsieur le Maire alors qu’une pétition qui a recueille à ce jour plus de 2200 signatures, dénonce dans la plus grande ferveur le malaise que cette élue a crée ?

Monsieur RIES vole-t-il au secours de son adjointe, qui est au plus mal, ou bien est-il manipulé pour ne pas dire muselé par un groupe de pression, qui espère par cette sortie redorer le blason de cette élue ?

Revenons aux faits, le 11 octobre dernier, alors que la communauté turque de Strasbourg, de France et du monde entier, remplissait son devoir civique en allant voter dans les Consulats, (vote qui a eu lieu entre le 8-25 octobre 2015), Madame GUNBAY s’est permis de proférer des insultes et de diffamer la Turquie.

Les propos tenus par Madame GUNBAY sont :

« Il y a des jours où mettre les pieds dans certains lieux donne la nausée.

Mais l’état fasciste turc ne nous fer(r)a pas renoncer.

On n’a voté…….. pour la paix »

Cette dernière aurait été, selon ses soutiens, sous le choc et la tristesse des attentats du 10 octobre 2015 à Ankara, capitale de la Turquie, qui a fait plus de 100 morts.

Attentat que nous condamnons avec la plus grande ferveur et sans réserve.

Toujours d’après les propos de ses soutiens, il est implicitement pensable que ces derniers attribuent ces attentats au Gouvernement Turc, et plus directement à l’AK PARTI, parti au pouvoir.

Comment peut on délibérément accuser un Etat, un parti, un groupe, une personne, alors qu’on ne dispose pas de preuves ? Que fait-on de l’Etat de droit ?

Si nous nous en tenons à cette analyse simpliste, nous aurions, lors des attentats de Paris, du 7 janvier 2015 à « Charlie hebdo », dû accuser l’Etat français, le Président de la République, Monsieur François HOLLANDE, ou bien, le gouvernement du Premier Ministre Monsieur Manuel VALLS, en somme le Parti Socialiste formation de Madame GUNBAY, qui auraient directement ou indirectement commis ces attentats pour remonter dans les sondages.

Au contraire dans les moments difficiles, appel est fait à la solidarité nationale, voir internationale.

Par sa double casquette d’élue et d’humain, Madame GUNBAY aurait du avoir la décence d’être solidaire et de contribuer au deuil national. Elle a surtout eu l’indécence d’attiser la tension.

Ceci n’est pas digne d’une personne censée et surtout pas d’une élue. Au lieu de s’interroger sur cette question, Monsieur le Maire se fait l’avocat du diable.

En effet, cette dernière consciente de son dérapage retirera plus tard le partage de sa page Facebook et gèlera pendant 24 heures son compte. Par cette initiative personnelle elle reconnaît qu’elle a violé son devoir de réserve.

Naturellement, nous sommes pour la liberté d’expression, mais pas uniquement la liberté d’expression de la majorité. Ceci dit, le droit à la liberté d’expression n’est pas absolu.

Le concept de liberté d’expression germe en France au XVIIIème siècle, pour se voir consacré lors de la Révolution française.

« Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées. L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi. »

En somme, la liberté d’expression permet à tout citoyen d’exprimer ses idées avec néanmoins des limites imposées par la loi.

Exemple de condamnation par le Tribunal de Grande Instance de BOBIGNY :

 

En d’autres termes, nous faire penser que la liberté d’expression est absolue est un leurre. Il y a des gardes fous, ce qui est normal dans un Etat de droit.

Partant, Madame GUNBAY, ne peut se cacher dernière la liberté d’expression. Par ailleurs, pour mieux cerner la problématique il faut décrypter le mot  fascisme, employé par Madame GUNBAY pour qualifier l’Etat turc :

« Le fascisme est un mouvement politique et social né en Italie par le biais de Benito Mussolini suite à la Première Guerre Mondiale.

Il s’agit d’un mouvement totalitaire et nationaliste, dont la doctrine reçoit le nom de fasciste.

Outre le régime de Mussolini en Italie, ceux de l’Allemagne d’Adolf Hitler et de l’Espagne de Francisco Franco sont également considérés fascistes.

Le fascisme se base sur un État tout puissant qui prétend incarner l’esprit du peuple. La population ne doit donc aller voir nulle part ailleurs d’autre que l’État, qui appartient à un parti unique. »

Comment cette élue peut elle qualifier l’Etat Truc de fasciste alors que plus de 16 partis politiques ont participé aux élections législatives du 1er novembre 2015 ?

Actuellement 4 partis politiques y compris le HDP parti Pro-Kurde, vont siéger à l’Assemblée.

Comment peut on dire que l’Etat est fasciste alors que des élus locaux du HDP parti Pro-Kurde, pour certains d’eux, ont, le lendemain des élections du 7 juin 2015, proclamé l’autonomie de gestion de leur ville ?

Nous aimerions avoir l’avis de Monsieur le Maire, si Bastia capitale de la Corse déclarait son autonomie.

Dans l’article 1er de la Constitution de 1958, il est noté que la France est « une République indivisible » tout comme c’est le cas dans l’article 1er de la Constitution Turque.

Le fait que ces personnes soient juridiquement poursuivies, ne fait d’aucun Etat un Etat fasciste.

Au contraire, l’Etat de droit impose à toute personne le respect de la souveraineté et de l’indivisibilité du territoire.

Comme l’indique si bien les soutiens de Madame GUNBAY  « Etre élu-e ne signifie pas être silencieux-se sur les enjeux sociétaux qui peuvent toucher personnellement », il aurait été plus judicieux qu’elle condamne ces prises de positions au lieu de créer la hantise.

Par ailleurs, cette dernière jusqu’à preuve du contraire est une élue de la République française, et non, de la République turque !!!

Pourquoi, alors que dans le passé, Monsieur le Maire avait condamné avec une grande fermeté, les élus qui avaient importé les questions, les conflits étrangers, n’a-t-il pas la même fermeté vis-à-vis de cette élue?

Sommes nous manipulés, muselés par des groupes de pression qui ont la main mise sur la majorité municipale ?

Le premier Législateur de la ville, ne doit-il pas être impartial et neutre au dessus des prises de positions et ce pour l’intérêt commun ?

N’est-il pas le Maire de tous les Strasbourgeois, ou est-il sous l’influence de groupuscules ?

Alors qu’un collectif citoyen « franco turc pour la paix social » ayant démocratiquement  lancé une pétition, qui a recueillie plus de 2200 signatures, est pris à partie, allant jusqu’à indiquer qu’ils connaissent parfaitement les personnes coupables, est montré du doigt.

N’est-ce pas une forme de liberté d’expression ?

Alors que ce collectif devrait voir sa légitimé respectée par la municipalité, nous sommes en face d’une forme d’intimidation pour enrailler le malaise au sein de cette même municipalité.

N’a-t-on pas le droit de donner notre opinion ?

N’est-il pas du devoir de Monsieur le Maire de condamner aussi bien s’il y a eu des insultes, des menaces vis-à-vis de Madame GUNBAY tout comme vis-à-vis du collectif ?

Naturellement,  nous condamnons, si la preuve est faite, les propos insultants et menaçants verbaux et/ou physiques.

Mais encore, faut-il les prouver.

A ce jour, rien de tel.

Une nouvelle fois nous sommes devant une coquille vide.

Il est dommage que Monsieur le Maire s’immisce dans le débat alors même qu’il n’en connaît pas les tenants et les aboutissants. Vraisemblablement, il se fonde sur les informations qu’on lui communique.

Comme à son habitude, Madame GUNBAY joue la carte de la victimisation, en essayant d’attirer le débat en dehors de son dérapage.

Selon elle, les personnes qui sont à l’origine de cette pétition ainsi que du malaise, n’approuveraient pas sa lutte pour les droits des femmes, le droit de vote des étrangers aux élections locales, etc….

Au passage, elle a brillé par son absence de réaction, sur les propos du Premier Ministre au sujet du droit de vote des étrangers aux élections locales.

Par ailleurs, le temps où il était simple de faire croire que les orientaux sont contre l’émancipation des femmes est révolu, nous sommes tous conscients que ce débat est hors sujet.

D’ailleurs, ses soutiens renforcent la reconnaissance implicite de sa responsabilité, de son dérapage, qui doit donner lieu à une sanction exemplaire. Si elle n’avait rien à se reprocher pourquoi,  autant d’associations, de collectifs, qui ne connaissent même pas la réalité politique en Turquie, viennent-ils au secours de Madame GUNBAY ?

Cette dernière joue la pyromane puis endosse les habilles de pompier par ses arguments fallacieux et de contrevérités. Oui, ses arguments fallacieux et de contrevérités, car cette dernière signe et persiste après que AK PARTI ait gagné haut la main les élections législatives du 1er novembre 2015, avec plus de 49,5 % des voix exprimées au suffrage universel direct, en disant que les Strasbourgeois d’origine turque sont manipulés directement par la Turquie, et notamment, l’AK PARTI.

Il est juste que la défaite et amère, mais bon pourquoi cette défaite serait-elle amère pour une élue de Strasbourg ?

Etait-t-elle en campagne ?

Cette dernière ne respecte même pas les urnes.

L’opinion publique s’est  exprimée, c’est ce qui est communément appeler  le principe du « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Cette dernière, hormis sa politique de victimisation, a un complexe de « l’opinion contraire. »

Comment penser dans ce contexte qu’elle puisse être impartiale dans la gestion de son portefeuille ?

Elle demande du respect, notamment, pour les propos qu’elle a tenu, mais manque impunément de respect vis-à-vis des opinions contraires.

Il est plus que temps que Monsieur RIES se défait des groupes de pressions et qu’il cesse sa politique du double langage. Il est légitime que les Strasbourgeois, blessés par les propos de Madame GUNBAY, disent que si aucune sanction exemplaire n’est prise à l’encontre de cette dernière, que les urnes parleront lors des prochaines échéances électorales.

Ceci n’est ni une menace, ni de l’intimidation.

Mais simplement un appel solennel au premier Législateur de Strasbourg, à prendre ses responsabilités.

Serhat Can