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Val-d’Oise : vous pouvez aider Aysel à acheter un cheval pour « galoper au lieu de rouler »

Aysel

Aysel, une habitante de Goussainville, souffre d’infirmité motrice cérébrale, ce qui l’oblige à utiliser un fauteuil roulant. Passionnée d’équitation, la jeune femme de 24 ans a ouvert une cagnotte en décembre pour acheter son propre cheval. Un rêve d’enfant.

Dès qu’elle en parle, ses yeux marrons s’illuminent. « Quand je monte à cheval, j’ai l’impression de pouvoir courir », compare Aysel avec un sourire radieux. Cette habitante de Goussainville (Val-d’Oise) souffre d’infirmité motrice cérébrale, ce qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant. Cette brune glamour de 24 ans est passionnée d’équitation depuis l’enfance, « le seul moment de liberté où elle oublie son handicap ». En décembre, la jeune femme a lancé une cagnotte intitulée « Aidez-moi à galoper au lieu de rouler » pour acheter un cheval. « Un rêve d’enfant » raconte-t-elle dans une vidéo postée sur Facebook.

Aysel Peker, en vidéo

Avec timidité, Aysel confie que ce n’est pas son genre d’oser demander de l’aide. « D’ordinaire, je suis de nature réservée et je vais peu vers les autres à cause de mon handicap », souffle-t-elle. Mais depuis septembre, cette jolie brune a repris l’équitation après avoir arrêté des années. Elle comprend alors que ce loisir est l’unique chose dans sa vie qui la rend « pleinement heureuse ».

« C’est comme si le cheval était une extension de mon corps », résume-t-elle.

C’est à la naissance qu’Aysel a contracté cette maladie qui provoque des troubles du mouvement. Depuis, elle souffre d’un manque d’endurance. « Je ne peux pas tenir debout plus de 5 minutes », rapporte-t-elle. En 2019, 125 000 personnes étaient atteintes de ce handicap en France.

Parfois, Aysel interrompt la discussion pour appeler sa maman, jamais loin. Car aujourd’hui, la jeune femme dépend de sa mère pour se déplacer dans sa maison qui n’est pas adaptée aux normes. « Mais lorsque je m’assieds sur mon fauteuil, je suis autonome, assure-t-elle. Il est électrique car je ne peux pas utiliser mes bras pour faire avancer les roues. »

Objectif : récolter 5 000 euros

À 12 ans, Aysel a subi une lourde opération des jambes qui l’a contrainte à stopper l’équitation. « Avant, je voulais devenir chirurgien car le mien m’aidait énormément », glisse-t-elle. Finalement, elle opte pour un BTS, puis une licence en transport logistique à Paris 10. Après avoir terminé en septembre, Aysel a repris le chemin du haras de la fontaine Cypierre à Gonesse. Là où elle retrouve sa monitrice Nathalie pour un cours particulier. « Au début, elle n’aurait jamais imaginé être autonome au trot et galop, se souvient Nathalie. Or c’est le cas désormais. »

Au-delà de l’aspect loisir, ce sport, l’un des rares qu’elle puisse pratiquer, aide Aysel à surmonter son handicap. « Cela lui fait travailler des muscles, comme les abdos, qu’elle n’utilise pas en fauteuil, souligne Nathalie, qui s’adapte à son élève. Le choix du cheval est important car elle a peu de force dans ses jambes. Il lui faut une monture réactive et très confortable. » Mais il reste encore quelques détails à revoir comme les étriers. « Parfois, je les perds », regrette Aysel qui réfléchit à acheter des « magnétiques » tenant ses pieds.

Avec cette cagnotte, elle espère récolter 5 000 euros, le prix d’un cheval « normal ». Même si l’idéal serait une race adaptée à son handicap : le Mérens. D’un revers de main, Aysel avance qu’il lui faudrait recueillir 11 000 euros, alors elle n’y croit pas vraiment. « C’est une race plus confortable mais cela nécessite de payer aussi la formation pour le monter, indique-t-elle. Mais un cheval rien qu’à moi, ce serait déjà super. Cela me permettrait de tisser une vraie relation avec lui. »

Elle recherche un poste de coordinatrice des transports en logistique

Car l’équitation est accessible à tous. La preuve, son centre équestre accueille 80 personnes en situation de handicap physique ou mental. « On travaille avec des associations mais on a aussi un public en individuel, détaille Nathalie. On les intègre dans des cours avec des valides, notamment les enfants. Cela leur apporte beaucoup. »

En dehors de l’équitation, Aysel recherche un poste de coordinatrice des transports en logistique. Déterminée, elle a appelé plusieurs employeurs depuis septembre. « À chaque fois l’entretien se passait bien. Ils étaient intéressés par mon profil. Mais on finissait par me rappeler pour me dire que ce n’était pas possible à cause de quelques marches  », soupire-t-elle. Déçue, la jeune femme a publié un message sur LinkedIn pour raconter son expérience. Très vite, son post a cumulé des milliers de vues. « Je ne m’attendais pas à ça », n’en revient-elle pas.

Désormais, Aysel espère qu’une bonne étoile l’aidera à trouver son premier travail. En attendant, elle se contente de l’équitation « seul loisir où elle se sent comme une valide ». « Rien qu’à voir son sourire quand elle arrive à faire les exercices, on sent qu’elle s’épanouit, s’attendrit Nathalie. Il faut se mettre à la place d’une personne en position assise tout le temps. Se retrouver sur un cheval d’1,50 m, c’est juste incroyable pour elle. »

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Note : l’article a été publié par Le Parisien. Afin d’aider la jeune fille, nous avons repris l’article

Ramazan calli