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Pourquoi je ne suis ni nationaliste, ni patriote, ni républicain ? (Opinion)

patriote

Je ne suis pas « anti » non plus, chacun fait ce qu’il veut et est libre de croire en la nation, en la patrie, en la République dans la mesure où il n’impose rien aux autres, que cela soit par la propagande ou la répression et ne criminalise pas ceux qui pensent autrement.

J’ai autre chose à penser et à faire que d’être anti ces machins-là. Je n’ai pas vocation à jouer les chasse-mouches (Nietzsche). On ne combat pas ce qui représente le vide et le néant, mais leurs conséquences réelles. 

Mes combats sont ailleurs et incomparables. Ils sont infiniment plus fondés que toutes ces agitations verbales ou promenades, que cela soit, dans un sens ou dans un autre, puisqu’au service de l’humain, de l’égalité humaine et des droits humains. Ce qui n’a pas empêché certains de me classer à l’extrême droite, peut-être à cause de l’extrême droiture qui m’anime et que je revendique bien volontiers.

Tout d’abord, la nationalité française est un concept politico-idéologico-administratif qui m’a été imposé sans requérir mon avis, du fait de mon lieu de naissance, comme il l’a été aux populations de territoires conquis, achetés ou échangés, composant l’espace géographique « français », auxquels on a imposé la langue française, détruit la culture ; et dont les populations déclarées françaises, ont servi à alimenter les armées et à faire tourner les usines. J’aurais pu, peut-être, aimer et parler les langues de mes aïeux et me reconnaître dans l’identité de leurs provinces, sauf que cette identité n’existe plus, et que je ne les connais peu ou pas.

J’ai toujours été « amusé » et révulsé, par le fait de voir sur des plaques et sur des stèles apposées sur des places et des édifices publics, des listes de personnes qualifiées de mortes pour la France, par la faute de la France, plus sûrement  enrôlées de force dans les armées, qui n’aspiraient qu’à vivre, qui n’ont jamais demandé, ni voulu mourir, ni vivre pour la France, à l’exception de quelques-uns ; et qui, de toute évidence, « n’aspiraient » qu’à vivre, pour eux-mêmes et leurs proches.

Comment pourrais-je être patriote ou nationaliste, d’une entité au service de castes, qui incarneraient la France ou la République ; et non pas de l’ensemble des Français ; qui  opprime et dénie les droits à des parties d’entre-deux ou les considère comme des ennemis  et ne tolère les autres, que dans  la mesure où ils leur sont utiles, les servent et légitiment ou cautionnent leur pouvoir ; m’ ont dépossédé de fait, de l’identité de mes aïeux et persécuté durant toute ma vie pour mes idées ou de supposées idées.

Comment pourrais-je être patriote ou nationaliste d’une entité qui ne m’a rien donné, mais au contraire, tout pris, y compris ma vie ; qui représente une infime portion géographique de la planète ?

Si je devais aujourd’hui, être patriote nationaliste ou Républicain, ce serait d’un pays qui respecte l’humain et tous les humains, dans leurs droits et dans leur diversité.

Daniel Milan

L’auteur se définit comme végétarien, musulman (soufi), égalitariste, anti-supremaciste. Passionné de la nature, il défend aussi de solutions alternatives anti-système, pour une société fondée sur l’égalité, la solidarité et le partage, la défense de la vie et des droits humains. Originaire de Nice et Daniel a 72 ans. Ayant un passé riche en expérience, il cherche un éditeur pour publier ses écrits témoins de l’histoire.

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