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RCA: Un référendum constitutionnel mouvementé n’augure rien de bon pour les prochaines élections (expert)

thumbs_b_c_3918fe7b972253355784ca33108fa6ea\r\n\r\nRejoignant l’inquiétude de l’ONU, Samuel N’Guembock, chercheur en relations internationales, estime que le scénario de la violence était prévisible eu égard à l’absence des conditions favorables pour des élections apaisées.\r\n

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La tenue mouvementée du référendum constitutionnel en Centrafrique, dimanche, n’augure rien de bon pour les législatives et la présidentielle prévues le 27 décembre, selon Samuel N’Guembock, chercheur franco-camerounais à l’Institut des relations internationales et stratégiques de Paris.

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Pour ce chercheur, les débordements étaient « prévisibles » dans la mesure où « toutes les conditions n’ont pas été réunies pour aller, paisiblement, au référendum et aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre.

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« Il s’agit d’une équation à plusieurs inconnues. Tout reste possible. Il n’y a pas de lisibilité pour les semaines à venir» a déclaré N’Guembock à Anadolu avant de souligner qu’il fallait s’y attendre.

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 Derrière les violences enregistrées le jour même du référendum constitutionnel, le spécialiste cite entre autres facteurs, le processus de désarmement, convenu lors du forum de Bangui, qui n’a pas été mené à terme et tous les problèmes organisationnels relatifs aux listes électorales et au financement.

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« Le recensement de la population n’a pas été effectif sur l’ensemble du territoire. La stabilité n’a également pas été consacrée. Le processus de désarmement a été enclenché mais il y a eu beaucoup de temps d’arrêt et n’a donc pas été mené à terme. Le budget alloué pour ces élections n’a pas été rassemblé. La situation reste très tendue. Il y a des déplacés à l’intérieur du pays et des réfugiés à l’extérieur », énumère, dans ce cadre, N’Guembock.

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Selon lui, la problématique de la légitimité des nouveaux gouvernants ne manquera pas, également, de se poser.

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 « L’autorité n’arrive pas à s’imposer sur l’ensemble du territoire. Le Général Noureddine Adam (chef de la faction «radicale» de la Séléka) a proclamé il y a quelques jours sa République du Logone dans le nord-est du pays et annoncé qu’il ne permettra la tenue d’aucun processus électoral dans son fief».

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 Par ailleurs l’expert évoque « une importante capacité de nuisance militaire », « des tensions provoqués par l’exclusion des anciens barons centrafricains comme François Bozizé (président déchu)  de ces différents processus », et la  » division au sein de la Seleka entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le processus », autant de facteurs qui altèrent  la stabilité de ce pays et laissaient présager, selon lui, que des violences éclateraient en marge de ces élections.

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 Un scénario que l’ONU avait également prévu eu égard à « la recrudescence de la violence à l’approche des élections », tel que rapporté par un communiqué diffusé par la Radio onusienne.

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 Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad al-Hussein, avait condamné, les récentes violences intercommunautaires en République centrafricaine (RCA), selon le même communiqué.

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Il avait, par ailleurs, averti que cela « pourrait avoir des conséquences dramatiques au vu de l’atmosphère pré-électorale extrêmement instable qui règne dans le pays ».

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Al-Hussein s’est, également, dit profondément préoccupé par le fait que toutes les parties en présence, y compris les plus hautes autorités étatiques, appellent à la création de groupes d’autodéfense, selon un communiqué de l’ONU.

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 «La tendance croissante parmi les chrétiens et les musulmans à s’organiser en groupes d’autodéfense et à exclure toute personne considérée comme n’appartenant pas à leur communauté est très inquiétante», avait souligné al-Hussein, notant que les quartiers mixtes pourraient être bientôt amenés à disparaître.

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Le responsable onusien avait, également condamné les incidents violents qui ont eu lieu plus tôt durant la semaine à Bangui, suite à la publication de la liste des candidats éligibles à la Présidentielle et appelé les autorités étatiques à prendre des mesures urgentes pour stopper les incitations à la violence et à la haine et pour garantir que justice soit faite en cas de violations des droits de l’homme.

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Le vote pour l’adoption de la nouvelle constitution centrafricaine a été émaillé, dimanche, par des violences notamment dans le quartier musulman de Bangui, PK5, où les électeurs ont été empêchés d’aller aux urnes et les bureaux de vote sont restés clos face à la mobilistaion d’hommes armés, identifiés comme des miliciens de l’ex-Séléka, selon des témoignages locaux.

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Les opérations électorales n’ont également pas eu lieu dans la ville de Kaga-Bandoro (Nord-Est) où des miliciens de l’ancienne Seleka refusent que  ces élections se tiennent dans les zones sous leur contrôle.

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Ce scrutin référendaire précède les législatives et la présidentielle du 27 décembre, qui devront donner de nouvelles institutions au pays et clore la parenthèse d’une transition politique et d’une guerre civile qui dure depuis fin 2013.

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