MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Adil Sefrioui renvoyé à son tour devant le tribunal

adil sefrioui devant le tribunal

Le procureur du Jura a décidé de poursuivre, Adil Sefrioui, victime d’une agression raciste présumée, le 21 avril dernier, pour injure publique, violence sans ITT et dégradation du bien d’autrui, a appris le correspondant d’Anadolu auprès de l’intéressé.

Selon, les informations fournies par Sefrioui, il a été convoqué (par téléphone) au commissariat en vue d’un rappel à la loi pour « violences légères » à la fin du mois de mai. Refusant de passer « pour l’agresseur au lieu de la victime », le père de famille avait refusé de s’y rendre. C’est donc suite à ce refus que le procureur du Jura a décidé de poursuivre la victime présumée de l’agression raciste.

Toujours selon Adil Sefrioui qui a eu accès à son procès-verbal, le procureur n’a pas retenu le mot « bicot » parfaitement audible dans la vidéo. « D’après le procureur, on n’entend pas ‘Bicot tu passes sous le capot’, s’étonne Sefrioui.

Par ailleurs, alors qu’on ne l’entend pas dans la même vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, le procureur accuse Adil Sefrioui d’injure notamment en traitant son agresseur de ‘sale facho’ et de ‘fils de pute’ ».

En effet, d’après la convocation dont Anadolu a eu copie, le procureur poursuit Adil Sefrioui pour répondre à 3 chefs d’inculpations.

Selon la convocation, le procureur reproche à la victime « d’être auteur de discours, cris ou menaces dans un lieu public comportant une expression outrageante, un terme de mépris ou une invective, injurié […] notamment en le traitant de ‘sale facho’ et de ‘fils de pute’ ».

Ensuite, le procureur estime que le prévenu a « volontairement commis des violences n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail sur la partie plaignante ».

Enfin, le procureur ajoute que Sefrioui a « volontairement détruit, dégradé ou détérioré un véhicule ».

Jugé le même jour que son agresseur

Ainsi, Sefrioui se retrouve sur le banc des accusés et sera jugé le 22 juin prochain, soit le même jour que son agresseur présumé. Adil Sefrioui, estime pour sa part « qu’il se passe des choses bizarres » et que « le procureur veut le rendre coupable coûte que coûte ».

Il explique ensuite que ce dernier n’a « non seulement pas retenu le motif raciste mais en plus il a estimé qu’il n’y avait pas de volonté d’homicide ».

« Selon le procureur, si je n’étais pas arabe, alors mon agresseur m’aurait traité d’idiot ce que démontre d’après lui qu’il n’y a pas de motif raciste ».

D’après nos informations, la famille Sefrioui va demander « le renvoi du dossier à un juge d’instruction en vue de la mise en examen du septuagénaire pour des faits de ‘tentative de meurtre’ ».

Rappel des faits

Le 21 avril à Dole, un septuagénaire prenait des photos à proximité du domicile de la famille Sefrioui. Alerté par sa femme Laetitia, qui filmait en même temps les échanges avec le monsieur, Adil avait alors cherché à obtenir des explications.

Dans la suite de la vidéo, on voit le septuagénaire proférer des injures racistes à l’encontre de son interlocuteur. « Bicot, tu passes sous le capot aujourd’hui », avait-il dit.

Quelques minutes plus tard, il passait de la parole aux actes, venant foncer sur Adil Sefrioui sur le trottoir et venant terminer sa course dans la clôture de la terrasse sous les yeux et les cris horrifiés des enfants et de sa femme.

Le septuagénaire avait alors été convoqué devant les juges le 28 mai, mais son procès avait été reporté au 22 juin. C’est ainsi que les deux protagonistes de l’affaire vont être jugés le même jour.