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COJEP apporte son soutien aux « Mères de Diyarbakir »

mères de diyarbakir COJEP

Le Secrétaire général d’une organisation non-gouvernementale (ONG) basée à Strasbourg, a réalisé dimanche, une visite de soutien aux « Mères de Diyarbakir » qui manifestent depuis 560 jours dans le sud-est de la Turquie, pour le retour de leurs enfants mineurs, leurrés, enlevés ou recrutés de force par le groupe armé terroriste PKK/YPG.

Interrogé par l’Agence Anadolu (AA), Celil Yilmaz a tenu à faire part de son émotion au cours sa visite visant à témoigner de la solidarité de l’ONG « Cojep International », qu’il représente, avec ces familles qui veulent retrouver leurs enfants leurrés par le PKK/YPG.

« D’une part, j’ai ressenti une forme de joie, ou plutôt de réconfort, de pouvoir témoigner de la solidarité avec ces centaines de familles assemblées ici dans le but de retrouver l’être le plus cher dans leur vie, mais aussi de voir, une fois de plus, que la société civile, notamment en Turquie, reste très active contre le groupe armé terroriste PKK/YPG », a déclaré Yilmaz exprimant également son empathie et sa tristesse face aux souffrances endurées par ces familles.

Enrôlement des enfants

« Il y a ici des parents, des frères et sœurs qui n’ont pas vu cet enfant, ce frère, cette sœur, depuis de nombreuses années. Certains parents ne savent même pas si leur enfant, qu’ils ont vu pour la dernière fois, il y a parfois plus de 10 ans, alors que celui-là avait 9, 12, 14 ou 15 ans, est encore vivant… Essayons, pour un instant, de nous mettre à la place de ces personnes pour qui le doute, la peur, et la douleur sont des plus intenses.

Le groupe terroriste PKK et sa branche syrienne YPG sont les responsables directs, les coupables de ces souffrances. Enlever, recruter de force ou leurrer des enfants pour en faire des terroristes : cela n’est pas humain. Les arracher à leurs familles, et à un si jeune âge, ce n’est pas notre conception de l’humanité que nous désirons. Ce crime doit prendre fin, ainsi que les souffrances de toutes ces familles », a déclaré Yilmaz fustigeant la glorification des terroristes par des médias européens.

Glorification des terroristes du PKK/YPG en Europe

« Malgré la reconnaissance du caractère terroriste du groupe armé PKK par les instances européennes et internationales, malheureusement, qu’il s’agisse de politiciens ou de médias européens et notamment français, les terroristes du PKK/YPG sont trop souvent présentés comme des soi-disant ‘militants des droits de l’homme’ ou comme les représentants des Kurdes », déplore le secrétaire général de COJEP International, apportant des précisions sur les activités de l’organisation terroriste.

« Cela revient tout d’abord à transformer les faits : il suffit de parler avec les milliers de familles des victimes, incluant également les centaines de parents ici présents pour leurs enfants devenus prisonniers de ce groupe armé terroriste, pour comprendre que le PKK est clairement et ouvertement un groupe terroriste des plus violents et inhumains, et que ce groupe terroriste organise toutes sortes d’autres activités illégales tels que le trafic de drogue à l’échelle internationale, et il commet de nombreuses violations des droits de l’homme (en plus du terrorisme et du recrutement forcé d’enfants « soldats »), telles que les expropriations et exils forcés et le nettoyage ethnique perpétués dans le nord de la Syrie et de l’Irak », note encore Yilmaz qui exprime tout le soutien de l’ONG qu’il représente avec les victimes du terrorisme.

Deux poids, deux mesures face au terrorisme

« Cojep International a toujours témoigné de sa solidarité, dans toutes les instances internationales où notre ONG a eu droit de parole, avec les familles des victimes du terrorisme, sans distinction aucune sur le groupe terroriste : qu’il s’agisse du PKK/YPG/PYD, de Daech, de FETO, Al Qaïda ou n’importe quel autre groupe terroriste. Nous déplorons l’attitude dichotomique, ces deux poids deux mesures de nombre de médias européens qui condamnent, avec raison, certains groupes terroristes tels que Daech et Al Qaïda, mais tentent, d’autre part, de légitimer et même de glorifier les terroristes du PKK/YPG », a commenté Yilmaz rappelant pour AA, l’actif du groupe armé terroriste PKK/YPG :

« Pourquoi les médias européens ne rapportent pas, ou pas assez, tous les meurtres, assassinats, attentats terroristes meurtriers contre les civils, perpétrés par cette organisation terroriste en Turquie, en Syrie et en Irak ? Des dizaines de Syriens meurent chaque semaine dans des attentats à la voiture piégée ou par l’explosion d’un engin explosif artisanal posé par les terroristes du PKK/YPG sur le bord d’une route et de toutes autres sorte d’attentats tuant de façon indiscriminée, hommes, femmes et enfants ? », demande le secrétaire général de Cojep International.

Celil Yilmaz COJEP
Celil Yilmaz, secrétaire général de COJEP International avec les mères de Diyarbakir

« Des ONG internationales, reconnues et respectées en Europe, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) et plusieurs instances de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont maintes fois évoqué et condamné le recrutement d’« enfants soldats » par le PKK/YPG/PYD dans le nord de la Syrie notamment, mais aussi les dizaines de milliers de Syriens expropriés et exilés de force, ou tués, ainsi que leurs familles, du fait de leur ethnicité ou de leur opposition au groupe terroriste. Pourquoi ces médias européens mainstream font fi de tous ces crimes odieux et meurtriers, et ces violations des droits de l’homme, ces crimes contre l’humanité ? Ce n’est pas digne du journalisme éthique », déplore Celil Yilmaz.

COJEP fera entendre les voix des victimes et de leurs proches

Le secrétaire général de Cojep International souligne toute la solidarité de l’ONG qu’il représente avec les proches des victimes, et rappelle que l’organisation membre du Conseil économique et social des Nations Unies (CESNU) sera très active dans les mois à venir afin de porter la voix des « Mères de Diyarbakir » dans cette instance internationale :

« J’ai été très ému des échanges initiés aujourd’hui avec ces familles qui endurent toute cette souffrance depuis trop longtemps. Cojep International a, sans exception, saisi toutes les opportunités dans le passé, au sein des instances internationales où elle est présente, afin de dénoncer les crimes des groupes terroristes, notamment du PKK/YPG. Nous avons l’intention de redoubler d’efforts et de faire entendre la voix des Mamans de Diyarbakir partout où cela sera possible, à commencer par les Nations Unies », a déclaré Yilmaz ajoutant que COJEP International invitera plusieurs de ces parents à Genève pour qu’ils prennent la parole lors d’une conférence, notamment dans le cadre de la 48e Session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme.

« Nous allons également soumettre un rapport à l’attention des instances onusiennes, mais également des institutions européennes, des ONG et médias du continent, ainsi qu’à l’attention du grand public, afin qu’il puisse prendre un jour conscience des souffrances causées par les terroristes du PKK/YPG glorifiés en Europe », a conclu le secrétaire général de Cojep International, Celil Yilmaz.

Les « Mères de Diyarbakir » manifestent depuis 560 jours

Les « Mères de Diyarbakir » organisent un sit-in quotidien depuis le 3 septembre 2019 devant le bureau du Parti démocratique du peuple (HDP) à Diyarbakir, une métropole du sud-est de la Turquie.

Ces parents et proches d’enfants mineurs leurrés, enlevés ou recrutés de force par le groupe armé terroriste PKK/YPG, accusent le HDP de complicité ou de connivence avec le PKK/YPG, et lui imputent une responsabilité dans la disparition de leurs enfants piégés par l’organisation terroriste.

Ce mouvement de protestation qui avait débuté avec la manifestation spontanée de trois mamans d’enfants victimes du PKK/YPG, a très vite gagné en popularité et a inspiré d’autres parents à se joindre au sit-in.

Selon les derniers chiffres, au moins 212 familles ont rejoint le sit-in quotidien depuis son lancement, il y a 560 jours. Les efforts de ces parents ont permis le retour d’au moins 24 de leurs enfants qui ont déposé les armes et se sont rendus aux autorités turques.

Au cours de sa campagne terroriste de plus de trois décennies contre la Turquie, le PKK – répertorié en tant que groupe armé terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union Européenne – est responsable de la mort de plus de 40 000 personnes sur le seul territoire turc, dont 7000 civils incluant des femmes, des enfants et des nourrissons. Les YPG constituent la branche armée syrienne du groupe terroriste, PKK.

Source AA