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Le rôle de la société civile dans la résolution des conflits régionaux en Afrique.

société civile en Afrique

Malgré la crise du coronavirus, la société civile continue de se pencher sur les conflits en Afrique afin d’apporter une solution durable.

Ainsi, l’ONG COJEP International a organisé un webinar le 25 septembre en présence de plusieurs activistes pour mettre en lumière les conflits actuels de l’Afrique et l’apport de la société civile pour résoudre ces conflits.

Modéré par Maître George KALONJI, Coordinateur Afrique du COJEP international, modérateur depuis Kinshasa et Dudu KELES, coordinatrice aux nations unies du COJEP international depuis Genève, les participants ont mis l’accent sur le fait que la société civile avait une une grande importance dans ces conflits en Afrique.

Le compte rendu

société civile Afrique

Bonsoir à tous nos invités, je vous transmets également les salutations de notre président, monsieur Gedikoglu et de notre secrétaire général, monsieur Yilmaz, qui nous regarde en ce moment même.

Je remercie ce soir tous nos conférenciers et conférencières ainsi que nos coordinateurs de l’équipe COJEP international qui font un boulot incroyable sur chaque continent ! Le COJEP International travaille depuis plus de 10 ans dans les instances internationales en faveur des droits de l’Homme.

L’année dernière nous avons mis au point un ensemble de conférence, de New York à Genève, en passant par Marrakech et bien d’autre, atour de la question de la réforme du conseil de sécurité de l’ONU, et notamment nous revendiquons, un siège permanent pour l’Afrique qui représente deux tiers des états membres, la suppression du droit de véto qui représente une ingérence dans cette institution de la part des anciennes puissances coloniales et un siège permanent pour la société civile à l’échelle mondiale, qui sera garante dés lors des potentiels dérives des institutions et des gouvernements membres.

Nous travaillons tous ensemble via le biais de pleins d’activités différentes à un même but : créer un network mondial avec des gens avec qui nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes combats, pour créer le monde de demain, les leaders de demain…

Il est aujourd’hui, plus que jamais, impératif que les peuples reprennent leur place centrale dans les échanges diplomatiques mondiaux, pour être les garants de la paix mondiale avec des politique locale, des politiques de proximité efficace pour chaque citoyen à travers le monde. Et pour argumenter dans ce sens je laisse la place à nos invités qui sont des personnes plus engagées les uns que les autres.

La société civile peut jouer un rôle crucial

afrique

C’est un grand plaisir pour moi d’être ici, avec vous dans cette conférence intitulé « le rôle de la société civile dans la résolution des conflits régionaux ». Dans mon allocution, j’aimerais expliquer d’abord le rôle de la société civile et faire quelques propositions.

La société civile peut jouer un rôle crucial en fournissant une analyse indépendante d’une situation particulière, en identifiant les causes profondes des conflits à un stade précoce, en sensibilisant les populations aux horreurs de la guerre et en mobilisant la volonté politique autour de certaines questions.

Nous, la société civile devons former les leaders de demain via des formations et des conférences. On peut former les leaders politiques issus de nos communautés, du peuple, à la gestion des partis politiques et des pouvoirs publics, aux besoins publics en tous genres.

De plus, on peut organiser des formations pour les médias pour créer de nouveaux médias indépendants, sensibles aux questions de la démocratie pour qu’ils contribuent davantage à l’éducation politique des citoyens.

En outre, on peut également sensibiliser les leaders religieux aux rapports politiques pour que la tolérance religieuse et politique soit assurée… Pour qu’ils soient eux aussi des acteurs clefs de la résolution de conflits locaux et du développement social durable… Créer même des centres de médiations indépendants à l’intérieur même dans nos communautés.

Et enfin, on peut favoriser un dialogue entre la magistrature et les citoyens pour confronter les perceptions et les pratiques et responsabiliser les uns et les autres en ce qui concerne l’obtention d’une justice indépendante et équitable pour tous. Ainsi, en s’appuyant sur ces points on peut mieux faire afin de consolider la paix.

La santé avant tout

L’association ALLIANCE des JEUNES RESSORTISSANTS des VILLAGES de Toulel AJRVT est une association locale qui a pour but l’amélioration du cadre de vie en rapport avec les besoins de la population de la commune rurale de Donghel Sigon et de la préfecture de Mali. Il s’agit en général de l’approvisionnement en eau potable de consommation humaine et animale, l’éducation des jeunes enfants, l’aménagement des domaines agricoles afin de prévenir certaines carences nutritionnelles, de la création d’un centre d’insertion professionnelle pour faciliter la formation et l’accès à l’emploi des jeunes, etc…

La commune de Donghel Sigon se trouve à 500km de la capitale Conakry de la République de Guinée. L’association, depuis sa création, il y a juste deux ans est passée à l’action sur le terrain. Elle a pu négocier et obtenir avec IHH, une ONG Turque, un projet de puits améliorés. Dans ce contexte géographique et sanitaire sur 5 puits obtenus, 3 puits ont été réalisés et inaugurés. L’association à travers les cotisations de ses membres a également pu faire une bibliothèque pour le collège en place et assister des compatriotes très malade.

Ainsi, suivant ce début de parcours nous sommes plus que motivé non seulement à entretenir des bonnes relations avec les partenaires locaux nationaux et internationaux, mais aussi à chercher des nouveaux partenaires qui peuvent nous accompagner à réaliser nos projets.

L’Afrique première Zone de Conflit

cjlpc

L’Afrique est la première zone de conflit dans le monde car elle concentre à elle seule les 3/4 des conflits de longue durée et les 3/4 du budget des Nations unies y sont consacrés à la paix.

La Communauté internationale a compris que le schéma traditionnel des accords de paix très souvent établis entre les belligérants ne suffit pas à apporter une paix durable pour stabiliser cette région du monde. On s’oriente désormais vers des modes participatifs de gestion des crises.
Les acteurs de la société civile jouent de plus en plus un rôle essentiel dans les discussions, les initiatives et les programmes visant à promouvoir la paix et la sécurité dans le monde. Son influence tend également sur la nouvelle conception de la sécurité axée non plus sur l’État mais sur les personnes. L’accent mis sur la sécurité des personnes s’explique par la conviction que seule la sécurité des peuples peut garantir la sécurité et la stabilité des États. La société civile devient ainsi, dépositaire de beaucoup d’espoir de l’humanité en matière de paix.

Dans le cadre de la présente réflexion par webinaire ; nous soulevons la problématique suivante :

  • La société civile congolaise est-elle dynamique dans la résolution des conflits régionaux ?
  • Quel rôle et lobbying mené par la société civile congolaise dans la résolution des conflits régionaux ? Cas du conflit du 2 août 1998 en RD Congo

I. LE DYNAMISME DE LA SOCIETE CIVILE CONGOLAISE DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS REGIONAUX

On remarque toutefois que l’essentiel du travail de la société civile se fait au niveau de la sensibilisation et de la consolidation des capacités locales de gestion pacifique des conflits : organisation de séminaires, de conférences, d’ateliers de formation, qui, à chaque fois, sont l’occasion, pour les membres des sociétés civiles de la région, en général et de la RD Congo en particulier de se connaître, d’échanger informations et expériences, et d’élaborer des stratégies d’action communes. En règle générale, l’engagement de la société civile sur le champ concret de la résolution des conflits épouse soit la forme d’initiatives autonomes émanant d’une organisation ou d’une communauté, soit celle d’initiatives coopératives, entreprises en collaboration avec l’Etat ou d’autres ONG nationales ou encore celle d’initiatives transfrontalières, via des réseaux transfrontaliers d’organisations non gouvernementales ou communautaires.

En RDC, l’activisme de la société civile date de l’avant indépendance, vers les années 40, en passant par l’indépendance, 1950-60, de la démocratisation des institutions et de la vie politique (1990-1996), de la guerre de libération (1996-1997) et celle d’agression (1998-2003).

Face à cette mutation de la société congolaise, la société civile a pris conscience de son rôle et de sa force, particulièrement en raison des crises successives et intensives qui l’ont secoué, ayant conduit à la disqualification de l’Etat congolais aux yeux des citoyens et d’une part de la communauté internationale.

Très active et engagée, la société civile congolaise est aussi plurielle et basée sur des thématiques diverses, à savoir : les Droits humains, la Démocratie, l’Environnement, la Femme, la Jeunesse, les médias, lutte contre la Corruption, Résolution des conflits etc. Irrémédiablement, la société civile congolaise est dynamique.

II. ROLE DE LA SOCIETE CIVILE CONGOLAISE ET LE LOBBYING MENE DANS LA RESOLUTION DU CONFLIT DE 2 AOUT 1998 EN RDC.

1. Le rôle de la société civile congolaise dans la résolution du conflit du 2 Août 1998 en RD Congo

Petit rappel : Le 2 août 1998, les troupes régulières du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi ont envahi et occupé le territoire de la République Démocratique du Congo, violant ainsi son intégrité territoriale et sa souveraineté. Cette agression qui s’est accompagnée d’atteintes graves aux droits de l’homme, s’est distinguée dans la partie Est de la République par des massacres, meurtres, assassinats, et autres atrocités dont la cruauté, la similitude et l’efficacité des méthodes et techniques utilisées, ont fini par convaincre les observateurs impartiaux de la scène internationale du caractère prémédité et planifié de ces actes ainsi que de la finalité visée par la démarche.

A l’opposé de « la guerre de libération » organisée de 1996-1997 dont la société civile congolaise n’y a pas joué un grand rôle, « la guerre d’agression » ou la « première guerre africaine », tel qu’appelée par certains observateurs internationaux, a prouvé au monde le degré d’engagement et de détermination de la société civile africaine en général et congolaise en particulier dans la recherche de la paix.

L’Accord global et inclusif

Après la signature de « l’Accord global et inclusif » ayant sanctionné la fin du conflit congolais, la société civile congolaise a initié un certain nombre d’activités de vulgarisation, mobilisation et de sensibilisation de cet accord, en l’occurrence ; la traduction du texte dudit accord dans toutes les langues nationales, a augmenté la publication et la diffusion des exemplaires de l’Accord, sa diffusion dans la presse écrite, à la radio, à la télévision, au travers de concours de chansons, de sketches et pièces de théâtre, de causeries publiques, de constitution de groupes de vulgarisation dans des écoles par les jeunes ainsi que des prédication dans les Eglises…

En vue de démontrer aux parties signataires, aux grandes puissances, à l’ONU, la volonté et la détermination du peuple congolais pour la paix, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale. Le rôle mené par cette société civile, lui valut le qualificatif de « Force vive de la Nation » en lui confiant la charge de la gestion des institutions de la République dites « d’appui à la démocratie », dont la charge souveraine et constitutionnelle d’organisation des élections jusqu’à ce jour en RD Congo.

2. Le lobbying mené par la société civile congolaise dans la résolution du conflit du 2 Août 1998 en RD Congo

La société civile a entrepris également quelques actions de lobbying spécifiques, notamment :

  • Missions des Représentants Légaux Eglises ou confessions religieuses aux USA pour rencontrer le Président des Etats-Unis et auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU ;
  • Travail en réseau entre la société civile congolaise et les organisations internationales dans le but d’influencer les dirigeants des pays signataires de l’accord et les parrains des factions rebelles ;
  • Message de la Société Civile et des Eglises aux parties signataires et à l’UA pour leur rappeler leurs obligations par rapport à l’accord.

Cette action de lobbying a mené à la création d’un Observatoire de la Société Civile pour la surveillance et le suivi des accords, devant susciter la dénonciation par toutes les provinces des violations des accords.

En conclusion, la plupart des organisations de la société civile congolaises rencontrent des défis majeurs, tels que le manque de moyens/financement, de capacités institutionnelles ou de coordination avec les autorités gouvernementales, que ce soit au sujet de l’efficacité de l’aide internationale, du développement ou de la reconstruction du Pays.

Jouant un rôle déterminant dans la mobilisation de la conscience publique, nous recommandons la création d’un cadre permanent de dialogue entre l’Etat et la société civile aux fins de renforcer le partenariat «complémentaire» entre ces deux acteurs majeurs.

Quoique regorgeant des faiblesses et des défis à relever, ce cadre de concertation permanente dans la résolution des conflits pouvant aboutir au développement et au recouvrement total d’une paix durable ; ce qui rendra la société civile un véritable souffle pour l’humanité !

Je vous remercie !

Prévenir les conflits

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  • La Société-Civile a la capacité d’identifier plus rapidement les menaces et tensions, elle est aussi indispensable dans la diplomatie et les processus de réconciliation nationale, elle joue un rôle complémentaire à celui des Etats-Nations.
  • Tout en étant une force flexible, la Société-Civile a la capacité de toucher même les communautés qui pourraient être hors de portée pour le gouvernement et les autres organisations telles que : les Nations Unies, UA…
  • La Société-Civile peut aussi compléter le travail de ces organisations en offrant une analyse de la situation sur le terrain et en créant des réseaux de plaidoyer en faveur de la consolidation de la paix.
  • Nous devons mener davantage mener de réflexion sur la prévention des conflits car investir en amont des conflits et beaucoup moins couteux en vies humaines mais aussi financièrement.

La Société-Civile peut et doit travailler en collaboration avec le conseil de Sécurité des Nations Unies pour renforcer son appui aux organisations régionales africaines, dans la prévention des conflits sur le continent le plus touché, plutôt que de devoir régler des crises déjà en cours car nous savons tous quand la guerre commence et ne savons jamais quand ça prendra fin. Tel est le cas pour la RDC où la guerre est née d’un conflit intervenu vers la fin de 1996 à 1997, au terme duquel le Président Zaïrois MOBUTU SESEKO est chassé du pouvoir par les rebelles soutenus par d’autres Etats, notamment le Rwanda, l’Angola et l’Ouganda. Cette guerre s’est traduite par le début des massacres de la population et a posé les jalons de la deuxième guerre de la RDC qui s’ensuit rapidement et même jusqu’à ce jour le pays connaitra toujours des guerres successives.

Pour finir nous présentons quelques recommandations :

  • Pour le COJEP International : évaluer les risques que font peser sur la paix et la sécurité, les changements climatiques
  • Mettre en place des stratégies de plaidoyer pour les régions qui courent les risques des conflits auprès du conseil de sécurité de l’ONU. Tout en nous rappelant que les initiatives prises au niveau international n’ont pas beaucoup d’effets quand elles restent coupées des initiatives locales, où souvent les interventions arrivent trop tard.
  • Au niveau de la région, COJEP/AFRIQUE peut s’organiser avec les Etats surtout à risque, travailler avec les organisations nationales et locales pour la mise en place des comités permanents de monitoring de suivit et de reportage des potentiels conflits entre communauté et aussi entre Etats, surtout dans les zones frontalières.
  • Donc, en conclusion, il est nécessaire de renforcer les capacités de l’Equipe COJEP/AFRIQUE dans les domaines : prévention des conflits entre communautés et entre Etats voisins, dans les techniques de lobbying et plaidoyer, cela dans l’objectif de la mise en place de l’Equipe permanente de plaidoyer COJEP/AFRIQUE pour un dialogue permanent entre communautés et/ou entre Etats.

Je vous remercie.

Société civile : stratégie d’action et limites

Au nom de la Ligue Panafricaine -UMOJA et en mon nom propre, je remercie le COJEP international, de m’avoir associée à ces échanges. Mon intervention s’intitule « société civile : stratégie d’action et limites ». Il est question de voir comment s’organise et s’articule les actions de la société civile notamment celle du continent africain, mais aussi de discuter de la manière dont elle peut se trouver en butte à certaines limites.

I- Société civile et société politique

La philosophie politique définit la société civile comme ce qui, dans son organisation et son fonctionnement n’est pas pouvoir publique, voire politique. Sur le plan sémantique et conceptuel, la société civile se définit en opposition à la société politique.

C’est-à-dire que le terme « société civile » désigne les mouvements de contestation, de pression, à but non lucratif qui défendent des intérêts et des valeurs, par diverses actions, qui se caractérisent notamment par la critique des structures politiques et leurs mécanismes traditionnels de représentation. A contrario des partis politiques, la société civile ne se positionne pas dans une perspective d’exercer le pouvoir publique.

II – Société civile africaine : acteur ou faire valoir ?

Mesdames et messieurs,

En Afrique, le terme société civile est d’apparition relativement récente. C’est dans les années 80, qu’on commence à le rencontrer, à travers les préconisations des bailleurs de fonds internationaux. Il faut attendre une décennie, plus tard, avec la vague de démocratisation, l’instauration du multipartisme et de la libre association, pour voir une société civile prendre véritablement corps sur le continent.

Dès lors, l’existence d’une société civile est perçue comme un indicateur de consolidation démocratique mais devient également un recours ou un contre poids face aux excès et aux insuffisances du pouvoir politique.

Ainsi :

en 2003, l’organisation Women of Liberia Mass Action for Peace a contribué de manière significative à obliger les seigneurs de guerre à signer un accord de paix, mettant ainsi fin à plusieurs années de conflits au Liberia ;

En 2010 et 2011, les organisations de jeunes, usant des réseaux sociaux, ont contribué, à conduire à ce que l’on a appelé plus tard, le printemps arabe, balayant des régimes dictatoriaux du Maghreb ;

La société civile sénégalaise a joué un rôle déterminant dans la chute du président d’Abdoulaye Wade

En 2014, la société civile burkinabè est, suite aux mouvements de contestations populaires, parvenue à faire chuter le pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré, au Burkina Faso ;

Plus récemment au Mali, on a pu voir des acteurs de la société civile se mobiliser pour le départ du président d’Ibrahim Boubacar KEITA.

L’exclusion de la société civile en Afrique

Une constante cependant : l’exclusion ou l’auto exclusion de la société civile dans les séquences politiques qui se jouent après ; les acteurs du changement parfois dans le sang, ne sont pas au rendez-vous de la décision politique pour porter les aspirations des populations qu’elles ont défendues.

Et, la recomposition du paysage socio politique post révolution ou post insurrection leur est souvent défavorable. Dans l’euphorie de la promesse des lendemains qui chantent, il y a un temps de latence entre l’entrée en fonction du nouveau personnel politique ayant opéré sa mue, qui en réalité, est souvent issu de l’ancien système, et le moment où survient le désenchantement. Dans cette configuration, la société civile devient inaudible dans son rôle de vigie. On parle alors de révolution volée ; ce sont là les limites d’action de la société civile africaine.

III – De la nécessité d’une politisation de la société civile africaine

Mesdames et messieurs, même si le premier est défini par opposition au second, société civile et société politique doivent fonctionner de façon conjointe et se nourrir mutuellement.

Il est impératif que les acteurs de la société civile s’impliquent davantage dans l’exercice du pouvoir public.

En effet, pour opérer des avancées socio-économiques substantielles, le politique a plus de légitimité, car exerçant des fonctions qui l’y autorisent, et de marge de manœuvre, car pouvant actionner soit le levier législatif, soit le levier exécutif et même le levier militaire.

Waangari MAATHAI, prix Nobel de la paix, issue de la société civile kenyane avait bien compris cet impératif, en ayant décidé de politiser son engagement associatif. Ses fonctions de ministre de l’environnement lui ont donné la possibilité d’amplifier les actions de son organisation Green Belt Movement à une échelle beaucoup plus importante.

Nous pouvons également citer Madame Aminata Traore, au Mali dont l’engagement politique a permis de mettre en lumière le lien étroit qui existe entre la dette odieuse, les politiques d’ajustements structurels imposées par le FMI, la Banque Mondiale et la question migratoire.

Mesdames et messieurs, aujourd’hui, la société civile africaine suscite de nombreux espoirs, dans sa capacité de mobilisation et dans une certaine mesure dans sa force de proposition. Mais, son action de saurait être entière si elle se construit en opposition au politique.

Je vous remercie.