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Turquie : l’opposition prête à soutenir la peine de mort

Suite au meurtre d’une femme par son mari devant les yeux de sa fille, l’opinion publique réclame le retour de la peine de mort. En effet, depuis le début d’année, 245 femmes ont trouvé la mort sous les coups de leurs maris ou petits copains.

Malgré des peines lourdes, les chiffres alarmants, les citoyens sont de plus en plus sensibles à ces sujets.

D’après les chiffres officiels communiqués par le ministre de l’intérieur, 86% des hommes criminels n’ont eu aucun antécédent judiciaire. Dans la plus de cas, il s’agit d’une divorce qui tourne mal.

Selon les lois turques, lors de divorces dans la quasi totalité des procès, les enfants sont confiés à la mère et en plus d’une pension pour les enfants, l’ex-mari doit également payé une pension à vie à son ex femme quelque soit la durée du mariage.

Certains accusent cette loi d’être à l’origine des tensions autour du divorce.

En tout cas, depuis que la scène du meurtre a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, l’opinion publique est devenue majoritairement pro « peine de mort ». Des milliers de tweets, sous l’étiquette, #EmineBulut, le nom de la victime, les internautes ont appelé le gouvernement à rétablir la peine de mort.  

Ainsi, les internautes veulent la peine capitale pour les assassins de femmes, violeurs, pédophiles et terroristes. « Ces personnes sans caractères et honneur ne méritent que la mort », a déclaré le frère de la victime, dans un entretien accordé aux médias turcs.

Le président Erdogan avait fait part qu’il promulguerait la loi si le parlement la voté. L’opposition était restée silencieuse sur ce sujet évitant ainsi de prendre position sur un sujet polémique.

Avec l’émotion, la présidente de Iyi Parti (Bon parti), Meral Aksener, (parti nationaliste allié des républicains) a sauté le pas et a fait savoir qu’elle soutiendrait une telle loi.

Après avoir rendu visite à la famille, d’Emine Bulut, la présidente s’est dit favorable à une telle loi : « la peine capitale doit être appliquée dans ce genre de cas », a t-elle martelé. 

Pour l’instant, le principal parti d’opposition, CHP, critique la position d’Erdogan en l’accusant d’être populiste. « Si Erdogan est sincère, pourquoi il ne demande pas à son groupe de préparer cette loi », répète, son président Kemal Kilicdaroglu.

Même si l’opinion publique est largement favorable, il semble difficile de promulguer une telle loi qui a été supprimée par l’AKP lui-même en 2002. Les ralations mal au point avec l’Europe pourrait compliquer d’avantage la situation. Mais, si l’opposition va dans ce sens, la donne pourrait changer surtout que les attaques terroristes se sont également multipliés ces derniers jours.