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Turquie : large victoire de l’opposition à Istanbul

Le candidat du Parti Républicain du Peuple (CHP) à la mairie de la Métropole d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a remporté largement face à son rival de l’Akparti Binali Yildirim avec 9 points d’avances.

D’après les résultats définitifs, Imamoglu a obtenu 54.21% des votes (4 741885) contre 44.99% (3935429) pour Binali Yildirim. Sur 10 570 222 d’électeurs pratiquement 9 millions (84.44%) ont participé aux élections soit une hausse d’environ 1% par rapport à 31 mars.

Le candidat de parti islamiste Saadet n’a obtenu que 0.55% des voix tandis que celui du souverainiste  Vatan Partisi fait seulement 0.17%. Les 18 autres candidats sans étiquettes n’ont pas percé face aux ténors de la politique. Une partie des électeurs de ces deux partis semblent avoir étaient séduit par le discours d’Imamoglu.

Aussitôt les résultats annoncés, le candidat de l’Akparti a reconnu la victoire de son concurrent « en espérant qu’il réussisse pour Istanbul ». Dans la foulée, c’est le président Recep Tayyip Erdogan qui a félicité le nouveau maire de la métropole.

Pendant la campagne, l’opposition a largement profité de médias de l’opposition de plus en plus nombreux en Turquie. Par ailleurs, les médias internationaux ainsi que leur version en truc ont largement couvert la campagne de l’opposition.

Certains journaux proches du pouvoir ont « salué la victoire de la démocratie. »   

Même si l’opposition a gagné le fauteuil du maire, le conseil métropolitain reste majoritairement aux mains de l’Akparti qui avait remporté 25 districts sur 39.

Après la victoire, les partisans d’Imamoglu ont fêté la victoire dans les rues d’Istanbul. Le candidat du parti laïc socialiste avait choisi de mener une campagne différente en accentuant les références à l’Islam et avait fait des clins d’œils aux conservateurs.

Ainsi, il a promis qu’il n’y aura pas d’alcool dans les cafés restaurants gérés par la ville et les piscines resteront non mixtes.

Par ailleurs, la situation des Syriens étaient aussi un enjeu de campagnes. Après la victoire, des milliers de partisans d’Imamoglu ont appelé sur les réseaux sociaux les Syriens.


La branche souverainiste du CHP ainsi que leurs alliés les nationalistes poussent le gouvernement à virer tous les Syriens de la Turquie qu’ils accusent détruire l’identité turque. Les débats sur « le grand remplacement » et la pression de l’opposition qui joue sur la fibre nationaliste pourraient pousser le gouvernement turc à revoir l’accord des réfugiés conclu avec l’Europe.

Ainsi la Turquie pourrait ouvrir les frontières et refuserait de reprendre les immigrés syriens.

Fatih KARAKAYA