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Le 24 Avril, Une Histoire de détournement

Le 10 avril 2019, le Président de la République Française, Emmanuel Macron et le Premier Ministre Edouard Philippe, ont signé un décret inscrivant officiellement le 24 avril dans le calendrier républicain, comme date de commémoration du prétendu génocide arménien.A la suite du dîner annuel du CCAF, le 04 février dernier, Monsieur le Président Emmanuel Macron a donc « validé » l’une des directives de ce conseil de coordination lobbyiste, dirigé entre autres par des nationalistes arméniens au passé politique sulfureux (ex-membre de l’ASALA Armée Secrète Arménienne de Libération de l’Arménie), en décrétant un jour de commémoration en date du 24 avril.

Par cette décision, la France a ainsi méprisé une nouvelle fois plus de 700.000 français d’origine turque et a décidé́ d’opter pour le clientélisme d’un mouvement identitaire sous la pression constante et redondante qu’exercent les lobbies arméniens à chaque nouveau mandat présidentiel.

Rappelons que la Turquie a toujours tendu la main à l’Arménie pour la création d’une commission commune composée d’historiens, avec l’ouverture des archives de divers pays, afin que les événements de 1915 puissent être examinés de façon scientifique. Cette proposition, encore valable, est toujours rejetée par le gouvernement arménien.

C’est dans ce climat tendu qu’une députée a outrepassé ses prérogatives en insultant des millions de citoyens turcs lors de la réunion de l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN, à Antalya en Turquie le 12 avril 2019, en s’octroyant le droit de sermonner le Ministre Turc des Affaires Etrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, sur les événements de 1915, en patronnant la reconnaissance d’un génocide.

Elle a de plus nié la place du PKK dans la liste des organisations terroristes, qui a fait 40.000 victimes et continue de sévir activement, notamment en Europe sous couvert d’associations soutenues par les gouvernements.

Le Cojep France tient à rappeler que l’Histoire appartient aux historiens, et qu’en aucun cas elle ne doit être manipulée ou instrumentalisée à des fins populistes ou électorales. Dans un état démocratique et libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique.

Ainsi en 2008, suite à la reconnaissance du prétendu génocide par la France, Jack Lang a fait son mea culpa en admettant que : « Ceux qui ont voté ce texte l’ont fait non pas du tout par une sorte de commisération morale, non pas du tout par une sorte d’attachement à une histoire, ils l’ont fait tout simplement par des préoccupations électorales, pensant ainsi récolter les voix de la communauté arménienne de France ».

Ces revendications arméniennes ne favorisent en aucun cas le vivre-ensemble des communautés turque et arménienne de France, et ne font qu’altérer les tentatives de dialogue entre l’Arménie et la Turquie. Cette attitude nombriliste entraîne le refroidissement des relations très importantes entre la Turquie et la France qui sont à la fois historiques, économiques, stratégiques et culturelles.

La France aujourd’hui est secouée par une vague de contestations depuis plusieurs mois avec les différents mouvements sociaux comme les « Gilets Jaunes », n’est-il pas dans l’intérêt de tous de dialoguer avec tous nos concitoyens, et d’éviter systématiquement les clivages inutiles ?

Nous conclurons ce communiqué sur une citation du président de Liberté pour l’Histoire, membre de l’Académie française, monsieur Pierre Nora : « L’Histoire ne doit pas être l’esclave de l’actualité ni s’écrire sous la dictée de mémoires concurrentes. Dans un État libre, il n’appartient à aucune autorité politique de définir la vérité historique ».

Kadir GUZLE
Président COJEP France