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Élections municipales Turquie: L’AKP perd les métropoles

Selon les derniers résultats des municipales de dimanche, l’opposition l’emporte dans la capitale turque, mais aussi dans la plus grande ville du pays. Si l’AKP conserve la majorité des suffrages à l’échelle du pays, la perte de plusieurs grandes villes représente un sérieux revers pour le président Recep Tayyip Erdogan.

 

D’après le dépouillement des urnes 99%, le parti présidentiel a perdu Ankara, la capitale turque, ce qui représente un premier revers, inédit, depuis seize ans. Le candidat de l’opposition Mansur Yavas y a battu le candidat de l’AKP Mehmet Ozhaseki, avec 50,9% des voix contre 47%.

Mais à Istanbul, la ville coup de cœur au président de la république est un second échec majeur. Dans la plus grande ville turque, dont Recep Erdogan a lui-même été maire, la bataille se joue à quelques milliers de voix. L’ex-premier ministre Binali Yildirim, candidat de l’AKP à Istanbul, a d’abord revendiqué la victoire dimanche soir, avant d’être imité quelques heures plus tard par Ekrem Imamoglu, candidat du bloc de l’opposition constitué du CHP (social-démocrate) et de l’Iyi (droite) et soutenu par le HDP.

Finalement, le président du Haut-comité électoral (YSK) de Turquie a déclaré ce lundi que les résultats plaçaient en tête le candidat de l’opposition. Ekrem Imamoglu ayant obtenu 4.159.650 voix contre 4.131.761 pour Binali Yildirim, a déclaré Sadi Güven, en soulignant toutefois que des recours étaient en cours d’examen pour un peu plus de 80 urnes. S’ils sont confirmés, ces résultats seraient dévastateurs pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a pesé de tout son poids dans la campagne.

L’AKP a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi qu’il déposerait des recours pour réexaminer la validité de dizaines de milliers de bulletins considérés comme nuls. Generalement dans les élections précédentes c’était le CHP, parti de l’opposition, qui était coutumier de ce genre de manœuvre.

Recep Erdogan tente malgré ces défaites dans les deux grandes métropoles, le bon côté des résultats, soulignant qu’avec plus de 51% des voix, la coalition formée par l’AKP et le MHP était arrivée en tête à l’échelle nationale.

Alors que la coalition a perdu des grandes villes comme Antalya et Adana (sud), en plus d’Ankara, le chef de l’État a reconnu qu’il allait devoir « corriger des faiblesses ».

Maigre consolation, le candidat de l’AKP, Mehmet Yarka, a remporté la mairie de Sirnak, dans le Sud-est de la Turquie ex-bastion HDP. Ainsi, le candidat de l’AK Parti, Mehmet Yarka, a obtenu 17 076 voix face au candidat du Parti Démocratique des Peuples (HDP), 9 474 voix.

Après 16 élections et 16 victoires l’AKP commence à perdre de son aura. Même si Erdogan à fait d’énormes choses pour la Turquie aujourd’hui elle ne peut pas compter sur les actes du passé. Les prochaines élections n’auront lieu que dans quatre ans et demi et l’AKP doit se remettre en question pour trouver un nouveau leader capable de remplacer Recep Tayyip Erdogan.

 

Fatih Tufekci