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Suisse: Orhan paye une amende pour avoir dit « Allahu Akbar »

Un jeune homme d’origine turque a reçu amende de 150 francs suisses (133,58 euros) pour avoir salué son ami dans la rue en utilisant les mots «Allahu Akbar».

En août 2018, Orhan E. a reçu une amende de 150 francs de la police municipale de Schaffhouse pour outrage public à la pudeur. Son crime avoir salué «haut et fort» un ami en prononçant les mots «Allahu Akbar» (Dieu est plus grand). Or le jeune Turc de 22 ans tient à préciser:

«C’est une expression banale utilisée quotidiennement par les musulmans. Nous l’utilisons tout le temps sans aucune arrière-pensée.»

Il raconte :

 «Je me tenais devant l’association culturelle turque de Schaffhouse avec mon ami. On parlait en turc. Soudain, une policière m’a appelé et m’a demandé ce que je voulais dire avec cette expression.»

«Je lui ai dit que ces mots ne signifiaient rien de grave et qu’ils étaient souvent utilisés par les musulmans pour se saluer. L’expression est aussi employée pour mettre l’accent sur quelque chose de positif. Par exemple: «Il fait beau aujourd’hui, Allahu Akbar.»

Les policiers exigeaient des excuses

Les explications d’Orhan .E n’ont pas convaincu l’agent, qui a appelé des renforts.

L’histoire prenait une tournure totalement disproportionnée, d’Orhan.E déclare :

«Des policiers armés ont débarqué. Ils m’ont fouillé, ont contrôlé mon identité et ont exigé que je m’excuse.»

Le jeune homme, qui a fini par accepter de payer l’amende pour ne pas avoir davantage de problèmes comme se faire abattre. Pour lui, toute cette histoire a été «traumatisante». Il fustige :

 «Je ne suis né ici et jamais je n’aurais pensé vivre une chose pareille en Suisse.»

Simon Stocker, conseiller municipal schaffhousois chargé de la Sécurité et des affaires sociales, comprend que la police ait réagi de manière «sensible». Il rappelle par ailleurs qu’Orhan .E aurait pu s’opposer à l’amende et qu’il tient à préciser que dire «Allahu Akbar» n’est pas interdit en soi à Schaffhouse, mais que tout dépend du contexte dans lequel l’expression est formulée. Il ajoute que c’est la première fois qu’une amende a été émise pour de telles raisons

 

Fatih Tufekci