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États-Unis: Extraction de Gülen en bon chemin

Donald Trump a assuré à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, que son administration faisait le nécessaire pour extrader Fethullah Gülen, chef d’orchestre du coup d’État manqué de juillet 2016, a annoncé dimanche le ministre turc des affaires étrangères.

Mevlut Cavusoglu, évoquant le sommet du G20 qui s’est déroulé il y a deux semaines à Buenos Aires a déclaré :

« En Argentine, Trump a déclaré à Erdogan qu’ils travaillaient à l’extradition de Gülen et d’autres personnes.»

La Turquie réclame de longue date l’extradition de Fethullah Gülen, qui vit en exil aux États-Unis depuis 1999, mais Washington a fait savoir à plusieurs reprises que son sort dépendait de la justice.

Selon la presse américaine, Donald Trump chercherait un moyen légal de justifier son extradition pour convaincre Ankara de cesser de faire pression sur l’Arabie saoudite au sujet de l’assassinat du journaliste Jamal Kashoggi. Car l’assassinat du journaliste saoudien au consulat d’Arabie saoudite d’Istanbul est des plus embarrassants pour Donald Trump, très proche de Riyad, ce que la Maison-Blanche a démenti.

Avec cette affaire Kashoggi, la Turquie bénéficie d’un nouveau levier pour faire pression sur Washington.

Le mois dernier, NBC News a annoncé que la Maison-Blanche cherchait des moyens de se débarrasser de Gulen afin de rassurer la Turquie sur l’assassinat du journaliste Jamal Kashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, selon deux hauts responsables américains et deux autres personnes informées les demandes.

Les responsables de l’administration Trump ont demandé aux forces de l’ordre fédérales d’examiner les moyens légaux de révoquer le clerc exilé afin de persuader Erdogan de réduire la pression exercée sur le gouvernement saoudien, ont indiqué ces quatre sources.

L’avocat spécial, Robert Mueller, a révélé plutôt ce mois -ci les efforts de l’ancien conseiller en sécurité nationale Michael Flynn pour dissimuler l’étendue de ses liens avec le gouvernement turc, alors qu’il était l’un des principaux responsables de la campagne et de la transition de Trump.

Les documents indiquent en particulier qu’un élément-clé du travail de Flynn en Turquie concerne les efforts du gouvernement pour écarter Gulen des États-Unis. Flynn a commencé à travailler pour la Turquie environ un mois après le coup d’État manqué de juillet 2016.

En marge d’une conférence à Doha, a poursuivi :

« J’ai vu récemment une enquête crédible du FBI sur la manière dont l’organisation de Gülen échappe au fics. »

Ankara a fait un premier geste envers Washington, le pasteur américain Andrew Brunson a été libéré en octobre après avoir passé près de deux ans en détention en Turquie, il avait été initialement inculpé pour avoir notamment aidé des partisans de Gulen. Un second geste de la Turquie, lâcher du lest sur l’affaire Kashoggi serait un autre bon point. L’extradition de Gulen pourrait aussi amoindrir le sentiment antiaméricain de la population turque.

 

Fatih Tufekci