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Racisme envers une turque et un algérien au cours d’une formation de langue

Une jeune femme d’origine turque, domiciliée à Pantin, nous a alertés sur un acte de racisme qu’elle a subi pendant sa formation de cours de français. Suivant des cours de français depuis deux mois dans un institut privé de Pantin, Merve s’est toujours efforcée de suivre les cours assidûment. D’ailleurs, ses cours se sont toujours bien passés avec son formateur habituel. Ce dernier, ayant pris un congé de 3 jours le 28 novembre, sera remplacé par une de ses collègues.

Ce jour-là, la remplaçante demande aux élèves de rédiger une composition comparant la France et le pays d’origine. Selon les dires de Merve*, dans sa dissertation elle énumère les points positifs de la France et ceux de la Turquie depuis 16 ans, soit l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, l’actuel président.

À la lecture des premières lignes de cet écrit, la formatrice invective la jeune femme de « menteuse ». Suite à quelques échanges de mots, la formatrice prend la copie d’un autre élève, d’origine algérienne, qui sera aussi taxé de mensonge.

C’est alors qu’une allemande, en formation aussi, interpelle l’algérien :

« Si votre pays est si bien, que faites-vous chez nous ? ».

Par peur de représailles et l’annulation de sa formation, l’algérien ne relève pas l’affront contrairement à Merve qui rétorque que tous ceux qui viennent en Europe ne le font pas pour l’argent, certains sont là suite à leur mariage, d’autres en visites familiales.

 Bien sûr étant en formation de français, il est très difficile pour ces personnes de s’exprimer et d’argumenter car il aurait été de mise de souligner que ce n’est que la juste conséquence du colonialisme.

Suite à ces échanges houleux, « la formatrice pète un plomb ».

« Votre Erdogan veut mettre toutes les femmes en Burkini » (Burka voulait-elle dire?) »s’emporte-t-elle.

La jeune femme réplique en affirmant qu’en Turquie, les femmes sont libres de porter ce qu’elles veulent. La formatrice insiste lourdement et accuse le gouvernement turc d’avoir persécuté son ami professeur qui a dû fuir vers la Grèce. Elle qualifie Erdogan de dictateur et exprime sa volonté de lui cracher au visage.

Elle a également fait savoir qu’elle soutenait les kurdes en oubliant que le problème n’est pas les kurdes mais l’organisation terroriste PKK qui fait sa propagande et commet des attentats en exploitant les kurdes.

C’est à ce moment que la jeune femme s’emporte et fait savoir à la formatrice qu’elle n’a pas le droit de parler ainsi. Elle rappelle que la Turquie a subi une tentative de coup d’Etat, repoussée par le peuple. Suite à cette altercation, la jeune femme prise de malaises, quitte la salle de formation, et se rend chez le médecin qui lui prescrit un arrêt.

Merve fera part de l’attitude hostile de cette formatrice, aux responsables de la formation, espérant qu’une sanction sera prise à son encontre. Il n’est pas dans les compétences d’un enseignant de violenter un élève au vue de son appartenance à une nation, à son gouvernement ou à son bord politique.

Prenant contact avec Maître Selçuk Demir, elle demande des conseils juridiques pour une éventuelle plainte. De son côté, l’association COJEP International a pris contact avec la victime pour l’assister dans ses démarches.   

Nous espérons que Merve obtiendra gain de cause, d’aucun ne peut limiter la liberté d’expression qui est l’essence même de la démocratie et de la République française. De plus en plus de personnes soumises à la neutralité ne respectent pas cette obligation laissant sortir leur haine envers les turcs.

La Turcophobie de plus en plus palpable  inquiète la communauté turque.

* Le prénom a été modifié afin de protéger la victime  

Fatih KARAKAYA