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Manbij: les balades en hummer avec les États-Unis n’intéresse pas la Turquie

La Turquie a accru sa pression sur la branche syrienne du PKK, les Unités de protection du peuple (YPG), lors d’opérations récentes visant à faire face aux menaces contre sa sécurité nationale. Ankara considère que l’accord sur Manbij a mis trop longtemps à se mettre en place puisque celui-ci (accord) avec la Turquie et les États-Unis a été conclu il y a déjà plusieurs mois et que les premières patrouilles conjointes ont débuté hier. Pour Ankara les États-Unis n’ont fait que distraire la Turquie. La Turquie a décidé de se concentrer dorénavant sur l’élimination des menaces terroristes de l’Euphrate, n’accordant que peu d’importance pour les balades avec les Américains.

Can aucun, expert syrien a déclaré que la Turquie continuerait de poursuivre les efforts pour la mise en œuvre de la feuille de route de Manbij avec les États-Unis.

«Le processus Manbij avec les États-Unis a été très lent, ce qui a permis à Ankara de se rendre compte qu’elle avait été distraite de son objectif principal, c’est-à-dire éliminer les menaces terroristes, pendant ce temps le YPG s’est renforcé.»

Face aux menaces pesant sur sa sécurité nationale, la Turquie a récemment lancé des attaques sur les YPG, à l’est de l’Euphrate, et a insisté sur le fait que les terroristes le long des frontières turques seraient tous éliminés.

Le ministre de la Défense, Hulusi Akar, a déclaré :

«le groupe terroriste creuse des tranchées à Manbij comme il l’on fait à Afrin, en dépit des promesses faites par les États-Unis pour le retrait du PKK / PYD / YPG de Manbij .»

Il a ajouté :

« Le groupe terroriste (YPG / PKK) doit savoir qu’il sera enterré dans les tranchées qu’il a creusées. »

L’accord Manbij a été signé début juin entre la Turquie et les États-Unis. Il prévoyait un calendrier de trois mois pour le retrait des YPG de la province du nord-est de la Syrie et des patrouilles communes menées par les forces armées des deux pays afin d’établir la stabilité dans la région.

Oytun Orhan, un expert syrien a déclaré :

«La Turquie ne veut pas perdre de temps à Manbij car elle est au courant des activités en cours des groupes terroristes dans les autres régions. Le ministre de la Défense nationale a récemment annoncé que l’entraînement conjoint entre les deux pays était terminé et que les patrouilles commenceraient bientôt. Le calendrier de la feuille de route a pris trop de retard.»

Le président Recep Tayyip Erdoğan a réaffirmé mardi la détermination de la Turquie à mener une opération antiterroriste dans le nord de la Syrie à l’est de l’Euphrate, soulignant que les préparatifs et les plans en vue d’une offensive contre les terroristes du YPG étaient terminés.

En conséquence, les troupes turques postées à la frontière syrienne ont frappé dimanche et mercredi les terroristes du YPG dans la région d’Ayn al arab, à l’est de l’Euphrate, dans le nord de la Syrie.

Dimanche, l’armée turque a pilonné des positions du YPG dans la région de Zor Magar, à l’ouest du district d’Ayn al arab, également connu sous le nom de Kobani.

Les habitants de la région de Tal Abyad qui ont fui en Turquie et attendent l’élimination des groupes terroristes pour pouvoir rentrer chez eux, se sont félicités des opérations contre les terroristes du YPG. Abdullah Imam, un habitant de la région, a déclaré :

«À cause de la répression des terroristes, 100 000 personnes de la région de Tal Abyad ont fui en Turquie.»

Le porte-parole du département d’État américain Robert Palladino, mécontent que la Turquie attaque leurs amis terroristes a déclaré :

« Les frappes militaires unilatérales dans le nord-ouest de la Syrie par quelque parti que ce soit, en particulier si du personnel américain est présent ou à proximité, nous préoccupent beaucoup.»

Il a ajouté que la coordination et la consultation entre les États-Unis et la Turquie sur des questions de sécurité constituaient une meilleure approche, croyant vraiment que qu’Ankara dirait aux amis des terroristes (Les États-Unis) où et quand elle frapperait les terroristes.

Il est à noter que les États-Unis arment les terroristes du YPG qu’ils tentent d’empêcher les opérations de la Turquie en utilisant le prétexte de la lutte contre Daech.

 

Fatih Tufekci