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Le destin du prince héritier MBS entre les mains du président turc Erdogan

Depuis l’assassinat de Jamal Khashoggi dans l’enceinte  du consulat d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane Al Saoud, surnommé MBS se trouve au milieu d’un ouragan médiatique et politique mettant à mal l’image qu’il se forge depuis que son père, Salman Ben Abdulaziz Al Saoud  l’a nommé prince héritier le 21 juin 2017 en brisant le système adelphique (de frère en frère) MBS n’étant  pas l’aîné  mais le fils préféré du roi.

MBS : un despote tyrannique et autoritaire

Contrairement à son père, il aspire à un pouvoir plus autoritaire, sans concession ni compromis dans le but de réformer en profondeur le royaume. Il intensifie la répression à l’intérieur du royaume contre tout signe d’opposition en faisant arrêter hommes d’affaires, militants des droits de la femme et dignitaires religieux.

Il démontre sa tyrannie au Yémen où il mène une intervention militaire coûteuse contre les rebelles Houthis, s’enlisant dans une guerre sans fin, décimant la population yéménite plongé dans la famine, la pauvreté et le choléra.

Alors se pose la question de sa responsabilité dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, fervent critique de sa politique.

Mensonges et débâcles en boucle

Depuis la mort du célèbre journaliste saoudien le 2 octobre au sein du consulat saoudien à Istanbul, le royaume s’empêtre dans des explications toutes aussi farfelues que mensongères, changeant de versions au gré des éléments apportés par la police turque.

  1. Dans un premier temps, le consulat réfute la présence de Khashoggi dans l’enceinte du consulat, en fournissant une photo de la sortie de celui-ci qui s’averera être une supercherie  mis en lumière par la police turque qui explique que l’individu affublé des vêtements du défunt sur les photos n’est autre que Mustafa al-Madani, l’un des membres des 15 personnes du groupe envoyé en Turquie pour assassiner le journaliste.

  1. La première explication tombée à l’eau, le royaume reconnaît maladroitement le décès de Khashoggi en précisant que ce fût accidentel suite à l’altercation de ce dernier avec l’équipe venue spécialement d’Arabie saoudite pour l’interroger. Néanmoins, incapable de donner le corps aux autorités turques affirmant ne pas savoir où se trouve celui-ci.

Début de la fin pour MBS : le processus de limogeage serait-il enclenché?

Depuis le 2 octobre, la presse mondiale, est tenu en haleine par le meurtre du journaliste, les chefs d’états européens demandent des éclaircissements menaçant de sanctions commerciales, l’opinion publique américaine fait pression sur Trump pour cesser tout dialogue avec le despotique  MBS.

Selon Abdel Bari Atwan, journaliste d’origine palestinienne  de Rai al-Youm, le processus de remplacement du prince héritier MBS a déjà commencé en Arabie Saoudite. Pour soutenir sa thèse, il insiste sur l’acharnement des médias américains qui demandent l’éclaircissement des circonstances de la mort de Khaghoggi et leur volonté de punir l’Arabie saoudite. Il donne l’exemple du Washington Post qui a installé une équipe spéciale à Istanbul dans le but de récolter les indices nécessaires pour faire tomber MBS;

«  Je tiens à rappeler que les investigations de 2 journalistes du Washington Post étaient à l’origine des révélations du Watergate qui ont obligé Nixon à démissionner . »

D’après Atwan, les mêmes pressions pèsent sur MBS, qui est dans la quasi impossibilité de se trouver un bouc émissaire pour se dédouaner de ce meurtre. En effet, comment expliquer que 15 hommes assassinent un journaliste dans l’enceinte du consulat sans que ce prince héritier autoritaire n’en soit averti.

A la veille de la conférence de presse, le 23 octobre, du président turc, Erdogan, promettant des révélations sur ce meurtre, le porte parole de l’AKP, Omer Celik déclare;

 «   Nous sommes face à une situation qui a été sauvagement planifiée et des efforts conséquents ont été déployés pour dissimuler ce meurtre. »

Les révélations du président turc vont avoir lieu aujourd’hui devant l’assemblée, sous-titrées en anglais et en arabe. Le monde entier est suspendu aux lèvres d’Erdogan qui a promis de ne « rien laisser secret »

ATD