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La Chine accusée de violation des droits de l’homme

Human Rights Watch accuse le gouvernement chinois d’une «une campagne systématique de violations des droits de l’homme» contre les musulmans ouïghours dans le nord-ouest du Xinjiang, une région autonome du pays.

Selon un rapport de 117 pages publié au cours du week-end, le gouvernement chinois a mené des «détentions arbitraires, des tortures et des mauvais traitements massifs» contre des Ouïghours turciques dans la région.

Le rapport est basé sur des entretiens avec 58 anciens résidents du Xinjiang, y compris d’anciens détenus et des proches des détenus.

Le rapport cite ;

« dans toute la région, la population turque musulmane de 13 millions d’habitants est soumise à un endoctrinement politique forcé, à des punitions collectives, à des restrictions de déplacement, à des restrictions de communication, à des restrictions religieuses accrues et à une surveillance de masse en violation du droit international des droits humains. »

Sophie Richardson, directrice de la Chine chez HRW, a déclaré:

« Le gouvernement chinois commet des violations des droits l’homme au Xinjiang à une échelle jamais vue dans le pays depuis des décennies. »

Richardson a appelé l’ONU et les gouvernements concernés à imposer des sanctions à la Chine afin de mettre un terme à la répression au Xinjiang.

Le rapport souligne que le niveau de répression a augmenté «de manière spectaculaire» depuis la fin de 2016 et ajoute que les autorités chinoises ont intensifié les détentions arbitraires de masse depuis lors.

Il a également indiqué qu’environ un million de ouïghours turciques seraient détenus dans des camps éducatifs pour avoir utilisé des outils de communication tels que WhatsApp.

Selon le rapport, ils sont également obligés d’apprendre le mandarin et de chanter les louanges du Parti communiste chinois.

Sophie Richardson a ajouté ;

« Ceux qui résistent ou qui ont échoué à « apprendre » sont punis. »

Affirmant que le contrôle des pratiques religieuses était à un niveau sans précédent, elle a déclaré que les autorités encourageaient à espionner leurs voisins de confession musulmane.

« Ils ont également soumis les gens du Xinjiang à une surveillance omniprésente et constante. »

Le rapport indique que les familles ont été séparées par la campagne lancée contre les Ouïghours turciques et que les enfants ont été privés de leurs parents en invoquant renforcement du contrôle des passeports et des risques de passage des frontières.

La Chine rejette les accusations

Le ministère chinois des affaires étrangères a rejeté la tentative des législateurs américains d’imposer des sanctions aux responsables chinois, affirmant que ses citoyens jouissaient de la liberté de religion et que les législateurs américains devaient mieux servir leur pays.

La région du Xinjiang abrite environ 10 millions de Ouïghours. Le groupe musulman turc, qui représente environ 45% de la population du Xinjiang, accuse depuis longtemps les autorités chinoises de discrimination culturelle, religieuse et économique.

La Chine a renforcé ses restrictions sur la région ces deux dernières années, interdisant aux hommes de porter la barbe et aux femmes de porter le voile et d’avoir mis en place ce que de nombreux experts considèrent comme le programme de surveillance électronique la plus étendue au monde.

Selon des responsables américains et des experts des Nations unies, près d’un million de personnes, soit environ 7% de la population musulmane du Xinjiang, ont été incarcérées dans des camps de «rééducation politique».

 

Fatih Tufekci

 

Source AA