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L’agent qui empoisonne les relations russo-britanniques

À l’initiative de Londres, le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est saisi, jeudi 6 septembre, des conclusions de l’enquête sur l’incident dit de Salisbury. Le 4 mars 2018, Sergei Skripal (un ancien officier russe du renseignement militaire, en réalité un agent double qui travaillait pour les services de renseignement du Royaume-Uni) et sa fille Yulia, deux ressortissants russes, avaient été empoisonnés à l’aide d’un agent innervant dans cette petite ville du sud de l’Angleterre.

L’empoisonnement des Skripal a pris ces derniers jours des allures de confrontation au parfum de guerre froide. Londres a jugé la Russie responsable, et la première ministre, Theresa May, a annoncé une série de sanctions contre Moscou, dont l’expulsion de vingt-trois de ses diplomates et le gel des contacts bilatéraux. La Russie, qui rejette ces accusations, a promis des mesures de représailles « d’une minute à l’autre ». Si la France et la Suède ont abondé dans le sens d’une responsabilité de la Russie, d’autres membres, comme l’Éthiopie ou encore le Kazakhstan, ont estimé ne pas disposer d’éléments de preuves irréfutables suffisants pour parvenir à la même conclusion. La Chine et la Bolivie ont de leur côté mis en garde contre les risques de politisation de cet incident entre la Russie et le Royaume-Uni.

Les circonstances de l’empoisonnement de Sergueï Skripa, ancien colonel du renseignement russe, et de sa fille Youlia, semblent s’éclaircir. Ce mercredi, le chef de la police anti-terroriste Mark Rowley a annoncé lors d’un point presse à Londres que l’ancien espion avait été victime « d’une tentative de meurtre par l’administration d’un agent innervant ». La police a cependant refusé de communiquer sur le type de substance.

Un agent innervant est une substance chimique qui agit sur le système nerveux. Parmi les plus connus figurent le sarin, le tabun, ou encore l’agent VX, utilisé pour assassiner le demi-frère de Kim Jong-Un en plein jour à l’aéroport de Kuala Lumpur, en février 2017.

Ancien colonel du service de renseignement de l’armée russe, Sergueï Skripal avait été accusé de « haute trahison » pour avoir vendu des informations au renseignement britannique. Il a été condamné en 2006 à 13 ans de prison. En 2010, il avait fait l’objet d’un échange de prisonniers entre Moscou, Londres et Washington, et s’était installé en Angleterre.

KELES Dudu
Coordinatrice des relations internationales à COJEP INTERNATIONAL à l’ONU