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Sergueï Skripal, l’affaire se retourne contre la Grande-Bretagne et les États-Unis

L’OIAC a annoncé jeudi 12 avril, que les analyses en laboratoire « confirment les découvertes du Royaume-Uni quant à l’identité de l’agent chimique toxique utilisé à Salisbury » pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille le 4 mars.

Selon l’Institut suisse pour la protection des armes nucléaires, biologiques et chimiques (Schweizerisches Institut für ABC-Schutz), Spiez, le poison prélevé à Salisbury par les enquêteurs de l’OIAC, dans l’« affaire Skripal », est du « BZ ».

L’appellation « Novichok » désigne un programme de recherche soviétique et non pas une substance issue de ce programme. Donc, baptisé Novichok, l’agent neurotoxique a été mis au point par l’Union soviétique dans les années 1970 et 1980.

L’Institut suisse pour la protection des armes nucléaires, biologiques et chimiques est une référence mondiale en la matière. Il a procédé à cette analyse à la demande de l’OIAC.

Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov déclare ;

« La substance BZ a été découverte dans tous les échantillons. Le BZ est un agent neurotoxique […], cette substance était en service en Grande-Bretagne, aux États-Unis et dans d’autres pays de l’Otan. Elle n’a jamais été utilisée en URSS et en Russie »

Sergueï Lavrov poursuit ;

« Le BZ n’est pas mentionné dans le rapport de l’OIAC. Nous nous demandons pourquoi cette information, qui reflète les conclusions des spécialistes du laboratoire Spiez, a été omise dans ce document » « et si l’OIAC réfute sa collaboration avec le laboratoire Spiez, il sera intéressant d’écouter leurs explications »

L’affaire Sergueï Skripal

Le 4 mars à Salisbury, Sergueï Skripal est retrouvé inconscient. Skripal et sa fille Youlia, qui l’avait rejoint, sont immédiatement hospitalisés. Theressa May accuse directement la Russie. Le 14 mars, La Grande-Bretagne expulse 23 diplomates russes. Afin de manifester leur soutien à Londres, de nombreux pays d’Europe et d’Amérique du Nord notamment avaient procédé à des expulsions concertées le 26 mars conduisant à l’expulsion de plus de 150 diplomates russes. La France avait alors pris la décision d’expulser quatre diplomates russes. En retour, Moscou annonce des mesures visant plus de 140 diplomates, dont 4 français.

Relation avec la Syrie

C’est toujours les mêmes à la tête des accusations contre la Russie, États-Unis, Grande-Bretagne et la France. Sur la Syrie cette coalition anti-Assad a mené une opération punitive suite à une présumée attaque au chlore ayant fait une quarantaine de morts, dans la ville de Douma, le 7 avril.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a répété qu’il n’y avait « pas de doute » sur la réalité de l’attaque de Douma.

« Nous avons des renseignements fiables qui montrent que ce sont les forces armées syriennes qui ont managé l’opération »

La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova déclare ;

« Il y a de nombreux points communs entre la Syrie et l’affaire à Salisbury. Et ce sont de nouveau les médias. Regardez les rapports, des services de renseignements français où des forces de sécurité, qui ont été publiés juste après les bombardements… Il y est marqué que c’est les médias et les réseaux sociaux qui ont servi de principales preuves… Nous observons la même chose à Salisbury dans l’affaire Skripal, tout est transmis par des médias. « 

Dans l’affaire Skripal se sont directement le Secret Intelligence Service (SIS), (MI5, MI6) et la Central Intelligence Agency (CIA) qui sont pointés du doigt par la Russie puisque seule la Grande-Bretagne et États-Unis sont capables de fabriquer le BZ.

FTU