MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Attentat-suicide de la part des alliés des Etats-Unis

Un tweet posté par le New York Times concernant des allégations selon lesquelles un terroriste du Yekîneyên Parastina Gel (YPG) a perpétré un attentat-suicide contre les troupes turques à Afrin a souligné la « position inconfortable » du soutien américain au groupe terroriste.

Attentat kamikazes du YPG en Syrie

Un militant syrien du PKK, un groupe terroriste désigné par les États-Unis, l’UE et l’OTAN, a affirmé dimanche qu’une militante s’était fait exploser pour empêcher l’avancée des troupes turques et de l’Armée Syrienne libre (ASL) dans le village d’Hammam, à quelque 30 kilomètres au sud-ouest du centre-ville d’Afrin, à la frontière avec la province turque d’Hatay.

Le terroriste qui a perpétré l’attaque a été identifié comme étant Zuluh Hemo, une femme de 20 ans, utilisant le nom de code « Avesta Habur », une combattante du Yekîneyên Parastina Jin (YPJ) la branche féminine du YPG affiliées au Partiya Karkerên Kurdistan (PKK).

La zone, située dans la vallée en aval du fleuve Afrin, est d’une importance cruciale pour les groupes terroristes qui défendent. Les zones de basse altitude menant à Afrin sont des axes importants dans l’opération Rameau d’Olivier lancée par la Turquie le 20 janvier pour débarrasser les groupes terroristes du nord-ouest de la Syrie. Les groupes terroristes devraient opposer une résistance fanatique comme ils l’ont fait au fort fortifié du mont Barsaya situé à environ 50 kilomètres au nord-est, qui a été capturé par les troupes turques après de violents affrontements et bombardements dimanche.

Le YPG, reste le principal partenaire américain en Syrie malgré ses liens apparents avec le PKK. Le soutien américain au groupe terroriste par des frappes aériennes de la coalition anti-Daech et un flux massif d’armes et de munitions a permis au groupe terroriste de contrôler 25% du territoire syrien et 65% de la frontière turco-syrienne de 900 kilomètres.

Avec d’autres groupes, les militants des YPG ont eu recours à un grand nombre d’attentats-suicides notamment contre Daech en Syrie, car ils ne souhaitaient pas être capturés vivants.

Malaise du gouvernement états-unien

Tout en partageant l’article concernant l’incident, un tweet surprenant du NYT World a déclaré:  » une alliée américaine, des Kurdes du Nord de la Syrie, a effectué un attentat-suicide contre l’armée turque à Afrin. Elle met les États-Unis dans une position délicate d’alliance avec les auteurs d’attentat-suicide. »

En revanche, l’article du NYT lui-même se concentre uniquement sur les déclarations du YPG, allant même jusqu’à inclure une vidéo montrant le chant des terroristes. Une vidéo promotionnelle du YPJ apparaît également sur la page de l’article.

Les sources officielles turques n’ont ni confirmé ni rejeté qu’une telle attaque avait eu lieu, mais même si elles confirmaient l’attaque, ce ne serait pas la première fois que des militants du YPG ou du PKK auraient eu recours aux attentats-suicides.

Les attentats kamikazes en Turquie

Depuis la fin du processus de réconciliation entre le gouvernement turc et le PKK en juillet 2015, la nature des attaques du PKK a énormément changé pour se donner une belle image à l’international les attaques suicides ont été perpétrés par les autres bannières terroristes comme le Teyrênbazê Azadiya Kurdistan (TAK) affilié au PKK.

Le premier de ces attentats-suicides a eu lieu le 22 mai 2007 dans le quartier très animé d’Ulus, à Ankara, tuant 9 civils et en blessant plus de 120 autres. Un autre a eu lieu le 31 octobre 2010 sur la place Taksim à Istanbul, blessant 32 personnes, dont 15 policiers.

Cependant, le nombre d’attentats-suicides a explosé en 2016, au plus fort de la reprise des combats entre les forces de sécurité turques et les terroristes du PKK. Le 17 février 2016, un militant affilié au TAK a fait exploser son véhicule près de l’état-major turc à Ankara, tuant 29 personnes, dont un civil, 14 employés civils des forces armées turques et 14 soldats dans des navettes. Alors que TAK a revendiqué l’attentat, les autorités turques ont déclaré que l’activiste Abdülbaki Sömer avait été entraîné dans les zones contrôlées par le YPG dans le nord de la Syrie et avait traversé la frontière pour se rendre en Turquie avant l’attentat.

Un mois plus tard, le 13 mars, un véhicule chargé d’explosifs a explosé aux arrêts de bus occupés sur la place Kızılay d’Ankara, tuant 37 civils et en blessant 120 autres. TAK a de nouveau revendiqué l’attaque, mais il a été révélé que l’auteur de l’attaque était de nouveau entraîné par YPG dans le nord de la Syrie.

Un autre attentat-suicide à la voiture piégée par TAK a eu lieu le 7 juin 2016 alors qu’une autre voiture chargée d’explosifs a explosé à Istanbul, tuant six policiers et six civils et blessant plus de 50 personnes.

Le 10 décembre 2016, deux kamikazes, l’un à l’intérieur d’un véhicule explosif, se sont fait exploser près du parc Vodafone dans le district Beşiktaş d’Istanbul, tuant 38 policiers qui assuraient la sécurité après un match de football et huit civils et blessant plus de 160 autres.

Un autre attentat à la voiture piégée visant des soldats dans la province du Kayseri a fait 14 morts et 60 blessés.

Il est important de noter que ces incidents ne sont que des attaques à grande échelle qualifiée d’attentats suicides apparents, en plus de dizaines d’attaques plus petites utilisées dans des affrontements avec les forces de sécurité dans les zones rurales.

Soutien des États-Unis pour les attentats-suicides

Pendant toute cette période, les États-Unis soutenaient activement le YPG qui utilisait les attentats-suicides. Son aide a été rendue particulièrement évidente lorsque les experts en sécurité ont annoncé que les explosifs utilisés dans pendant les attentats-suicides n’étaient pas des matériaux ordinaires facilement accessibles depuis les marchés d’armes du Moyen-Orient mais indiquant l’origine étrangère des approvisionnements.

FTU

Source: Daillysabah