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La France se protège bien au-delà de ses frontières

“Le contre-terrorisme” a changé le visage des forces spéciales françaises, contraintes d’accélerer leur mue. C’est la conclusion émise par l’amiral Laurent Isnard, à la tête du commandement des opérations spéciales (COS) depuis 2016, dans une interview accordée mardi 24 janvier au journal français “Le Monde”.

L’Amiral qui s’exprimait dans le cadre de la préparation de la future loi de programmation militaire pour la période 2019-2025 (un projet qui passera en conseil des ministres le 8 février), a souligné que les forces armées françaises réclament « plus de moyens », notamment des hélicoptères et des drones, afin de faire face au terrorisme contre lequel elles luttent dans plusieurs pays, notamment en Irak et en Syrie (contre Daech), ainsi que contre les groupes terroristes qui sévissent dans la bande sahélo-sahélienne.

Depuis plusieurs années, la France mène donc des opérations anti-terroristes à l’étranger, justifiant ces interventions par les attaques terroristes perpétrées sur son sol. Alors que la Turquie subit des attaques juste à ses frontières, selon les pays européens, elle ne doit pas agit et laisser les terroristes faire des attentats sur son sol.

Le PKK/PYD/YPG/FDS quelque soit le nom donné pour embrouiller les pistes, ces groupes terroristes luttent depuis 40 ans avec des armes pour pouvoir diviser la Turquie. Quand on voit l’attitude des européens face aux indépendantistes catalanes, on se demande si c’est du complotisme quand il s’agit de la Turquie. En tout cas, caque pays a le droit de se protéger mais blamer la Turquie qui protège ses frontières tout en allant à des milliers de kilomètres pour protéger les siens ne peut être que de la mauvaise foi.

En tout cas, l’Agence Anadolu a retracé les récentes opérations anti-terroristes lancées par la France à l’extérieur de son territoire. Cela montre que la Turquie agit exactement comme elle se doit car les menaces sont plus sérieuses, plus réelles et surtout plus nombreuses! 

Opération Chammal

Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est le nom donné au volet français de l’opération interalliée Inherent Resolve (OIR). A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les  alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal vise à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre l’organisation terroriste Daech sur leur territoire aussi bien en Irak qu’en Syrie.

Selon le journal le Monde, dans son édition du 15 septembre 2015, la France justifiait l’élargissement de l’opération à la Syrie en précisant « qu’il s’agit d’être prêt à engager une riposte si, demain, un attentat visant le sol français est ordonné et préparé depuis les bastions de l’EI en Syrie ». Cette opération qui est toujours en cours. Selon le bilan des médias français, 1 422 frappes aériennes auraient été effectuées et 2 209 objectifs détruits. Par ailleurs 2 700 bombes auraient été larguées.

Les camions équipés d’un système d’artillerie (CAESAR) ont pour leur part réalisé 1 587 missions de tirs. D’après le gouvernement 1000 terroristes (2500 selon les médias) auraient été neutralisés entre septembre 2014 et décembre 2017. L’armée française n’a perdu aucun de ces hommes dans cette opération.

Opération Serval – Opération Barkhane

Le 11 janvier 2013, à la demande des autorités maliennes et de l’ONU, la France lance une opération militaire en appui des forces armées maliennes baptisée Serval. Elle a pour but de mettre un coup d’arrêt brutal à l’avancée des groupes terroristes du Nord Mali vers le Sud du pays et d’assurer la sécurité des 5000 ressortissants français dans le pays.

Le 15 juillet 2014, Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense à l’époque, annonce dans les médias français l’arrêt de l’opération Serval, assurant que « la mission est remplie mais que maintenant il y a le souci pour nous et pour les pays de la zone de veiller à ce qu’il n’y ait pas de recrudescence du terrorisme, car il y a toujours des risques majeurs de développement de terroristes dans la zone qui va de la Corne d’Afrique à la Guinée-Bissau ».

C’est ainsi que, le 1er août 2014, l’opération Barkhane est lancée en remplacement de l’opération Serval qui avait mobilisé jusqu’à 2500 hommes au janvier 2014 et qui avait coûté la vie à 9 soldats français. D’après le ministère de la défense, cette nouvelle opération repose sur « une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) ».

« Elle vise en priorité à favoriser l’appropriation par les pays partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad ) de la lutte contre les Groupes armés terroristes (GAT) », justifie un communiqué de la Défense. Cette opération est toujours en cours.

Au commencement de l’opération Barkhane, les effectifs engagés sont les suivants : 3 000 militaires, 200 véhicules logistiques, 200 blindés, 4 drones, 6 avions de combat, une dizaine d’avions de transport et une vingtaine d’hélicoptères. Selon un décompte officiel de l’armée française, 400 terroristes auraient été neutralisés depuis le début de l’opération. Dans les combats, 11 soldats français ont également perdu la vie.

Opération Harmattan

Le 17 mars 2011, l’ONU adopte la résolution 1973 qui élargit le champ des sanctions à l’encontre de la Libye et ouvre la voie à l’engagement de moyens militaires pour « protéger la population ».

Deux jours plus tard, sur ordre du Président de la République française de l’époque, Nicolas Sarkozy, le chef d’état-major des armées lance l’opération Harmattan, nom de la participation française à l’engagement militaire international d’opérations aéromaritimes, officiellement pour protéger la population libyenne contre les attaques des forces du colonel Kadhafi.

Au maximum des opérations, environ 4 200 militaires ont été engagés pour mettre en œuvre plus de 40 avions, une vingtaine d’hélicoptères, une dizaine de bâtiments de combat et de soutien dont le porte-avions Charles-de-Gaulle et un bâtiment de projection et de commandement. Le coût de l’opération est estimé entre 300 à 350 millions d’euros. 

Fatih KARAKAYA
Source AA