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Vous pouvez désormais aider Europol à traquer les pédophiles

Europol, l’Office européen des polices, en appelle au public pour confondre les pédophiles. Pour cela, il a ouvert, hier, un site internet sur lequel il diffuse des photos dont les éléments de décors pourraient identifier ces criminels.

Europol invite tous les internautes à l’aider dans sa lutte contre la pédophilie et la pédopornographie en leur demandant de consulter le site internet : «Stop Child Abuse — Trace an Object» («Arrêtez l’abus d’enfants, suivez un objet») qu’il vient d’ouvrir hier, et sur lequel il a mis en ligne les photos de lieux d’agression d’enfants.

«Si, sur ces images, les agresseurs cachent leur visage, il y a des détails, comme un carrelage ou un meuble, qui peuvent permettre à des personnes de leur entourage de les identifier», explique un gendarme de la cellule européenne de lutte contre la pédopornographie qui a travaillé à la mise en place de ce site.

Europol a déjà expérimenté cette méthode. Dans une affaire, le logo d’un magasin présent sur un sac de courses au dernier plan d’une photo avait permis de relancer l’enquête vers la Norvège. De la même manière, des poubelles caractéristiques de la Belgique avaient été identifiées sur un autre cliché.

Les 20 images déjà postées en ligne hier présentent «des objets sans intérêt qui peuvent parfois finir par devenir une piste clé dans une investigation», a déclaré Steven Wilson, chef du Centre européen de cybercriminalité (EC3) d’Europol. «Une fois l’origine de l’objet identifiée, Europol travaillera avec les forces de police compétentes dans un pays et, avec un peu de chance, cela mènera à l’identification de la victime et à l’arrestation du coupable», a-t-il poursuivi.

Plus de 1.000 témoignages déjà reçus

Ils proviennent d’affaires que les policiers n’arrivent pas à résoudre. « Sur ces images, les enquêteurs n’ont pas trouvé d’éléments permettant d’identifier ou de localiser les victimes », ajoute Claire George. Europol espère ainsi que des éléments spécifiques à une région du monde puissent être identifiés par des internautes et ainsi d’orienter les investigations. L’office, qui a posté pour commencer vingt photos, avait déjà reçu ce matin plus de 1.000 témoignages, provenant du monde entier.

« Ce projet cherche à utiliser l’étendue mondiale d’internet pour autoriser le public à contribuer à cette investigation et jouer un véritable rôle dans la prévention de la maltraitance des enfants dans le monde », indique de son côté le directeur d’Europol, Rob Wainwright, dans un communiqué. L’organisation s’inquiète de l’augmentation de la diffusion d’images et de vidéo pédopornographiques, explique en outre sa porte-parole.

Sites criminels en hausse

Le nombre de sites qui se font de l’argent en vendant des images d’enfants abusés sexuellement est en forte augmentation s’inquiète l’Internet Watch Foundation (IWF). Il y a eu une augmentation de 34 % des plaintes déposées auprès de la hotline mise en place par l’IWF. Au total, la fondation rapporte par moins de 31 776 rapports en 2006.

Ces documents apportent la confirmation de l’existence de 10 656 pages Web sur 3 077 sites présentant des images pédophiles. Dans 82,5 % des cas ces sites proviennent de Russie ou des USA.

 

Par Mayz