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Erdogan : « L’ordre mondial établi perd son efficacité « 

Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan a critiqué l’ordre mondial actuel, qui génère, à ses dires, des problèmes au lieu de les résoudre.

Le chef de l’État a prononcé un discours à l’occasion du Sommet d’Istanbul 2017 du Conseil Atlantique, vendredi.

«L’ordre mondial établi perd son efficacité face aux problèmes qui nous touchent directement, notamment lorsqu’il s’agit des crises de notre région. Le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) et l’Union européenne (UE) sont victimes des intérêts de court terme de certains pays influents. Les mécanismes établis pour résoudre les problèmes, en créent davantage en raison de leur incapacité à répondre au besoin de changement», a-t-il déclaré

Erdogan a abordé la situation dans la région, notamment en Syrie et en Irak, ainsi que la lutte antiterroriste.

Il a critiqué la communauté internationale de ne pas avoir agi avec résilience, ce qui a permis au régime syrien de commettre de nouvelles attaques chimiques et conventionnelles.

De plus, il a condamné l’approche problématique envers les organisations terroristes.

«Tout le monde doit admettre désormais qu’une organisation terroriste ne pourra pas être éliminée par une autre. Nous avons chassé Daech de nos frontières, grâce à l’opération Bouclier de l’Euphrate. Nous avons neutralisé plus de 3 000 membres de Daech. Nous avons nettoyé une zone de 2 500 km2 et permis à 50 000 Syriens de rentrer à leur pays. J’ai toujours appelé nos amis à mettre en place une zone sécurisée et une zone d’exclusion aérienne. Mais on a continué de soutenir les organisations terroristes», a insisté Erdogan.

Le président turc a appelé, à ce propos, à une lutte conjointe, sans discrimination, contre les organisations terroristes.

«Se taire face à la purge et aux meurtres commis par les organisations terroristes PKK, YPG dans la région, rien que parce qu’elles luttent contre Daech, revient à [les] encourager à commettre de nouveaux crimes contre l’Humanité, a-t-il affirmé. Nous connaissons tous les groupes dans la région. Nos amis doivent être informés par nous. Sinon, des démarches incorrectes sont entamées à cause d’informations erronées, et voici que la région est au bord de la chute»

Erdogan a insisté que son pays, «faisant usage de ses droits naturels découlant du droit international, prendra toute mesure nécessaire tant que les menaces perdurent».

Il a ajouté que la Turquie ne permettra pas la création d’un État dans le Nord de la Syrie, et répliquera à ces tentatives, car «elle refuse la division de la Syrie et soutient son intégrité territoriale».

Concernant les relations avec les États-Unis d’Amérique, Erdogan a regretté le soutien de Washington aux YPG/PYD, ce qui «nuit à l’esprit d’alliance et de partenariat».

«Nous ne pouvons pas admettre que les meurtriers qui ont visé notre démocratie et massacré nos 249 citoyens, soient protégés par des pays que nous croyions amis, a-t-il poursuivi. L’essence de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’Alliance atlantique est la solidarité. La Turquie est un partenaire puissant et fiable pour les deux rives de l’Atlantique et il faut renforcer de nouveau les bases de l’alliance et du partenariat. Dans le passé, nous avons vu comment la coopération entre la Turquie et les États-Unis était un succès. Notre alliance retrouve plus d’importance surtout dans cette période critique.»

Précisant que le contact avec l’administration Donald Trump s’intensifie depuis janvier 2017, Erdogan a estimé «tourner la page dans les relations turco-américaines avec Trump».

Dans ce cadre, le président turc a noté qu’il se réunira avec son homologue américain le 16 mai à Washington, pour discuter des relations bilatérales, des problèmes régionaux, et de l’extradition du chef de l’organisation terroriste FETO dont «la continuation de ses activités en Pennsylvanie gêne le peuple turc».

Le chef de l’État a regretté les événements survenus en Macédoine, affirmant que «la violence ne résoudra aucun problème, et qu’il attend surtout à ce que la communauté turque en Macédoine, distante des événements depuis le début, demeure modérée».

Abordant aussi le climat des investissements en Turquie et la situation économique, le président s’est félicité du progrès énergétique dans le pays, estimant qu’au «21ème siècle, l’énergie doit être la clé de la coopération et non de la concurrence destructive. Pour ce faire, la Turquie accueille plusieurs réunions mondiales pour renforcer la coopération internationale.»

Source: AA Hamza